Indicateur du Renouveau : Depuis la mise en place de la section RPM Sikasso, l’atmosphère est polluée. Est-ce que les membres du bureau ont été élus selon les textes du parti ?
Salif Ouattara : Avant de répondre à votre question, il est utile de rappeler qu’il y a un événement important qui se profile à l’horizon pour notre pays. Il s’agit de la signature de l’accord de paix et de la réconciliation issu du processus de dialogue inter-malien pour le retour de la paix dans la partie septentrionale du pays.
Je pense que cette signature sera une réponse définitive à l’insécurité sociale qui se pose sur l’étendue du territoire. Je demande à tous les Maliens de faire des bénédictions pour que la volonté politique des plus hautes autorités aboutisse à des résultats positifs. Les problèmes sont mal posés et ils ont été mal gérés. L’opportunité est là cette fois-ci parce que nous avons le soutien de la sous-région et de la communauté internationale. C’est pourquoi nous n’avons pas le droit à l’erreur.
Pour revenir à la question, la section RPM Sikasso dont je suis le secrétaire à la communication et à l’information a été mise en place le 22 mars dernier en présence des 42 sous-sections de la région. Après lecture du règlement intérieur du parti par la délégation de mise en place des bureaux de section, les délégués ont fait l’unanimité autour du choix du secrétaire général en la personne d’Ousmane Koné, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
IR : Pourquoi des militants ont protesté ?
Salif Ouattara : Tout est parti de la place de secrétaire général adjoint. Cette place était convoitée par deux tendances. Il s’agissait de la tendance de Mamadou Tangara et celle de Béma Ouattara. Voici tout le péché. Mamadou Tangara est l’actuel maire de Sikasso et Béma Ouattara est un transfuge des Forces alternatives pour l’émergence et le renouveau (Fare).
La commission de mise en place des bureaux a conseillé le consensus. Mais eu égard à la détermination des prétendants, les tendances ont proposé d’aller au vote. Là, les délégués avaient deux possibilités : le vote à main levée ou le bulletin secret. Les électeurs ont opté pour le vote à bulletin secret.
La tendance de Mamadou Tangara a gagné largement le secret des urnes dans la démocratie et la transparente totale par le score de 101 voix contre 79 voix pour Béma Ouattara. C’est ainsi que Mamadou Tangara a été élu au poste. Toutes les activités se sont déroulées en présence des prétendants. Les travaux étaient supervisés par une délégation du bureau national.
A la surprise générale, la tendance Béma a commencé des actions de dissidence, jusqu’à déposer une plainte au tribunal contre le bureau. Nous avons a été surpris parce que les instances sont formelles : les crises sont gérées par le règlement intérieur du parti. Mais amener le débat devant un juge, jamais dans l’histoire des partis politiques les militants ne se convoquent devant les tribunaux. En tout cas, nous ne sommes pas désespérés pour le dialogue. Nous comptons sur les tendances pour revenir à de meilleurs sentiments pour donner un nouveau souffle au parti dans la 3e région.
IR : Quels sont les moyens mis en œuvre par la section pour résoudre ce problème ?
Salif Ouattara : La première option de la section a été le dialogue. Puisque Sikasso est une zone caractérisée par le respect des pratiques cardinales, l’appartenance sociale. Il s’agit du respect des règles intangibles. Et c’est ce qui fonde le RPM. C’est pourquoi le secrétaire général de la section, Ousmane Koné, a touché individuellement les dissidents pour une possibilité de dialogue.
La section a aussi convoqué les militants pour une réunion de prise de contact. Tous les membres du bureau avaient été convoqués pour la circonstance. Mais les dissidents ont défié la section pour tenir une réunion à Kignan, ce qui est condamnée par le règlement intérieur du parti. Quand on perd une élection, on doit se soumettre à la volonté du BPN. Je me demande de quel pouvoir usent-ils les frondeurs pour convoquer les militants RPM dans un tribunal ?
IR : Est-ce le bureau politique national est au courant de cette crise de leadership à Sikasso ?
Salif Ouattara : Je suis le secrétaire à la communication et de l’information, mais ce qu’il faut dire déjà c’est que le secrétaire général même est membre du bureau politique national. Qu’à cela ne tienne ! Une réunion de section a été de nouveau envisagée pour statuer sur la question.
IR : Après avoir appris une plainte contre le secrétaire général adjoint, quelle a été l’analyse de la section ?
Salif Ouattara : Sereinement nous avons appris la nouvelle. Mais le bureau est conscient qu’avant le 18 mai, les dissidents viendront à de meilleurs sentiments. Puisque dès l’annonce de la nouvelle, le secrétaire général s’est personnellement impliqué pour la médiation.
IR : Quel message lancez-vous aux frondeurs ?
Salif Ouattara : Je demande aux militants de revenir à la raison pour pérenniser les acquis. Le RPM, une mosaïque de races, de couleurs et de religions, est à l’image de notre pays, le Mali d’un peuple, d’un but et d’une foi. Il n’a qu’un seul combat. Le combat pour la paix dans un Mali uni et indivisible. La section à Sikasso fera le devoir pour les intérêts des populations les plus défavorisées et les plus exclues du progrès et soutiendra la politique du gouvernement pour un développement durable. C’est son devoir.
L’heure est à l’union, à la réconciliation et à la reconstruction. Chaque citoyen, à la place qui est la sienne, doit se tenir prêt à jouer sa partition sous le sceau de l’esprit républicain. Un autre temps démocratique s’ouvre aujourd’hui pour la section RPM Sikasso. Les militants sont plus que jamais engagés dans cette voie. Une voie qui pourrait offrir à la région un maximum de conseillers et de maires lors des élections communales et régionales prochaines.
Propos recueillis par
BréhimaSogoba