Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accordé, l’honorable Adama Déssé Coulibaly n’a pas été avare sur les mots. A bâtons rompus nous avons abordé plusieurs sujets : des pourparlers, de la surfacturation en passant par la position de l’opposition sur le pouvoir actuel….lisez plutôt .
L’express de Bamako : Honorable bonjours, nous sommes à San, votre base, si on peut se le permettre (circonscription d’élection), alors quelle analyse faites vous de la situation politique dans le cercle de San en particulier et dans le pays en général ?
L’honorable Adama Désse Coulibaly : bonjours à vous et a vos lecteurs, je pense que la politique en tant que telle est complexe et celle du Mali est autant plus complexe, mais n’empêche, nous avons décidé d’amener notre touche en choisissant le chemin du changement. Ce changement que nous (RPM) voulons apporter n’est, lui non plus, pas facile, le pays était dans une situation telle qu’il fallait à un moment s’arrêter. Le laisser aller s’était généralisé, et le pays lui-même avait été laissé pour contre, et chacun faisait ce qu’il voulait, c’est dans cette atmosphère de doute et de regret que le peuple a décidé de donner le pouvoir à un homme de référence, pas pour son beau visage, mais pour les actes qu’il a eus à poser dans le passé. Mais reconnaissons que le pays était presque dans la léthargie. Cela n’a pas empêché Ibrahim Boubacar Keita de prôner le changement, mais vous convenez avec moi que ce changement ne plait pas à tout le monde. C’est pourquoi, j’ai dis que ça va pas être facile. Un adage de chez nous (Bambara) dit que : « les nouvelles cornes ne se poussent pas sans douleur sur la tête». Le changement doit commencer par nous même camarade de parti du président ensuite les alliés, mais aujourd’hui ce que, je constate c’est qu’il y’a beaucoup d’entre nous qui ne sont pas dans la logique du changement et veulent mettre des bâtons dans les jambes. Mais, je sais que l’homme qui est au pouvoir aujourd’hui (IBK) va trouver une solution et le changement annoncé va bel et bien avoir lieu. Vous savez la situation dans laquelle il a (IBK) trouvé le pays, personne dans le monde ne peut nier que c’était pas facile, dans ces conditions de trouble totale, avec son lot de crise entre autre : la guerre contre le terrorisme, lutte contre les séparatistes, la médiation entre des frères d’arme qui ne se comprenaient pas, l’ensemble des citoyens qui n’arrivent toujours pas à ce comprendre sur beaucoup de sujets, et pire que tout cela, il ya des hommes tapis dans l’ombre qui n’ont toujours pas compris qu’ils ont perdu pour de bon les élections de 2013. Alors, vous seriez d’accord avec moi qu’il a du pain sur la planche, mais moi j’ai confiance et je sais qu’il va relever le défi avec l’aide des fidèles amis qui ne vont jamais le trahir. On va mettre ce pays sur les rails.
L’express de Bamako : A ce propos, l’opposition avait critiqué le président pour son premier anniversaire au pouvoir, elle a jugé le bilan d’un an de négatif, en un mot que rien n’a été fait, alors que leur répondez vous et par la même occasion que dite vous aux maliens ?
Honorable Adama Déssé Coulibaly: Bon vous savez (!!!) Ce que je vais dire aux maliens, si l’opposition dit qu’il n’y pas eu de changement, se sont eux qui le disent, sinon tous les maliens savent ce qui s’est passé durant cette année, malgré la situation difficile du pays. Depuis l’accession du président IBK au pouvoir, quel fonctionnaire peut dire qu’il n’a pas reçu son salaire ? Il n’y’a pas longtemps, il l’a dit lui-même (IBK) à la télé et personne ne peut contester. Aussi, au niveau des denrées de premières nécessités, les prix sont stables, les récoltes s’annoncent bonnes, je ne vois pas sur quelle critères l’opposition se base pour ainsi vilipender le chef d’Etat. En tout cas moi, je pense que l’opposition doit aider le président à travers des critiques constructives. Mais, c’est tout le contraire chez nous, notre opposition a choisi, comme cheval de bataille, de remonter le peuple contre le pouvoir en place. Je n’appelle pas ça opposition, mais je la comprends, elle ne veut pas que ça marche, mais ça va marcher j’en suis sûr, grâce à Allah et à la bénédiction des maliens. Car, aujourd’hui le peuple à tout compris. Vous savez, de 2013 à nos jours, les difficultés que le Mali a traversées, beaucoup d’entre ceux qui critiquent ne pouvaient pas supporter la pression subie par le régime IBK. Je connais certains d’entre eux qui allaient décamper s’ils étaient au pouvoir. L’autre (l’ancien président) qui est allé en exile, en sait quelque chose. IBK a vu pire que ça, mais il est resté serein, et il va le rester j’en suis convaincu.
Car les jalons qu’il a pus mettre en place le prouve, il a pu mettre fin à la guerre fratricide entre les militaires, les pourparlers inclusives qu’il a promis lors de la campagne est en cours. En ce qui concerne la rébellion, les protagonistes sont en Algérie, et nous espérons que ça va aboutir à une paix durable. Alors ceux qui disent que rien n’a été fait, si on leur donne le pouvoir ils ne vont pas parler ainsi…
L’Express de Bamako : Vous avez parlé de la crise au nord, vous qui êtes les députés du RPM, on sait que le président compte beaucoup sur vous, alors on a pu finir avec la première et la seconde phase des pourparlers d’Alger, je voudrais savoir votre avis sur le déroulé des deux rencontres et de celle qui vient de commencer ?
