Etablissement public à caractère scientifique et technique, placé sous la tutelle du Ministère de la Santé, l’Institut National de Formation en Science de la Santé (INFSS), a pour mission d’assurer la formation initiale et continue des professionnels de la santé dans le domaine des sciences infirmières, les techniques sanitaires et la recherche action. De plus, l’INFSS profite de relations d’échange avec des institutions à vocation sanitaire au Canada, en France, en Tunisie, au Burkina Faso. En cours d’installation à Ségou, en vue d’un démarrage de ses cours pour cette année académique 2011-2012 et pour plus d’amples informations, nous nous sommes entretenus avec son Directeur Général. Le charismatique Professeur Alhousseini Ag Mohamed, par ailleurs Président de l’Ordre National des Médecins du Mali, Président d’Honneur de l’Association Malienne des Sourds, chirurgien émérite et spécialiste en ORL répond à nos interrogations.
Le Ségovien: Au moment où l’Université de Ségou s’attelle au démarrage effectif de ses activités pour l’année académique 2011-2012, l’INFSS qui est une structure de formation des paramédicaux va aussi ouvrir ses portes dans la cité des Balanzans. Qu’est ce qui motive le choix de Ségou ?
Prof AG : l’INFSS est une école de formation des professionnels de la santé née de la fusion de 6 écoles de santé à Bamako et en régions. Nous avons des annexes à Kayes, Sikasso et Mopti. Notre ambition est d’être présent au niveau des différentes capitales régionales. Notre arrivée à Ségou est une étape pour atteindre cette ambition. Rapprocher les étudiants de leur milieu est pour nous quelque chose de très important, connaissant toutes les difficultés que vivent les élèves et étudiants loin de leur famille.
Le Ségovien: Quelles sont les conditions d’admission et les différents modules de formation que vous dispensez ?
Prof AG : il ya deux voix d’accès. Par concours direct pour les bacheliers, ceux qui passent au concours sont boursiers de l’Etat et par concours professionnel : cette voie s’adresse aux professionnels de la santé (techniciens de santé, infirmières obstétriciennes) qui ont au moins trois (3) ans d’expérience professionnelle. Ce sont des fonctionnaires de l’état, et l’accès à l’Institut leur permet d’évoluer en devenant soit infirmier d’état, soit sage femme. A côté de ces deux voies, il y aura un quota pour les candidats souhaitant étudier en inscription payante. La formation va concerner dans un premier temps deux filières : infirmier d’état et sage femme. Ce sont des techniciens supérieurs de santé (TSS).
Le Ségovien: Avec quel effectif espérez-vous démarrer la rentrée 2011-2012 et en termes de structure d’accueil, vos étudiants seront-ils dans des conditions propices pour entamer leur cursus ?
Prof AG Nous souhaitons démarrer à la rentrée universitaire 2011 -2012 avec un effectif de 30 étudiants : 15 en TSS, infirmier d’état et 15 en sages-femmes. L’INFSS dispose d’un terrain dans le domaine universitaire qui lui a été octroyé par Monsieur le Gouverneur ; ce terrain n’est pas encore mis en valeur et nous souhaitons démarrer le bail en louant un immeuble que nous avons déjà identifié et qui est en voie de finition. Nos étudiants seront dans les conditions pédagogiques idéales car l’enseignement sera dispensé selon l’approche par compétence grâce au personnel médical de la région. Nous pensons dans un avenir proche mettre en valeur notre terrain afin de mettre nos enseignants et nos étudiants dans les meilleures conditions d’enseignement et d’apprentissage.
Le Ségovien: Vos objectifs de formation seront-ils suffisants pour ouvrir l’immense besoin de toute la région, voire au-delà ?
Prof AG : Je pense que notre présence à Ségou est à saluer, et nous savons que les besoins de la région sont importants. Il faut dire que déjà, dans la région existent des écoles privées de santé. Nous ne venons pas pour faire la concurrence. Le développement du secteur privé est une politique nationale. Nous sommes là tous pour répondre aux besoins du pays en le dotant de ressources humaines de qualité.
Le Ségovien: Votre mot de fin ?
Prof AG ; Je ne saurais terminer cette interview sans remercier les autorités administratives et politiques de la région que nous avons eu à rencontrer il ya quelque semaines dans le cadre de l’ouverture prochaine de l’annexe INFSS de Ségou. Je remercie également le directeur régional de la santé et tout le personnel socio sanitaire de la région de Ségou pour leur implication dans ce projet. J’exhorte la population de Ségou à nous accompagner pour mieux les servir.
Propos recueillis par Habib Barro
