La Commune rurale de Oualia est située dans le cercle de Bafoulabé. D’une superficie de 1.085km2, elle compte une population estimée à 20.989habitants selon les enquêtes d’avril 2010. C’est une Commune enclavée, le chemin de fer Dakar-Niger étant le principal axe de liaison vers l’extérieur. Les travaux de la fameuse route nationale sont arrêtés sans raisons valables. Cette route était une route internationale car elle va jusqu’à Dakar dans la capitale sénégalaise. Très en verve et avec tout son courage, le Maire de la Commune Rurale de Oualia, Sambou Mariko Sissoko s’indigne dans un entretien accordé à notre reporter. Que de souffrances pour les populations locales.
Le Progrès: Bonjour ! Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Sambou Mariko SISSOKO : Je m’appelle Sambou Mariko SISSOKO , Maire de la Commune Rurale de Oualia depuis 1999.
Le Progrès: Monsieur le Maire, parlez-nous un peu de votre Commune Oualia
S.M.S.: Notre Commune a été formée par les cinq (05) cantons au temps colonial qui sont: bétéa, Farimboula, Kolama , Koumakana et Nouroukourou et se trouvent dans l’ancien arrondissement de Oualia. Tous les villages sont restés ensemble pour former une seule Commune qui est la Commune de Oualia. Ces villages sont au nombre de trente(30).
Le Progrès: Nous le savons, vous-êtes à votre troisième mandat à la tête de la Commune Rurale de Oualia, quel est donc votre bilan et les difficultés auxquelles la Commune est confrontée ?
S.M.S.: Le bilan, c’est dans plusieurs domaines. D’abord quand la Commune venait, il n’y avait que huit (08) écoles mais présentement, il y en a 18 écoles dans notre Commune. Le manque d’eau dans les villages, cela est fini car tous les villages sont couverts par les points d’eau potables modernes. Le personnel de la mairie est au complet : il y a un secrétaire général, deux (02) régisseurs, une secrétaire, un chauffeur et un gardien. A la date d’aujourd’hui (ndlr 23 février), les salaires des fonctionnaires de février sont déjà payés avec toutes les charges assurance maladie obligatoire, INPS et ITS. La cohésion sociale existe au niveau de notre Commune depuis sa création. Il n’y a pas eu de difficultés qui opposent des villages de la Commune. Chaque fois que les difficultés arrivent à naître, très rapidement on arrive à les étouffer en réconciliant les gens. Notre rôle essentiel, c’est la médiation. Depuis qu’on a commencé, on a reçu cette mission. La Commune rurale de Oualia fonctionne normalement. Elle n’est redevable d’aucune autre structure ; et dans le cadre de l’ANICT, tous les projets sont financés. Les ressources ont été mobilisées et les projets ont été réalisés.
Nous sommes sûrs qu’aujourd’hui, les maladies diarrhéiques tuent. Au manque d’eau potable, nous pensons que ces grandes parties sont résorbées.
Les difficultés sont d’abord la faiblesse des moyens parce qu’on n’arrive jamais à réaliser nos ambitions faute de moyens. L’Etat nous a transféré des compétences mais les charges n’ont pas suffi aussi bien que nous avons beaucoup de problèmes à résoudre mais presque pas de moyens. Quand la Commune venait aussi, les gens avaient perdu l’habitude de payer la TDRL. C’est un énorme problème pour amener la population à payer mais je peux dire que depuis l’année 2006 jusqu’à aujourd’hui, tout le monde a compris. On a peu de difficultés pour recouvrer cette taxe.
Le Progrès: La route est un facteur de développement et d’intégration. En tant que maire de la Commune rurale de Oualia, quels sont vos commentaires par rapport à l’arrêt des travaux de l’axe Toukoto- Bafoulabé en passant par Oualia ?
S.M.S.: Pas de commentaires ! Mais j’ai un sentiment de frustration par rapport à l’arrêt des travaux de cette route. Le mois de juin dernier, j’ai questionné le Gouverneur de Kayes pour que j’aie des explications suffisantes. Il était difficile pour lui de répondre mais on avait dit que ça va reprendre en novembre, ensuite décembre-janvier. Nous sommes au mois de février 2014, mais n’avons rien vu encore. Je crois que c’est un domaine de l’Etat. Seuls les représentants de l’Etat peuvent vous édifier par rapport à l’arrêt de cette route. Je demande à l’Etat de remobiliser les entreprises et les ressources pour qu’on ait rapidement cette route qui donne l’opportunité d’aller satisfaire nos besoins à Kita, à Kayes la même journée et retourner chez nous. Nous serons un point de passage et cette route là, c’est la route la plus courte pour aller de Bamako à Dakar. Peut-être les routes du sud et du nord seront abandonnées au profit de la notre. Donc, il y aura une très grande affluence et cela va favoriser notre développement parce que chaque passager va peut-être laisser quelques sous ici.
