Rencontre avec le secrétaire à la Communication du RPM Boubacar Touré dit « Bou »: « Il n’était pas judicieux pour le Président intérimaire de changer les règles du jeu durant le jeu»

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Boubacar Doucouré

Dans cet entretien, premier du genre avec votre journal, M. Boubacar Touré dit « Bou » pour les intimes fait la genèse des concertations nationales, déplore en même temps, les comportements du Président de la république par intérim, Pr Dioncounda Traoré. Aussi, l’ancien député élu à Niono parle du blocage de nos armes dans certains ports ouest-africains et ne comprend pas non plus cet état de fait. Quant à la participation du FDR aux futures concertations, le patron de la communication du RPM et de l’alliance IBK Mali  2012, n’arrive pas comprendre ces gars-là. Entretien.

Mali Demain : Pourquoi l’organisation des concertations nationales ? Pouvez-vous nous faire la genèse de cette importante rencontre nationale qui devra regrouper toutes les sensibilités du pays ?

M. Boubacar Touré : L’organisation ou la convocation des concertations nationales n’a été contestée par personne. Il est clair que le coup d’état et l’invasion des régions du nord nous ont pris droit dans la figure et les interprétations des citoyens vont bon train. Ainsi, les contradictions dans la forme et le fonds sont apparus lorsqu’il s’agit d’organiser des concertations nationales : d’aucuns parlent de retour à l’ordre constitutionnel, pour d’autres, il faut la démission du Président ATT pour que Dioncounda puisse continuer son mandat avec le gouvernement de Mariam Khaïdama et certains pensent  qu’il faut continuer là où cela nous arrange. Il fallait d’abord élucider ces points afin que l’unité, le retour de la paix puissent voir le jour pour que les citoyens se retrouvent.

L’accord-cadre comme boussole…

Depuis ces évènements, l’appel solennel du premier avril avec l’introduction d’un nouveau élément qui n’est autre que l’accord cadre qui est cité en référence lors de l’intronisation du Pr Dioncounda Traoré par la Cour Constitutionnelle qui ,le reconnaît comme instrument juridique même s’il a des faiblesses. La nomination le 17 avril dernier du Premier Ministre avec plein pouvoir, a suscité des débats chez les citoyens, les juristes qui n’arrivent pas à accorder leur violon. Débattre sur ce chapitre a suscité de l’avis général la composition d’un gouvernement de large ouverture dit d’union nationale qui englobe toutes les sensibilités du pays. Mais le Président et le PM ont travaillé à la mise en place d’un gouvernement consensuel dans le quel le peuple malien se retrouve puisque rendu possible grâce à l’accord-cadre qui a été consensuel entre le CNRDRE et la CEDEAO. Et c’st le dit accord-cadre qui annonce l’organisation de concertations nationales regroupant toutes les forces vives pour : – fixer la durée de la transition ; mettre ne place els organes de la transition ; de même que dégager une feuille de route ; arrêter le devenir du CNRDRE ; création du Comité de suivi et de la Réforme des Forces Armées du Mali ; la gestion humanitaire au nord ; créer un fichier électoral consensuel ; organiser des élections transparentes. C’est fort de ce accord-cadre dont certains chapitres ont été vidés tels que la durée de la transition vidé puisque décidé par la CEDEAO ; prolongation du mandat du Président intérimaire pour douze mois (12) avec l’interrogation si tous els problèmes seront résolus durant cette période  au quel cas, quel cadre devrait légitimer le Président Dioncounda même si la Cour Constitutionnelle a prolongé le mandat du Président Dioncounda jusqu’à la fin de la transition tout en sachant que celui-ci n’a pas tous les pouvoirs pour diriger. Et lorsque le PM lors d’un débat télévisé dit à qui va-t-il remettre sa démission, veut dire qu’il ya des aspects constitutionnels qui ne répondent pas à la nouvelle situation. Par modestie, on ne doit pas s’interroger de la sorte et un minimum de respect et épargner aux citoyens de tels propos et nous éviter un tel exercice.