Honorable Adama Déssé Coulibaly : Nous, de notre avis, c’est la paix dans les cœurs et dans les esprits de tous les maliens, du nord au sud, mais cela dans les conditions prédéfinies : «le Mali est un et indivisible ». Aucune partie du territoire ne sera cédée à aucun groupe d’individus pour quoi que ce soit, et ça c’est de l’avis de tous les maliens même ceux qui sont à Kidal l’ont dits, rien ne sera enlever du territoire. Mais seulement, il y’a des insuffisances qui doivent être corrigées et certaines erreurs qui ont été commises doivent être réparées et je suis entièrement d’accord. Mais, il n’y aura ni autonomie, ni fédéralisme. Aussi, je tiens a souligné que c’est une première depuis Modibo Keita, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, jusqu’à ATT, que les acteurs de la crise se retrouvent de la sorte autour de la table de négociation pour trouver des solutions de sorties de crise, et je reviens toujours à ceux qui disent que rien n’a été fait. Et ces négociations ? Ne sont-elles pas une avancée majeure ? Moi, je pense qu’ils parlent pour ne rien dire, alors ils ont intérêt à se taire.
L’express de Bamako : Alors honorable parlons un peu de l’actualité, le ministre de la défense (Bah N’Daw) vient juste d’annuler un important lot de contrats, à cause des fraudes avérées, dans les conditions d’attribution des marchés et dans la forme. On apprend que certains proches du président, dont des ministres, sont soupçonnés pour le moment. Alors quelle analyse faites vous de cette situation ?
Honorable Adama Déssé Coulibaly : Bon ! Nous, les députés du RPM, pensons que les enquêtes doivent se poursuivre parce que vous savez, nous ne devons pas nous focalisés sur les rumeurs de la rue, il y’à la vérité et les propos de la rue. En tout cas, le président l’a dit depuis qu’il est arrivé au pouvoir, il n’a jamais appelé un juge, il a laissé la latitude à la justice faire son travail, donc moi je m’en tiens a ça, laissons la justice faire son travail, le jour où la justice va designer quelqu’un comme coupable, soyez sûr qu’il répondra de ses actes. Qui que ce soit, qu’il soit un parent ou un ami du chef de l’Etat, il répondra de ses actes, et ça il là dit dans son entretien avec la presse. Cette vision des choses est nôtre, c’est une question nationale, si c’était une affaire de la famille du président, on n’allait rien dire, mais ici on parle d’un acte qui concerne tout le pays. Mais cependant, ce qui est regrettable, c’est qu’il y’a tellement de rumeurs qui courent dans nos rues, mais quand vous regardez au fond du dossier, on se rend souvent compte qu’il n’en n’est rien. Mais, je pense que sur ce dossier, il doit y avoir du lourd, si tu vois que même la France a fait arrêter certains grands cadres, ça prouve que cette fois-ci c’est vraiment du sérieux. Vous savez, l’argent publique, si tu le touche, soit sûr que tu va le payer.
L’Express de Bamako : Honorable, on revient à San, vous et vos camarades du cercle venez de renouveler vos instances, alors quelle analyse faites vous de ce renouvellement et quelle sont les nouvelles directives ?
Honorable Adama Déssé Coulibaly : Nous avons débuté ce travail il y’a plusieurs mois. Je peux même dire que nous sommes les premiers à nous manifester pour qu’on viennent superviser notre opération de renouvellement de section, tout ça pour vous dire, combien les Sankés (habitant de San) tiennent au RPM, et par la même occasion tiennent au devenir de notre pays. C’est à San que le RPM a enregistré sa première section renouvelée sur l’ensemble du territoire, et nous avons été félicités pour ça. Le président a été mis au courant, lui aussi nous a bien félicité pour ça et depuis qu’on a renouvelé, nous ne dormons pas sur nos oreillers, nous nous sommes mis au travail, nous avons renouvelé tous les comités, les 25 sous sections, et la section centrale, parce qu’au RPM rien n’est laissé au hasard et c’est le sérieux chez nous. Nous avons déjà envoyé le document au bureau national, nous n’attendons que le congrès, je profite pour lancer un appel aux autres camarades de toutes les régions du Mali de faire la même chose pour qu’on aille vite au congrès afin de renouveler le bureau politique national, et nous mettre au travail, parce qu’aujourd’hui plus que jamais le président a besoin de notre soutient, nous l’avons soutenu en tant que militant et président de notre parti, et nous continuons à le soutenir en tant que président de la république.
L’Express de Bamako : Qui parle de président ou de député, ça demande des militants, alors quel appel avez-vous a lancé à ces milliers de maliens qui vous font confiance et ont voté pour vous ?
Honorable Adama Déssé Coulibaly : L’appel que j’ai a lancé aux maliens, c’est de les appeler à l’union sacrée, pour bâtir notre beau pays. Vous savez, IBK va faire ses mandats, il s’en ira, mais c’est le Mali qui restera, si on décide alors de tous gâtés, parce que IBK est au pouvoir, s’il s’en va, celui qui va le suivre, aura à faire car d’autres vont faire la même chose contre lui, donc je veux dire aux maliens que celui que nous avons choisi est un honnête homme avec des idées, il l’a prouvé bien avant qu’il ne soit président, aussi il a promis d’associer l’opposition à toutes les grandes décisions ,de même que les religieux, les fondateurs, il prend en compte les avis de tout le monde sur la vie de la nation, donc moi je pense qu’il tient le bon bout, donc soyons tous derrière lui pour bâtir le pays et aller a l’essentiel, le chemin du développement. Restons mobiliser, un peuple un but une foi, c’est mon dernier mot. Je vous remercie.
Moussa Kondo