Créé en 2014 par des étudiants en lettres de la Faculté des lettres et sciences du Langage de Bamako (Flsl), le Mouvement estudiantin pour la promotion de la littérature africaine (Mepla) né du constat que les œuvres littéraires africaines et maliennes sont moins valorisées dans nos établissements scolaires et universitaires, œuvre pour leur promotion à travers de multiples actions dans ce contexte. Afin d’en savoir plus sur le Mouvement et ses activités, nous sommes allés à la rencontre de son président, Dramane Karim Traoré, également étudiant en Master de Lettres à l’Ecole normale supérieure de Bamako, (Ensup). Entretien !
Aujourd’hui-Mali : Bonjour, c’est quoi le Mouvement estudiantin pour la promotion de la littérature africaine ?
Dramane Karim Traoré : Le Mouvement estudiantin pour la promotion de la littérature africaine (Mepla) est un mouvement, un groupement d’étudiants qui a été créé en 2014. Le Mouvement a pour objectif de promouvoir la littérature africaine, singulièrement la littérature malienne.
Qu’est ce qui a motivé la création de ce mouvement ?
Le mouvement est né de la seule volonté de ces membres fondateurs à l’époque étudiants à la Faculté des lettres et sciences du Langage de Bamako (Flsl). Vu que les œuvres littéraires africaines n’occupaient pas assez de place dans le programme anniversaire, nous avons décidé de mettre en place ce mouvement pour que non seulement ces livres des écrivains africains, et plus singulièrement maliens, soient insérés dans le programme universitaire afin de les faire connaitre et promouvoir la littérature africaine, mais nous avions remarqué aussi que les élèves ne s’intéressaient pas aux œuvres africaines et maliennes donc nous avons décidé de les inciter à s’intéresser à ces livres, à travers nos différentes activités littéraires que nous menons fréquemment dans les différents entablements scolaires.
Quelles sont les grandes réalisations faites par le Mouvement depuis sa création ?
Nous avons pu mener beaucoup d’activités dans le cadre de notre mission depuis la création du mouvement. C’est de promouvoir la littérature africaine et malienne en faisant connaitre les auteurs et leurs livres dans les différents établissements. Depuis 2015, nous avons pu sillonner plusieurs établissements scolaires que ce soit sur la rive droite ou la rive gauche de Bamako. A titre d’exemples, nous avons aminé plusieurs conférences dans de nombreux établissements, notamment le Lycée Biason Dembélé de Baco Djicoroni et également au Lycée Sony Ali Ber, au Lycée Modibo Kane. A ces activités, nous avons pu inviter plusieurs auteurs maliens et étrangers qui sont, entre autres, Assou Dieng du Sénégal, Alpha Mandé, Ismaila Samba Traoré (éditeur à la maison d’édition, la Sahélienne) et Mohamed Diarra.
Nous avons aussi organisé le samedi dernier la toute première journée culturelle du Mouvement à l’Acte Sept. Elle consistait vraiment à faire connaitre le mouvement. Une journée qui a enregistré la présence de plusieurs personnalités de la littérature malienne autour du thème : “La littérature Africaine et Diversité Culturelle, quels apports pour la jeunesse ?” Une activité qui a tenu toutes ses promesses.
Dans cette lutte pour la promotion de la littérature africaine, quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Comme le début toute initiative, nous avons rencontré des difficultés au départ. Surtout que nous sommes un mouvement littéraire. Quand nous avions décidé de créer ce mouvement, nous avions cru que le Mali étant un grand pays de littérature, nous allions être pleinement soutenus dans notre projet par les grandes personnalités du pays, notamment les écrivains et les hommes de lettres. Mais jusqu’à preuve de contraire, nous ne comptons sur nous-mêmes pour faire rayonner le Mouvement. Pire, quand nous entreprenons des démarches auprès de ces personnalités susceptibles de nous soutenir, elles pensent tout de suite au soutien financier or ce dont nous voulons c’est leur accompagnement matériel, plus précisément des supports comme des livres et autres documents pouvant nous aider dans nos activités. Vous savez, l’une des grandes difficultés auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui c’est aussi l’accès difficile à certains livres dont nous avons essentiellement besoin car leur prix est exorbitant. Il y a aussi l’indisponibilité de certaines œuvres africaines sur le marché.
Quelles sont les ambitions du Mepla ?
Notre principale ambition c’est de faire connaitre d’avantage les œuvres africaines, les faire briller autant que les autres œuvres car nous ne mettons pas en valeur notre propre littérature. Par appuyer ce dernier argument, l’année dernière, un concours de nouvelles avait été lancé et seul un candidat africain a été retenu dans ce concours.
Et si l’écriture était développée dans nos pays comme dans les autres continents, on pourrait concurrencer avec ces derniers. Notre objectif, c’est vraiment d’inciter les gens à lire et à valoriser nos livres africains et maliens. En d’autres termes, faire sortir des ténèbres les jeunes auteurs maliens en exposant leurs œuvres lors de nos activités.
Au-delà de la littérature, nous allons faire la promotion des œuvres comme les marionnettes et autres. Nous voulons nous investir dans la promotion de tout ce qui a trait à la culture et à la littérature africaine. En outre, nous ambitionnons d’étendre nos activités dans les différentes régions du Mali afin d’inciter les différents établissements à participer au développement de notre littérature.
Réalisé par Youssouf KONE