Ne pas confondre la majorité historique de celle populaire

Entre le Président Dioncounda et le PM Diarra, on parle de majorité historique à ne pas confondre avec une majorité populaire. De nos jours, il y a une catégorie de maliens qui pensent que la majorité issue des législatives de 2007doit continuer à décider sans tenir compte d’une partie de maliens qui pensent que cette majorité a atteint ses limites  constitutionnelles avec à la clé l’achèvement d’un mandat de cinq ans qui vient d’être prorogé grâce à l’accord-cadre et la transition. Cet accord-cadre vient en violation puisque prolonge le mandat des députés. Une question qui divise nos compatriotes et qui pensent fermement que seule l’organisation des concertations nationales pourra mettre un terme à cette situation et une sortie heureuse.

 

Approbation collective pour les concertations nationales

Depuis le premier gouvernement du Dr Diarra au second, il y a un pilotage à vue. La corrélation   entre les actions quotidiennes  de l’équipe gouvernementale vise deux objectifs essentiels : – reconquérir les villes du nord sous occupation et organiser des élections justes et transparentes, ne sont toujours pas visibles. Cette visibilité réside dans une feuille de route consensuelle qui ne peut et ne doit tirer sa légitimité que dans une assise approuvée par tous. Cette approbation collective et nationale s’est manifestée immédiatement par les militaires qui ont lancé l’organisation d’une convention nationale. Tous les ingrédients n’étant pas réunis, elle n’a pas connue d’issue heureuse. La seconde manifestation est exprimée par certains regroupements politiques qui parlent de concertations nationales ayant débouché sur l’agression du Président intérimaire et désapprouvé par nos compatriotes à cause de la fonction et de l’âge de la personne. Pour éviter de commettre des erreurs, ces regroupements ont organisé des séminaires à l’intention de leurs cadres afin de réussir ces concertations. Et l’Alliance IBK Mali 2012 fait parti de ces regroupements tout comme celui des femmes des partis politiques et sous l’égide des familles fondatrices de Bamako qui ont fait appel à toutes les forces vives de la Nation pour qu’elles mettent de côté leurs revendications égoïstes et individuelles afin de s’atteler à la recher de la apix pour une solution de sortie de crise. Donc, l’adhésion nationale au projet était manifeste puisqu’on ne peut pas vouloir une chose et son contraire, c’est-à-dire applaudir le retour à l’ordre constitutionnel, applaudir l’accord-cadre, exécuter certains points et mettre huit mois pour le chapitre de l’organisation des concertations nationales pour des non dits sinon, personne ne peut mettre en cause cette demande et exigence nationale qui est un engagement réitéré par le Président de la transition lors de son adresse à la Nation de retour de la France et promis, plusieurs fois à l’international et aux forces vives. Mettre après toutes ces analyses, ces assises en cause relève d’un autre agenda qui n’est pas celui d’un mali uni traversant une transition courte et apaisée.

Mise en place de la commission d’organisation

C’est dans ce cadre qu’une Commission nationale d’organisation a été mise sur pied le 15  septembre dernier suite aux avants projets produits par la commission technique initiée par la primature. Le 20 septembre, la Commission a tenu sa première réunion. Elle est composée de représentants du gouvernement, l’Alliance IBK Mali  2012, la CSM, la COPAM, le FDR ( bien que n’ayant jamais siégé), le Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces Armées du Mali, les représentants des femmes, des partis politiques, des religieux. Lors de nos premières rencontres, nous avions aperçu que les avants projets méritaient d’être approfondis. C’est comme cela que des documents ont été revus et corrigé. Face à l’ampleur des tâches, une délégation a été envoyée chez le Président de la république par intérim pour repousser la date des concertations nationales qui étaient prévues pour le 29 septembre 2012. Cela en une journée.

