« Mali : Une crise sans fin ; En sortir pour rebâtir », est le titre du dernier livre du professeur Kissima Gakou. Anciennement Doyen de la Faculté de Droit publique et conseiller au ministère de la Défense et des Anciens Combattants, il revient ici en trois questions sur le livre et son exégèse.
Mali-Tribune : Pourquoi ce livre maintenant ?
Pr. Kissima Gakou : Primo, j’appartiens à un métier qui s’appelle enseignant-chercheur. Autrement dit celui-là même pour lequel, l’écriture est une vocation naturelle. Certes, j’ai eu l’honneur et le privilège de servir mon pays à maints endroits y compris dans les hautes sphères de la technostructure étatique, mais je reste toujours cet enseignant-chercheur.
Secundo, vous savez, écrire un livre c’est un peu comme construire une maison. On commence puis on temporise et puis on y revient selon la disponibilité d’un moment entre diverses obligations professionnelles et familiales. Sur l’aspect temporalité, il y a le moment où vous commencez puis après, au fil de l’inspiration, vous achevez un jour quelconque.
En réalité, la période importe peu, l’important dans une production scientifique est la finalité visée, en l’occurrence, contribuer à la quête de réponses dans le cadre de la crise complexe du Mali.
Mali-Tribune : Pensez-vous que notre crise est sans fin ?
Pr. Kissima Gakou : Oui et Non ! Oui, notre crise est sans fin et restera sans fin tant qu’on ne se remet pas en cause, qu’on ne remet pas en cause nos mentalités, nos pratiques politiques, nos institutions, voire le modèle d’Etat dont on dispose et qui ne répond plus forcément aux aspirations du Mali contemporain.
Non, aucune crise quelle qu’en soit l’étiologie et qu’elle soit politique, sécuritaire ou économique n’est sans fin. La crise commence, évolue, atteint son pic puis amorce la courbe descendante (en lien avec le traitement assorti). C’est une loi de la nature. D’une façon ou d’une autre, notre crise prendra fin. Irons-nous vers l’abandon pour toujours du modèle d’administration de nos territoires en délégant plus de pouvoir aux collectivités et localités ? Nul ne saurait le dire. Mais il serait surprenant tout de même que nous revenions au statuquo ante sans que rien ne change.
Mali-Tribune : A quand le prochain livre ?
Pr. Kissima Gakou : Difficile à dire ! Mais le prochain a déjà pris forme dans ma tête. C’est toujours assez passionnant de produire. Si vous permettez, je souhaite ne pas dévoiler maintenant cette réponse. Ce sera une surprise.
Propos recueillis par
Alexis Kalambry