Sadio Lamine Sow passant le témoin à Tiéman Coulibaly: Prophétique !

Chacun ici a conscience que ce département est à la fois l’âme de la nation entière (aujourd’hui prise dans les tourbillons de l’histoire) et la vitrine de verre de notre Etat.

Dans une interview accordée à notre rédaction – la deuxième du genre -après son prodigieux retour au pays natal, voici ce que Sadio lamine Sow a dit à propos du département dont il assumait la charge : « Les affaires étrangères sont l’un des domaines réservés du chef de l’Etat, même s’il est momentanément éloigné du pays pour des raisons que vous connaissez. C’est lui qui définit nos missions en accord avec le Premier ministre et pour la circonstance avec pour cadre les deux objectifs de la transition : le rétablissement de la souveraineté sur l’ensemble de notre territoire et l’organisation d’élections libres, incontestables et démocratiques ». Une chose est sûre : le beau et  très policé personnel des Affaires étrangères se souviendra encore longtemps de cette sublime cérémonie de passation passée entre lui et son successeur.

Pour des raisons qui lui sont propres, Dioncounda Traoré a jeté son dévolu sur une personnalité politique locale pour conduire la diplomatie malienne. Reste à souhaiter qu’il ait tenu compte de la particularité de la situation sociopolitique malienne, qui requiert que celui-ci, Tiéman Coulibaly, ait les mêmes atouts qu’un Sadio lamine Sow : un négociateur compétent et talentueux, respecté, écouté avec en sus un riche carnet d’adresses à travers le monde.

Ce conseiller du président Blaise Compaoré pendant plus d’une vingtaine d’années a accepté le poste de ministre des Affaires étrangères dans l’unique but de secourir sa patrie en danger. Il n’en était pas d’ailleurs à sa première proposition de ce genre et cela « au moment même où c’était encore plus facile et sécurisant d’accepter une telle offre ».

Ce Mali, Sadio lamine Sow  se dit toujours prêt à le servir à quelque niveau que ce soit. Même à la primature où il vient d’être nommé conseiller spécial chargé des relations internationales, avec rang de ministre. Le travail, c’est maintenant, tout le reste n’est que vil blabla.

Dans son speech de remerciement adressé pour la circonstance à ses  collaborateurs de Koulouba « il a vraiment laissé parler son cœur » selon de nombreux témoins. Le ministre a trouvé les mots justes pour saluer et louer « la formidable force d’engagement, de patriotisme, d’abnégation du personnel de cette administration qui a été dévastée, cannibalisée, pillée lors des événements du 22 mars dernier. Vous trouverez rarement dans notre pays un département ministériel où les femmes et les hommes se sont engagés avec autant de foi et de détermination, ont accepté autant de sacrifices, parce que  je vous l’assure, chacun ici a conscience que ce département est à la fois l’âme de la nation entière (aujourd’hui prise dans les tourbillons de l’histoire) et la vitrine de verre de notre Etat. J’ai eu le bonheur de le vérifier chaque jour que j’ai passé ici ».

Et poursuivant dans le même registre émotionnel : «J’ai été heureux et fier de les côtoyer, hélas trop brièvement parfois en raison de l’agenda forcement tenu d’un ministre des Affaires étrangères. J’ai beaucoup appris à vos côtés en si peu de temps, car ce département est le concentré même du genre humain ouvert sur le monde entier, mais surtout épié, scruté, analysé par le monde entier. Je vous remercie tous du fond du cœur et je demande pardon à chacun de vous. Je ne doute pas que vous apporterez le même concours loyal désintéressé au Ministre Coulibaly, un homme dont vous découvrirez  bientôt les  grandes qualités intellectuelles et humaines.»

Et puis un brin prophétique, il dira à l’intention du nouveau ministre de ne jamais « céder à la tentation des modes car, comme vous le savez Monsieur le Ministre, les modes sont faites pour être dépassées : la diplomatie malienne se construit au Mali et nulle part ailleurs. Le sauveur suprême de la nation malienne est malien».

Par Bacary Camara

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