Notre demande de report a été acceptée par Dioncounda Traoré. Trois Commissions ont été créées pour se faire : – thématique en charge de produire deux communications, l’une est relative aux organes de la transition et l’autre, à la feuille de route ; la commission matérielle a proposé des actions idoines à mener pour réussir les assises ; la commission mobilisation qui est chargée de la diffusion pour obtenir l’adhésion populaire du peuple malien.

D’arrache pieds, la commission a produit les documents ci-après : – adoption d’un règlement intérieur pour la commission ; adoption pour un règlement intérieur  aux assises ; les termes de références, ici, les travaux ont traîné afin d’avoir l’adhésion du FDR, en vain même après sollicitation du Président intérimaire. Il y a eu enfin, l’adoption de deux communications, sur les organes de la transition ainsi que la feuille de route.

« il n’était pas judicieux pour le Président intérimaire de changer les règles du jeu au cours du jeu »

Au terme de cette première phase, la Commission a sollicitée et obtenue le 02/11/2012, une audience au près du Président Dioncounda Traoré afin de lui remettre les documents ci-dessus. Le même exercice a été effectué au près du Pm et du Président du Comité Militaire de suivi des Réformes des Forces Armées du Mali accompagné dans notre démarche par les familles fondatrices de Bamako, l’Archevêque, le Chérif de Nioro du sahel, les chasseurs, Chérif Madani Haïdara. Cet exercice s’est arrêté par un report de la date des assises entre la Commission et le Président intérimaire (les 26, 27 et 28 novembre dernier). Il est clair que nul ne prétend ôter au Président sa prérogative sur la fixation des dates des concertations nationales. Pour certaines commodités, il n’était pas judicieux pour le Président intérimaire de changer les règles du jeu au cours du jeu ceci par ce que les dates indiquées ci-dessus ont été obtenues sur les consignes du Président Dioncounda Traoré.

Mali Demain : Comment ?

Les voltefaces du président…

M. Boubacar Touré : Lors de la rencontre du 02/ 11 dernier, le Président Dioncounda avait demandé à la délégation de la Commission de lui accorder trois jours pour prendre connaissance du contenu des documents produits afin qu’il fasse des observations et amendements de commun accord des dates judicieuses seront fixées. Et c’est après cela, qu’il nous remettra sa lettre d’invitation des forces vives de la nation aux concertations nationales. Ceci s’est passé à la veille du voyage du Président sur Abuja (Nigéria). Mardi, la Commission n’a rien reçu. C’est pour cela qu’il a été demandé au Président de prendre contact avec le protocole de la présidence pour une audience avec le Président. Le premier Rendez-vous du 15/11/2012, est manqué. Le second de 10H du samedi 17/11/2012, a été reporté à 12h qui a été le bon. Au cours de cette rencontre, le Président nous a fait part verbalement de ses observations, ensuite nous els transmis par écrit. S’agissant du règlement intérieur, RAS ; pour la feuille de route, le Président s’est interrogé sur sa faisabilité sur six mois (06) à venir. Quant aux termes de références, son observation a porté sur la liste des participants afin d’éviter toute frustration. Enfin, l’essentiel de ses observations portaient sur els organes de la transition où il a expliqué sa perception du Haut Conseil d’Etat (HCR) ; du rôle consultatif des vices présidents ; du maintien des organes constitutionnels et surtout ne proposer qu’une seule hypothèse d’organe de transition lors de ces assises. La Commission a pris en compte toutes ces observations et visions en matière d’organisation de la transition s’inspirant de la Constitution avec comme idée la commission n’a pas mandat de vider le débat avant les assises. C’est après ces remarques et amendements de points accords que les dates des 26, 27 et 28 novembre ont été fixées avec l’idée de prise en charge de toutes les préoccupations du Président Dioncounda Traoré. Il faut noter que la lettre d’invitation n’a pas été remise après cet accord avec la commission et ses observations prises en compte.

