Pr. Ahmadou Abdoulaye Dicko, nouveau directeur général de l’INFTS : «Je suis animé d’un sentiment de fierté et je promets de redresser l’institut dès ma prise de fonctions»

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Une semaine après sa nomination à la tête de l’Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux (INFTS), le professeur Ahmadou Abdoulaye Dicko a accordé une interview à notre reporter à son domicile.

Pr. Dicko, vous venez d’être nommé directeur général de l’Infts. Quels sentiments vous animent ?

Je suis animé d’un sentiment de fierté, de joie et d’assurance, mais aussi et surtout, d’un sentiment de continuité par rapport à ce que j’avais fait dans le temps et que je continue de faire. Je pense que c’est l’aboutissement d’une carrière universitaire.

Etes-vous prêt à endosser la responsabilité qui vous attend désormais ?  

Absolument. Je suis fin prêt à endosser toutes les responsabilités qui m’attendent dans le cadre de l’exercice de mes futures fonctions. Je sais les écueils, les difficultés qui m’attendent, les responsabilités dures à prendre. Mais je suis vraiment déterminé, motivé à relever le défi et à montrer que je suis à la hauteur, et que je pourrai réussir à réaliser de grandes choses dans cet Institut.

Dès votre prise de service, quelles seront vos priorités ?   

Mes priorités, c’est surtout de montrer que l’Institut national de formation des travailleurs sociaux est d’abord un établissement d’enseignement supérieur qui doit rester dans le giron de l’enseignement supérieur. Et ce sont les textes en vigueur de l’enseignement supérieur qui seront mon cheval de bataille. En ce qui concerne ma deuxième priorité, elle est de respecter les hiérarchies des diplômes du personnel, le respect strict des diplômes comme dans l’armée et la probité, la transparence et le sérieux dans le travail. Je n’aime pas le parti pris. Donc  je ne ferai pas de parti pris. Mais je compte vraiment appliquer les règles sur le plan académique et pédagogique.

Quels changements comptez-vous amener ? 

Dans mes perspectives à développer, l’Institut doit avoir beaucoup de relations avec les services extérieurs, avec les organismes de coopération pour une attractivité absolue. Pour ce faire, l’Infts doit former plusieurs cadres valables dans les domaines sociaux afin d’aider ses partenaires clés à œuvrer dans leurs champs respectifs. Après cet aspect de partenariat, l’Infts doit former des cadres pour le développement de l’enseignement supérieur de notre pays et se doter lui-même de ses propres cadres.

Comment comptez-vous changer la réputation de l’INFTS ?

Dès ma prise de service, je veux d’abord m’atteler à imposer la transparence et à tout faire pour éviter tout ce qui est opaque dans la gestion. Je veillerai à ce que nous puissions relever le défi dans la transparence. Vous savez que le flou crée des frustrations dans les écoles. Donc, pour éviter cela, il ne faut pas léser injustement les uns à cause des autres. Je ferai en sorte qu’il y ait une confiance entre les usagers et l’Infts. Dans mes programmes, je compte redorer le blason de l’Institut auprès des étudiants postulants au concours d’entrée. Je suis conscient de la mauvaise réputation du concours de l’Infts, mais, «Inchallah», sous mon règne cela va cesser complètement. La transparence s’imposera à moi et à tous les cadres que je trouverai là-bas.

Pour la restauration de la confiance à l’Infts, je compte sur les hommes et les femmes qui sont déjà là-bas et qui ont tant d’initiatives, tant d’idées pour le faire. Reconnaissons également que le changement de réputation n’est pas brusque, mais il est plutôt progressif. Ensemble, nous pourrons faire changer la mauvaise réputation de l’Infts.

Est-ce que vous allez travailler avec l’équipe qui dirige actuellement l’institut ?  

Il faut d’abord collaborer et partir avec ce qu’on a sur place. C’est progressivement que nous allons essayer de changer. Mais je ne pourrai pas vous dire tout de suite que, quand on va arriver, je vais balayer tout le monde et repartir à zéro. Non. Il faut toujours observer un temps pour faire votre point de la situation, c’est-à-dire relever les mauvais afin d’amener les bons cadres. Je vais collaborer avec les anciens qui sont là-bas, mais en disant la vérité à tout le monde. Ceux qui vont accepter qu’on se dise la vérité, tout en se montrant le canevas de travail, vont travailler avec moi, sans nul doute. Mais, en plus de tout cela, je tiendrai compte de l’ancienneté des diplômes pour la nomination des uns et des autres aux différents postes à pourvoir, comme le disent les textes de l’enseignement supérieur.

À votre avis, ce système d’ancienneté de diplômes ne risquerait-il pas d’amener un conflit de compétence ?

Ce je que peux vous dire, il n’y aura pas de conflit de compétence à mon avis, car les textes de l’enseignement supérieur sont assez clairs là-dessus. Ceux qui ont le Doctorat auront d’abord les postes et le reste du personnel permanent se partagera le reste des postes à pourvoir. Je nommerai les docteurs en fonction de la hiérarchisation de leurs diplômes.

Comptez-vous collaborer avec l’AEEM au sein de l’établissement ?

Oui, car elle est le partenaire-clé du bon fonctionnement du système d’éducatif. Oui, je travaillerai avec l’AEEM parce qu’au niveau de l’enseignement, elle est un partenaire essentiel et je vais appeler le comité existant au sein de l’Infts pour qu’on travaille ensemble main dans la main, mais aussi, en leur disant toutes mes vérités. Nous allons définir une feuille de route, c’est-à-dire, comment nous tenir, à quoi nous en tenir, à savoir l’AEEM et moi, pour le bon fonctionnement de l’Infts. J’aime bien un comité instructif, constructif, travailleur et bien entendu responsable.

Et dans le cas contraire ? 

Je les aiderai à changer, car l’AEEM ne peut disparaître aujourd’hui dans les différentes structures de l’enseignement supérieur. Je ferai en sorte que le comité de l’Infts adhère à ma vision de changement.

Pour clore cette interview, avez-vous un dernier mot ?

Mon dernier mot est que je veux travailler avec tout le monde en fournissant toutes les énergies. Je convie tout le monde à la tâche pour donner à l’Infts son lustre d’antan. Je convie tous à la transparence : étudiants, collègues et collaborateurs, pour relever notre défi. Ma réussite est leur réussite, mon échec sera leur échec.

Propos recueillis par Ousmane DIAKITE

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