Le Progrès: Nous avons enregistré la présence des étrangers dans votre Commune quel est l’état de santé de cette coopération ?
S.M.S: Nous avons de très bonnes relations parce que nous les avons construites sur le respect. Nous avons une Commune jumelle de l’Italie de la région de Turin qu’on appelle Avigliana. On a construit nos relations, on a dit les priorités dans la coopération qui sont dégagées par la Commune. Elle n’apporte que d’appui. Je crois que c’est très rare d’avoir des relations entre le nord et le sud. Les partenaires italiens n’ont jamais dégagé les priorités.
Les priorités sont d’abord de faire fonctionner les hôpitaux et les écoles. Le centre de santé de Badumbé a été construit et est resté fermé pendant deux ans. Ce centre est fonctionnel aujourd’hui grâce à nos partenaires italiens. Le centre de santé de Kobokoto est fermé pendant un an et demi à deux ans il n’y avait personne pour le mettre là-bas avec les partenaires encore nous avons obtenu le salaire des gens qu’on a recrutés.
Nous l’avons, ce sont des structures sanitaires de base, il faut qu’ils soient auprès des populations et chez nous surtout en période hivernale la maladie la plus répandue c’est le paludisme qui s’attaque aux enfants et aux femmes en état de grossesse. Ils nous ont compris dans ce souci et jusqu’à présent ils nous accompagnent dans le fonctionnement de ces deux structures de santé.
A Nary aussi ce fut pareil. C’est nous-mêmes qui avons construit le dispensaire. Les partenaires italiens nous ont aidés à mettre le premier médicament dans ce centre de santé et à payer un engin pour permettre aux agents de circuler.
Le Progrès : Etes-vous candidat à votre propre succession ?
S.M.S : Je ne me suis jamais déclaré candidat. Si j’ai été candidat c’est parce que mes camarades l’ont voulu. Ce que le parti m’a demandé, c’est d’aller sous ses couleurs élections. Pour le moment ce n’est pas fait. Pour le moment ni mon parti ni mes camarades n’ont exprimé ce désir-donc je reste là.
Le Progrès : Quel message avez-vous à l’endroit de vos ressortissants ?
S.M.S.: A mes compatriotes je leur dirai de faire beaucoup attention. Par la façon dont les gens sont entrain de mener la politique maintenant, on va amener la division au niveau de notre Commune et finalement nous allons nous trouver dans l’impossibilité de mobiliser les gens pour les actions de développement. Parce que si quelqu’un d’un parti appelle les autres ne viendront pas tellement que les gens ont développé l’antagonisme entre eux. C’est cela que j’ai voulu éviter au début de la première mandature et j’ai dit que nous allons rentrer la-dans en inconnu. Personne ne sait ce qu’il y a la dans. J’ai appelé tous les partis qu’ils viennent qu’on donne des conseils à chacun des partis que la liste soit unique pour que la force ne soit pas éparpillée. On a tenté mais les gens n’ont pas compris. Ils ne sont pas rentrés dedans parce que certains estimaient qu’ils étaient très forts alors qu’en réalité ils n’étaient pas forts. Ils avaient de grandes ambitions alors c’était au dessus de leur possibilité. Celle-ci a rendu l’entente impossible. Il y a eu un adjoint de l’opposition. J’estime dès lors que lorsqu’on divise les forces, on devient moins efficace.
Nos ressortissants sont des atouts pour nous. Nous les considérons comme des forces âmées. J’ai dit à chacun de nos ressortissants qu’ils sont une chance pour nous quand ils jouent pleinement leur rôle.
Propos recueillis
par Grand B
vous n'avez rien foutu depuis 1999, la commune est toujours dans la pauvreté, en tout cas la population.
Merci Mr le maire.
Notre cercle a besoin des hommes comme vous pour son développement.
Les querelles entre nous n’avanceront pas ce cercle.
Les cadres du cercle doivent mettre de coté les intérêts personnels pour œuvrer dans le sens du développement du premier cercle du Mali.
Ce qualificatif de premier cercle ne doit pas être un vain mot.
Je profite de l’occasion pour demander la création d’un forum des cadres pour le développement du cercle de Bafoulabe.
Comme nous parlons d’infrastructures, je demande la situation des ponts de Bafoulabé et la route Mahina – Bafoulabé dont les travaux s’éternisent.
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