Point de presse de la commission

Au sortir de cette rencontre que la Commission a animé un point de presse sur les concertations nationales. A partir de cette date, la commission s’est inquiétée suite au silence de la présidence. Perplexe, elle demande lors de sa plénière à son président mercredi 21/11, de demander à rencontrer le Président Dioncounda pour savoir sa lettre d’invitation. Ainsi jeudi 22/11/2012, le Président de la commission informera lors de la plénière que les dates prévues ne tiendront pas selon le Chef de l’Etat. Nous avions eu le sentiment d’un changement de la règle du jeu au cours du jeu bien que les dates relèvent des prérogatives du Président par intérim. Comme par tradition, depuis le départ des activités, nous avions pensé que le Président par intérim allait nous convoquer pour qu’après analyse, il fixe une autre date. C’est par communiqué radio télévisé que nous apprenions que les concertations se tiendront les 10, 11 et 12 décembre prochain et que les détails seront traités par la commission. Mais de 72h, une autre date 11,12 et 13/12/2012 a été annoncée par les médias.

La commission a et devrait avoir le rôle de conseiller

Certes, la fixation des dates relève du Président intérimaire mais la commission a et devait avoir le rôle conseiller pour la fixation de toute nouvelle date afin de respecter la tradition de travail établi entre le Chef de l’Etat et la Commission et aussi lui éviter des erreurs.

Comme on peut le remarquer, le 10/12/2012 se tiendra l’EID. Et s’il y a nouvelles recommandations et orientations, ce n’est pas par voix de presse, sans manquement à la presse que cela devrait se faire. Le contribuable malien a tellement souffert ces derniers temps que l’incidence financière du report est un coût supplémentaire pour ce peuple privé de sa souveraineté dans trois grandes régions du mali nord, bafoué dans son orgueil, son amour propre, sa liberté d’opinion, de croyance, soumis à la faim aux maladies, l’éducation des enfants hypothéquée. Trop, c’est trop !

Mali Demain : Quelle solution voyez-vous dans l’occupation du Mali nord ?

Les forces du mal s’organisent

M. Boubacar Touré : Sur ce plan, au même moment, les forces du mal s’organisent pour casser els éventuelles futures négociations. Quand le Médiateur se met à convaincre les initiateurs de cette rébellion, (divisés un moment) : MNLA, Ançar Edine, cela relève d’une partie manifeste. Au même moment, le MNLA en perte vitesse sur le terrain, reprend son bâton diplomatique pour sans ambages de demander à la France, l’appui militaire pour faire dégager le MUJAO. Cela veut dire simplement que la France devrait les armer pour que dans un premier temps, ils dégagent le MUJAO et fort de cette victoire militaire, nous finaliserons notre lutte indépendantiste vis-à-vis de l’état malien, « sinon,  renonçant à leurs revendications séparatistes et religieuses ». La manifestation de leur volonté d’appartenir au Mali, serait de se reconnaître dans le renforcement des forces armées du Mali par ce que leurs missions sont claires.

Pas de guerre sans réarmement moral et matériel

Mali Demain : Que réagissez-vous sur el blocage de nos armes ?

M. Boubacar Touré : Si aujourd’hui, Ançar Edine et MNLA ainsi que les islamistes n’arrêteront leurs convictions c’est que MUJAO et autres seront mis en déroute que par la guerre. Ils donnent raison aux maliens qui dans leur majorité pensent que la guerre prépare la paix et nul ne pourra aller à cette guerre sans réarmement moral mais aussi matériel de nos armées et de sécurité.

Comment alors comprendre cette forte implication du médiateur dans le rapprochement Ançar Edine/MNLA au point de les introduire au Quay d’Orsay  et qu’ils demandent l’appui militaire de la France pour leur mouvement afin qu’ils soient accompagné par la mise ne place d’une commission chargée de médiation qui ne tirera sa légitimité qu’à l’issue des assises parce qu’avant, pendant ou après la guerre, le peuple a besoin de penser les plaies provoquées par cette occupation.

