Rencontre avec Dr Doumbia Ladji Siaka, auteur de « un polygame à Paris : les aventures de titi, T1 ». : « Je suis écœuré de constater qu’aucun de ces politiciens n’a pris des engagements pour la promotion de ces personnes handicapées»

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Dr Doumbia Ladji Siaka est le fondateur de Mali Presse et cofondateur du journal Le Malien. Il a bénéficié du premier prix de la presse écrite en 2000. Il est présentement Professeur à l’Université de Ségou dans la 4e région du Mali. Dr Doumbia est auteur de deux ouvrages dont « un polygame à Paris : les aventures de Titi, T1 ». Ce Roman a été édité par la jeune maison d’édition au service des jeunes écrivains, voire de tous les Maliens, il s’agit d’Innov éditions. Afin d’imprégner davantage les lecteurs du contenu dudit livre, les reporters du journal Le Pays sont allés à la rencontre de l’auteur. Entretien !

 

Le Pays : Quelles sont les raisons qui vous ont amené à écrire ce roman (un polygame à Paris : les aventures de Titi, T1) ?

Ladji Siaka Doumbia: « Je suis écœuré de constater qu’aucun de ces politiciens n’a pris des engagements pour la promotion de ces personnes handicapées, 15% de la population qu’ils voient à la traine après eux au cours de leurs déplacements»

Merci de l’intérêt que vous portez à mon œuvre. « Un polygame à Paris ». Je suis avant tout un Docteur en démographie historique. Au cours de mon séjour parisien, je me suis beaucoup intéressé au quotidien de la  population immigrée. À travers mes observations, la polygamie en tant que système de mariage, chez nous au Mali, a attiré mon attention. Les difficultés de vivre entre coépouses sont inaperçues au Mali aux yeux de la population. On considère toujours les femmes qui se querellent entre elles comme des femmes jalouses. Cependant l’observation d’un tel système de mariage en plein Paris attire encore plus d’attention, vu l’exiguïté  des appartements.

Attirées par la France, nos sœurs en connaissance de cause prennent le risque  de vivre sous ce régime à Paris. Si le mode de vie  communautaire au Mali atténue le malvivre des femmes dans ce système de mariage au Mali, cependant, en Europe où les gens sont quasi isolés, enfermés entre quatre murs, la situation est intenable.

Le plus marrant,  c’est celles-ci qui font connaissance sur le net et s’embarquent dans une aventure et qui espèrent,  une fois à Paris, se débarrasser de ce monsieur qu’elle n’aimait pas et qui les a fait venir. C’est ce qui explique le plus souvent les drames que  nos sœurs rencontrent dans ce pays.

Celles qui parviennent à se libérer de leur conjoints se remarient  avec un Français, juste pour régulariser leur situation. Par ailleurs, certains hommes font uniquement venir  une femme pour s’enrichir sur son dos en la mettant sur les trottoirs.

C’est ce mal vivre causé à nos frères et sœurs en France qui a attiré mon attention et qui m’a incité à regrouper tous ces maux dans un roman.

Quel est le public ciblé par ce roman ?

Dans ce roman, je lance un message à l’endroit de mes sœurs qui pour la seule raison de vivre en France sont prêtes à vivre dans des situations que je décris dans mon roman.

 Qu’est-ce que l’avenir réserve à Titi ?

À travers les aventures de Titi, je décrie la vie côté jardin et cour de la vie d’une immigrée en France. Après tout, Titi vivra heureuse.

 Nous sommes actuellement à la veille de l’élection présidentielle. En votre qualité de président de l’Organisation Non Gouvernementale « Association Bamakoise pour l’Insertion et la Promotion des Sourds »,  avez-vous un message à l’endroit des politiques ?  

Le gouvernement du Mali a voté le 10 mai 2018 une loi de protection des personnes handicapées qui permet la promotion des personnes vivant avec un handicap. Certes le vote de cette loi attendue depuis plus d’une vingtaine d’années a coïncidé avec les préparatifs des élections. Mon souhait était de voir ces candidats aux élections présidentielles prendre des engagements fermes pour l’application de cette loi.

En cette période électorale un groupe très organisé de personnes handicapées fait campagne au profit de certains candidats à la présidentielle sous un soleil ardent. Certes, c’est leur droit en tant que citoyen, mais je suis écœuré de constater qu’aucun de ces politiciens n’a pris des engagements pour la promotion de ces personnes handicapées, 15% de la population qu’ils voient à la traine après eux au cours de leurs déplacements.

Faut-il attendre le mois de la Solidarité pour recevoir des céréales pourries et du lait frelaté ? C’est dommage.

Réalisée par Fousseni TOGOLA

 

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