La majorité des travailleurs de l’enseignement supérieur sont réticents à adhérer à l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Laquelle serait incapable de satisfaire les attentes des adhérents. Pour expliquer les raisons de cette réticence, Mamadou Ba, secrétaire adjoint aux revendications du comité national exécutif du syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (CEN /Snesup), a accordé une interview à bâton rompu au journal Le Débat. Suivons l’interview.
Que pensez-vous de l’Amo ?
M. Ba : L’Amo, par définition, est l’assurance maladie obligatoire. En effet, le Snesup ne se reconnaît pas dans cette assurance maladie obligatoire. Parce que, pour nous, une assurance doit être un choix et l’adhésion doit être libre et volontaire. S’il s’agit d’assurer, nous préférons choisir notre assureur. L’Amo n’est donc pas une solution idéale pour plusieurs raisons. Par exemple, la rupture continue des médicaments dans des structures mères comme Gabriel Touré et autres hôpitaux où un bon nombre de malades se soignent. Je vois donc mal comment l’Amo pourra satisfaire réellement les attentes de ses adhérents dans cette condition.
Quelle est la situation d’adhésion actuelle à l’Amo au niveau de l’enseignement supérieur ?
D’une manière générale, je peux dire que l’enseignement supérieur n’a pas réellement adhéré à l’Amo. Néanmoins, les quelques éléments qui sont revenus à l’Amo sont des personnes qui ont eu des difficultés, mais qui travaillent à l’enseignement supérieur. Mais ils ont accepté d’aller réellement à l’Amo à cause des difficultés. Concernant le chiffre, je n’ai pas de nombre exact. Mais, selon la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam), il y aurait 24 000 adhérents contre 28.000 non adhérents. En ce moment, un Etat responsable ne doit pas réellement appliquer une loi boudée par la majorité, avec 28 000 voix.
Qu’attendez-vous de la CANAM ?
Nous attendons tout de suite le remboursement de nos 11 mois d’arriérés. Mais nous avons accepté, avec notre ministre de tutelle, une somme de 6000FCFA par individu sur l’ensemble des 11 mois afin que cette somme soit une masse de garantie au cas où quelqu’un voudrait revenir.
En cas de non satisfaction de vos doléances, avez-vous d’autres moyens pour vous faire entendre ?
Oui. Un syndicat ne manque jamais de moyens, toutes les fois que la base est avec le sommet. En tout cas, si nos arriérés ne sont pas payés, nous sommes prêts à avoir un comportement syndical (grèves, marches…)
Merci Mamadou Ba.
C’est moi qui vous remercie.
Réalisée par Yacouba Doumbia