Propos recueillis par Bokari Dicko

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1 commentaire

  1. Crise et respect du droit, les États-Unis exigent, le Mali s’entête et l’Onu se rebiffe

    Je vais une fois de plus regarder le problème du Mali sous l’angle du droit même si je sais que dans ce pays le respect du droit et de la légalité est passé au second plan aussi bien pour les populations que pour les autorités et cela depuis belle lurette.

    En 8 mois d’analyse de la situation socio politique, économique, géo stratégique, sécuritaire et institutionnelle de la crise multiforme qui traverse le Mali de manière violente et inouïe, je crois avoir donné à travers plus de cent articles moultes propositions de solutions de sortie de crises toutes basées sur le respect de la légalité constitutionnelle.

    Et en 8 mois de crise, j’ai été traité de tous les noms d’oiseaux et le plus souvent dépeint comme étant à la solde du régime défunt ou d’un regroupement politique dissident, mais les spéculations et supputations autour de ma modeste personne ne comptent pas à l’heure où le Mali, ce pays que j’espère qu’on aime tous, est dans les profondeurs abyssales d’un tréfonds sans nom.

    Ce pays a besoin d’une fédération de toutes les énergies de tous ses fils pour relever les défis qui se dressent devant lui car dirigeants et citoyens se sont depuis trop longtemps égarés dans le faux pour espérer atteindre le bonheur absolu sans presque rien faire.

    La crise actuelle aussi complexe soit telle, est une crise de non respect de nos règles établies dans notre société (règles de gouvernance et de citoyenneté mais aussi règles de conquête du pouvoir).

    Pour la résoudre il faut qu’on accepte pour une fois de respecter les règles même si ce respect va bousculer nos habitudes, habitudes qui constituent nos tares et qui nous conduisent à nos pertes.

    En matière de règle, la constitution est la loi fondamentale du pays, et elle doit être acceptée comme telle car c’est tout un peuple qui s’est exprimé par vote pour l’adopter.

    Actuellement au Mali après la démission d’ATT nous n’avons plus de président en exercice élu au suffrage universel direct, et l’instrument juridique le plus légitime pour définir les modalités de conquête et d’exercice du pouvoir au Mali reste la constitution.

    Elle prime sur la classe politique et elle prime sur la junte militaire que je désapprouve depuis le 22 mars 2012 puisqu’elle est l’incarnation même du non respect des règles dans la société.

    Une armée et toutes ses composantes sont faites pour défendre un pays, ce n’est ni une police de la démocratie ni une institution judiciaire.

    A ce titre les soldats de la garnison de Kati ne peuvent ni être juge ni procureur de la république au moment où nous avons des institutions judiciaires sensées exercer le pouvoir judiciaire en république du Mali.

    Si celles ci n’exercent pas leur profession comme cela se doit, si justice n’est pas faite dans le pays, c’est aux citoyens de le dénoncer et les pouvoirs exécutif et législatifs (dans un système de poids et contre poids garanti par la constitution) doivent faire en sorte que les juges fassent leur travail.

    Sinon ces mêmes pouvoirs, législatif (assemblée nationale) et exécutif (président et gouvernement) seront sanctionnés lors des consultations électorales.

    Les régimes Alpha et ATT ont mal géré le pays (corruption, débâcle de l’école, abandon de l’armée malienne…) mais ils devraient être sanctionnés par les citoyens à travers leurs votes voire par la justice à travers l’ouverture d’informations judiciaires à leur encontre et non par un coup d’état, encore moins par les militaires car ce n’est pas leur rôle, leur rôle se trouve au nord.

    Pour diriger la transition politique on doit s’en tenir à notre loi fondamentale et non aux conclusions de concertations nationales qui n’auront jamais autant de participants que le nombre de maliens qui ont voté la constitution de 1992.

    Pour le respect de cette même constitution nous devrons aller aux élections pour donner plus de légitimité au pouvoir exécutif (c’est un secret de polichinelle que le pouvoir de Dioncounda Traoré n’est reconnu par presque la moitié des maliens alors il le tient de la constitution).

