Samba Bathily, jeune opérateur économique malien répondant aux questions de Financiel afrik : “Aujourd’hui, avec Akon Lighting Africa, nous avons électrifié plus de 1 24 localités dans plus d’une quinzaine de pays”

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“Les pays africains doivent créer des champions “out d’abord qui est Samba Bathily?

Samba Bathily est un opérateur économique qui se définit d’abord comme africain avant d’être malien. J’opère dans une dizaine de pays africains  dans le domaine de la structuration financière pour des projets d’infrastructure, dans le domaine de l’énergie, de l’identité numérique et des télécoms.

Vous êtes membre actif de l’initiative Akon Lighting Africa ? Quel bilan d’étape peut-on en faire après trois ans d’activité ?

Aujourd’hui, avec Akon Lighting Africa, on a électrifié plus de 1 240 localités dans plus d’une quinzaine de pays. Le chiffre sera porté à près de 1500 avec notre nouveau projet au Burkina Faso. Ce sont des localités de 5 à 10 000 habitants et si l’on fait le calcul, cela  équivaut à  près de 10 millions de personnes impactées en Afrique. L’initiative Akon Lighting Africa c’est aussi la création de la richesse locale, la création d’emplois, la formation des jeunes…

Comment arrivez-vous á mobiliser les fonds ? Faites-vous recours aux PPP ?

Nous faisons effectivement recours aux modèles de partenariat public-privé. Nous comptons plusieurs types de partenaires financiers, des banques locales, des banques étrangères… Nous finançons sur fonds propre. Tout dépend de la taille du projet.

Quelle est la principale difficulté à laquelle vous êtes confrontés ?

La difficulté est d’abord d’ordre règlementaire, c’est aussi une question de vision et de leadership car, parfois, vous vous retrouvez en face de personne qui ne comprennent pas comment fonctionne le monde de la finance. Qui parle de financement parle de remboursement. Quand on finance un projet, il faut qu’en face on puisse mettre en place un mécanisme qui va permettre son remboursement. La plus grosse difficulté pour un financement c’est de mettre en place un mécanisme de remboursement fiable. Une fois qu’un tel mécanisme est en place, le financement ne pose plus  de problème.

Vous avez lancé, le 18 octobre dernier, le Club Afro Champions. Quelle est la raison d’être de ce Club ?

La raison d’être de ce Club est de susciter la création des champions africains. Nous allons travailler avec les différentes organisations patronales et faire de sorte qu’il y ait des législations au niveau continental visant à promouvoir et à renforcer les champions nationaux. Aujourd’hui, si les pays africains ne créent pas des champions, il n’y aura pas d’économie en Afrique. Si vous prenez la plupart des pays dits développés, ils ont créé des entrepreneurs locaux qui tirent aujourd’hui leur économie. Prenez les exemples du Japon ou de la Corée du Sud. Ces pays asiatiques  ont créé les Toyota et  Samsung. Il nous faut aussi des Toyota africain, des Samsung africain pour tirer le continent vers le haut. Autrement, nous allons demeurer le continent qui ne produit rien et qui ne fait que consommer les produits des autres. Dans 5 à 10 ans, on aura chaque année 12 á 15 millions de jeune africains qui se retrouveront sur le marché de l’emploi. Qui va les employer si on ne crée pas des champions africains? Pour moi, il s’agit d’une question essentielle et l’avenir de notre continent en  dépend.

Quelle est la clé de votre succès ?

La clé du succès c’est le travail. Les ivoirien le disent, ”seul le travail paye”. Si vous travaillez, vous allez gagner votre dignité. Si vous travailler et que vous aimez ce que vous faites, le succès viendra. Le succès ce n’est pas forcément la richesse, on peut avoir le succès sans avoir forcément les milliards.

Source : Financiel afrik 

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