À près de 70 ans (il est né le 25 août 1949), Salif Keïta a mis un bémol à sa retentissante carrière musicale- plus d’albums, juste quelques concerts et des collaborations- pour se consacrer pleinement au combat qui sera sien toute sa vie : la défense et la protection des albinos. Qu’ils soient du Mali, du Sénégal et d’ailleurs en Afrique. Pour cette minorité (in)visible, dont il est l’une des figures emblématiques et tutélaires, il donne de son temps, de son énergie, de sa notoriété et de son argent. Sans compter.
Ce vendredi 16 novembre, Bamako s’ébroue. L’une de ses plus grandes fiertés culturelles, sinon la plus grande, prépare un grand concert en hommage à la petite Ramata Diarra, cette fillette albinos de 5 ans enlevée puis sauvagement tuée par des inconnus.
Le show est prévu le lendemain, samedi. Salif quitte son vaste domicile bamakois pour le centre culturel qui porte son nom, situé à 30 minutes en voiture et où sont logés, nourris et blanchis des dizaines d’albinos. Il doit faire une dernière répétition avec le musicien sénégalais Ismaïla Lô, venu prêter main forte.
Avant de monter sur scène, Salif Keïta s’entretient avec Seneweb, arrivé dans la capitale malienne pour l’occasion. Il se pose dans une pièce modeste et propre. Il s’élance, se lance, se lâche. Charge. Son service de communication intervient, le calme. Il reprend, molo, puis repart en trombe. En toute liberté, en toute franchise.
La cause albinos, l’Afrique, ses dirigeants et sa jeunesse, l’Occident, le Sénégal : Wade, Youssou Ndour, Baba Maal, Viviane… Salif Keïta, malgré son calme et sa sérénité, s’est montré époustouflant. Comme lorsqu’il est sur scène.
Auteur: Seneweb News – Seneweb.com