    Mais ces élections en temps d’occupations des régions du nord posent le problème de la participation de nos compatriotes du nord.

    En même temps pour les libérer du joug des islamistes, nous n’avons pas une armée capable de le faire pour des raisons que chacun connait.

    Si nos partenaires internationaux qui doivent nous aider à récupérer le nord exigent les élections en échange de leur pleine participation dans la reconquête du nord nous devrons le faire sans hésiter car mieux vaut récupérer le nord avec un président élu par 90% des maliens que ne jamais le récupérer avec un président intérimaire dans une transition de chamailleries.

    Voilà la solution mère au problème du nord du Mali, mais elle a pourtant été balayée d’un revers de mains par les maliens, dans un sursaut de faux orgueil du genre de cet élu de Gao “Si le Mali va aux élections sans le nord je ne serais plus malien”.

    Mais mon cher, si le Mali ne récupère pas le nord tu seras élu où désormais?

    Absurde attitude malienne qui laisse pantois nos amis américains qui sont pourtant les seuls à mettre aux pas et algériens et l’Onu pour faire la guerre au nord et récupérer nos terres, et ils ont largement les moyens pour cela.

    Et les états-unis sont suffisamment amis avec le Mali pour ne pas se laisser prendre dans le jeu trouble et débile des touareg pour mettre à mal notre intégrité territoriale.

    Mieux ils ont une aversion totale du terrorisme et de l’islamisme puisqu’ils savent de quoi il s’agit, l’épisode de l’ambassade américaine de Libye après la sortie d’un film sur Mohamed, PSL, est là pour nous édifier.

    Donc mais chers amis, élections de pouvoirs légitimes au Mali et reconquête des régions du nord sont intimement liées et le Mali ne peut pas indéfiniment donner le mauvais exemple d’un pays qui régresse démocratiquement et espérer avoir toute la communauté internationale aux petits soins à son chevet (coopération financière, diplomatique et militaire).

    Nous devrons accepter les règles de la démocratie et abandonner l’opportunisme et le vagabondage politique et militaire (Copam, Mp22, IBK 2012, Yerewoloton, Cnrdre…) pour reconquérir le nord, et traduire devant la justice tous ceux qui ont abusé de la république et du Mali (anciens régimes et nouveaux voyous).

    C’est cela le droit chemin et pas autrement et c’est cela qui est demandé par les américains.

    Ceux qui s’y opposent sont seulement tentés de s’éterniser dans les eaux troubles de cette transition incrédule pour leurs seuls desseins (soldats de Kati ,CMD et consorts et tous leurs supporteurs) et non pas la cause du Mali, encore moins ses régions nord sous occupation.

    Le Mali n’a rien à gagner dans cette transition, le Mali n’a rien à gagner dans des concertations ennuyeuses et coûteuses sachant qu’elles ne feront rien pour démultiplier les capacités opérationnelles de l’armée malienne car ce ne seraient que des guerres de positionnement et des querelles de chiffonniers pour rallonger la transition politique et voler sous une autre forme les maliens et rien d’autres.

    Donc je m’oppose catégoriquement aux “concertations nationales” comme je me suis toujours opposé au coup d’état du 22 mars 2012 puisque les deux sont sources de crises institutionnelles, les deux sont anticonstitutionnels, les deux enfoncent le Mali dans la crise au lieu de le sortir de l’ornière, les deux sont des voies sans issue.

    Le Mali n’a pas de problème de système politique ni de problème de textes juridiques, mais nous avons un problème d’application des textes et un problème d’hommes intègres et totalement dévoués pour le pays.

    Et cela est ressenti jusqu’à l’Onu, c’est pour cela qu’elle hésite et regarde par plusieurs fois ce dossier malien pour ne pas être comptable d’une quelconque faute de droit malgré l’imminence de la menace islamiste qui va largement au delà du Mali et des maliens.

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