v De rayonnement culturel et sportif,
v D’excellence et de Notoriété
v De référence pour les étudiants de la sous région »
Quelques jours après sa nomination à la direction du centre d’enseignement supérieur de Bamako, le Professeur Samba Diallo a bien voulu accorder un entretien à notre rédaction. Dans cette interview, le tout nouveau directeur évoque son expérience professionnelle, ses atouts et les constats faits depuis son arrivée au sein dudit établissement. Personnalité aguerrie du système éducatif malien, c’est en véritable visionnaire que l’homme nous a dévoilé ses ambitions pour le CESB tout en abordant brièvement sa position vis-à-vis de la situation actuelle de l’enseignement supérieur malien. Pour le Professeur Samba Diallo, la grève actuelle du SNESUP est une sorte de violence faite aux étudiants. Durant cette discussion, nous avons remarqué la conviction et la passion qui animent l’homme. Cependant, arrivera t-il à relever les défis ? Aura-t-il les moyens de sa politique pour réaliser son rêve ? Saura t-il exploiter en sa faveur les erreurs et les acquis de son devancier ? Sera-t-il confronté aux mêmes problèmes qui ont freiné l’élan de son prédécesseur ? Seul le temps, nous permettra de répondre à toutes ces questions.
Le Flambeau: Bonjour Monsieur le Directeur, pouvez vous dire à nos lecteurs qui est le professeur Samba Diallo ?
Pr Samba Diallo: Le professeur Samba Diallo modestement, est un cadre supérieur de ce pays qui se dédie à la construction nationale en général et celle du système éducatif en particulier. Je suis naturellement géographe de mon état et professeur depuis maintenant 6 ans. J’ai assumé par le passé d’autres responsabilités tant au plan national qu’académique. J’ai été conseiller technique et chef de cabinet au ministère des mines, chargé de mission et chef de cabinet du président de la république Alpha Oumar Konaré, appui conseil du Recteur de l’Université de Bamako au plan académique. Donc je crois avoir une table d’expérience assez garnie, ce qui constitue bien entendu un atout, pour assumer les responsabilités comme celles qui me sont confiées aujourd’hui.
Le Flambeau: Depuis le 11 avril dernier vous êtes investi Directeur du CESB, quels sont les sentiments qui vous animent après cette nomination?
Pr Samba Diallo: Naturellement des sentiments de légitime fierté d’un cadre qui veut se dédier à la construction nationale. La confiance dont j’ai été investi m’honore et je tiens à travers l’occasion que vous m’offrez à remercier Mme le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et Monsieur le Recteur pour la confiance qu’ils ont placée en moi et mon équipe dont j’ai la charge de diriger ici au Centre d’Enseignement Supérieur de Bamako. Sentiment de légitime fierté mais aussi de lourdes responsabilités parce que la tâche qui nous a été confiée n’est pas du tout facile mais nous pensons disposer des ressources intellectuelles et morales pour relever le défi.
Le Flambeau : Depuis votre arrivée, quels sont vos constats sur le CESB en général, les étudiants, l’administration, et le corps enseignant en particulier ?
Pr Samba Diallo : Le CESB, à l’image de l’enseignement supérieur au Mali, est un nouveau centre qui peine à trouver ses marques comme toute structure qui se met en place. Le CESB, comme les étudiants et les professeurs nous l’ont dit, est un grand malade. Nous avons l’obligation de soigner ce grand malade et nous nous y attelons avec de l’abnégation même si ça ne va pas être facile. Il est malade de son personnel qui est insuffisant à tous les niveaux, malade aussi de son effectif qui s’élève à près de 20 000 étudiants avec des infrastructures insuffisantes. Bref les conditions de travail et d’étude sont difficiles ; voila pour nous un grand défi à relever et nous espérons que l’appui de nos chefs hiérarchiques ne manquera pas.
Le Flambeau : Vous héritez d’une structure qui peine, malheureusement, à retrouver ses marques. Alors que comptez-vous faire à court, moyen et long terme pour une meilleure organisation ?
Pr Samba Diallo : Vous me demandez ma vision pour le CESB. Dans le programme nous avons à court terme le diagnostic du mal, ce qui a été fait au cours de nos rencontres organisées avec les différents acteurs du Centre à savoir l’administration, les professeurs et les étudiants. Dans le moyen terme, nous avions convenu avec le corps professoral d’accompagner les titulaires d’un Master ou d’un DEA à préparer leur thèse. Car pour nous c’est une chance d’avoir des professeurs à majorité jeunes. Deuxième chose, nous leur avons promis à chaque fois que l’occasion se présente, de leur dire la vérité quel que soit le sujet. Il y a un certain nombre de maux : mauvais comportement, notes de complaisance entre autres que nous allons voir ensemble. Nous avons aussi promis de faire du CESB un centre de rayonnement culturel et sportif avec bien sûr l’aide de ses acteurs.
Le Flambeau : Quels seront vos priorités ou grands défis pour redorer le blason de cet établissement et l’amener à répondre aux espoirs fondés en elle, notamment le désengorgement de l’université de Bamako ?
Pr Samba Diallo: Toute notre vision est de faire du CESB un centre d’excellence. Je rêve d’y voir les étudiants venus de tous les horizons comme dans les autres facultés de la sous-région qui ont acquis une certaine notoriété.
Le Flambeau : Qu’en est-il des résultats définitifs, de la rentrée académique et de la situation de grève illimitée du SNESUP qui prévaut actuellement, à l’instar des autres facultés, dans votre établissement ?
Pr Samba Diallo: Nous héritons d’une situation assez délicate qui n’est pas pour autant une fatalité pour nous. Pour résoudre cette situation, nous avons fait appel à nos contractuels vacataires et les différents chefs de département pour la bonne marche de cette structure. Nous leur avons demandé de nous faire part de leur besoin en infrastructures et nous allons voir ce que nous pouvons faire pour sortir de cette crise. Nous avons fait un avis à l’attention de tous les enseignants affectés au CESB afin qu’ils assurent les cours faute de quoi ils ne seront pas payés pour les heures effectuées. Je pense que la grève actuelle, je ne la juge pas sur le fond mais sur la forme, est une sorte de violence car nous devons d’abord penser à l’avenir de nos enfants et de notre pays avant de penser à nous mêmes. On peut revendiquer tout en s’acquittant de ses devoirs. Concernant les résultats, à mon niveau, il n’y en a qu’un seul que j’ai reçu de l’équipe sortante et il ne m’appartient pas d’y changer quelque chose. Il faut que les gens comprennent qu’un résultat n’est pas le produit d’une direction mais d’un jury qui le délibère et personne ne peut y changer quelque chose. Les résultats définitifs sont ce qui ont été affichés. Il n’y avait qu’un problème de pourcentage qui a été corrigé actuellement et ils se trouvent au niveau du Rectorat pour signature.
Le Flambeau : Vos impressions sur la situation actuelle de l’école malienne en général et celle de l’enseignement supérieur en particulier ?
Pr Samba Diallo: Je pense que l’école malienne connaît quelques difficultés. Il ne faut pas se voiler la face mais, ce n’est pas pour autant une fatalité. Je ne pense pas que les jeunes d’aujourd’hui sont moins intelligents que leurs aînés, mais tout simplement parce que l’école n’a pas la place qu’il lui faut dans notre système éducatif national et il va falloir que le gouvernement revoie ce point et que chacun y mette un peu du sien. Nous avons des ressources incalculables surtout au niveau de l’enseignement superieur et il faudra les exploiter.
Le Flambeau: Vos impressions, en tant que lecteur, sur Le Flambeau ?
Pr Samba Diallo : Je suis admiratif vis-à-vis du journal parce que voir des jeunes prendre des initiatives de ce genre, ça ne peut qu’émouvoir. Qu’ils décident d’user de ce moyen de communication pour informer et sensibiliser non seulement leurs camarades mais aussi de mettre les parents d’élèves et les acteurs de l’école au courant de ce qui se passe dans les écoles et facs, vraiment je tire mon chapeau pour ses agents. Je remarque aussi une sorte de maturité et surtout de responsabilité chaque fois que je lis vos écrits et qui m’impressionnent beaucoup. Néanmoins il y a des petites erreurs à revoir sinon je vous félicite et vous souhaite bon vent.
Le Flambeau: Votre dernier mot à l’endroit de tous les acteurs du centre d’enseignement superieur de Bamako.
Pr Samba Diallo: Aux acteurs du CESB, je leur dis une chose, nous sommes dans une phase de responsabilisation et leur demande tous de s’y mettre pour donner au CESB l’image qu’il mérite. Pour ce qui compte pour nous, c’est l’esprit d’équipe comme dans une famille. Dans une famille chaque membre doit s’adonner pour sa bonne marche. Comme le disent les étudiants : oser lutter, c’est oser vaincre ; je dirai moi, qu’Oser entreprendre c’est oser réussir !
Le Flambeau : Merci monsieur le Directeur.
Pr Samba Diallo : Je vous en prie.
Propos recueillis par
FOUSSEYNI MAIGA & AÏSSATA MAÏGA