Point des préparatifs, attentes de la population de Sikasso du festival panafricain de la cotonnade : « L’objectif d’un festival n’est pas de chercher de profit… » affirme Abdel Rahamane Sy, promoteur du FEPAC

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Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, le   jeune promoteur du festival PANAFRICAIN de la Cotonnade (FEPAC), M. Abdel Rahamane Sy, non moins Président de l’Association  des Jeunes pour la Valorisation du Coton  (AJVC) nous fait le point des préparatifs de son festival et les attentes de la population de la ville de SIKASSO. Lisez plutôt !

Notre Voie : C’est quoi le festival PANAFRICAIN DE LA COTONNADE (FEPAC) ; d’où est venue l’idée ?

Abdel : Le festival panafricain de la cotonnade est un événement annuel qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière coton pour faire le bilan de la campagne de production précédente et proposer des pistes de solutions pour l’année suivante, en lien avec des activités comme le marché panafricain de la cotonnade, des panels débats, le forum économique etc….

L’idée est de l’association des jeunes pour la valorisation du coton.

Notre Voie : Ce festival après Kita, Koutiala se tiendra à Sikasso est-ce un festival itinérant ?

Abdel : Oui. Effectivement, c’est un festival itinérant car, l’un des objectifs phares est d’encourager la production et la transformation locale. C’est pour cette raison que nous le faisons dans les zones cotonnières du Mali et bientôt dans d’autres localités ou même d’autres pays du continent.

-Notre Voie : Depuis un certain temps, ce festival est en train de prendre d’autres dimensions avec la participation des autorités. Que vise le festival ?

Abdel : Nous sommes heureux de l’intérêt des plus hautes autorités de la transition  et de l’intérêt porté à cette initiative. Depuis le début de notre édition, nous avons toujours accueilli les plus hautes autorités jusqu’à nos jours. Je profite de votre micro pour les remercier. Cependant, notre vision va au-delà. Nous souhaitons la participation de tous les acteurs importants de la filière du Mali et d’ailleurs.

-Notre Voie : Après 5 éditions, quel bilan faites-vous ?

Abdel : En termes de bilan du festival, ce sont plusieurs initiatives dont je citerai quelques résultats phares :

Création de plusieurs centres de tissage dans les zones qui ont accueilli le festival.  Le festival a soutenu la promotion de plusieurs acteurs (artisans et industriels) en leur donnant des stands gratuits pour leur promotion, au moins 200 stands sponsorisés. Le festival a aussi permis de changer de comportement face au port de nos tenues en cotonnade. Plusieurs stylistes ont eu des promotions et des marchés grâce à nos initiatives.  En 2020, avec la crise du coton que le Mali a connue, le festival a encouragé la mobilisation de la région de Kita à cultiver le coton. D’ailleurs, ce fut la seule zone qui a produit au cours de cette année-là. Les villes qui accueillent l’événement tirent profit gratuitement des activités, notamment de la participation des grands artistes et autres invités de prestige qui drainent du monde. Les hôtels font le plein durant le festival et les commerces également réalisent de gros profits. La ville bénéficie également de formations, d’informations, d’opportunités d’affaires, locations des sonorisations, ouverture sur le monde, partenariat d’affaires etc….

Quand on lançait le festival, le Mali ne produisait pas 400.000 tonnes. Maintenant nous sommes à moins de 800.000 tonnes. Le festival a énormément contribué à booster la production, à l’atteinte des objectifs nationaux. Aujourd’hui, nous continuons à partager les opportunités de l’événement avec les zones de production. Je ne citerai que ces quelques résultats, mais il y’en tant d’autres.

-Notre Voie : Y’a-t-il innovation cette année ?

Abdel : L’innovation de cette édition porte beaucoup plus sur les cadres professionnels, les opportunités d’affaires, l’amélioration de la vie des producteurs du coton et la participation des plusieurs pays pour le marché panafricain de la cotonnade. D’autres surprises vous attendent.

Notre Voie : Combien de festivaliers potentiels sont attendus pour cette  édition ?

Abdel : Nous espérons avoir cette année 10.000 participants dans différents programmes bien spécifiques.

Notre Voie : Peut-on savoir les programmes de cette édition ?

Abdel : Nous avons plusieurs activités comme la foire exposition, le forum économique, des rencontres B2b, des visites touristiques, des concerts, des défilés de mode et pleins d’autres surprises.

Notre Voie : A combien s’élève le coût de l’organisation ?

Abdel : Le coût de l’organisation d’un tel événement dépasse plusieurs  millions de nos francs. Mais compte tenu de la situation du pays, nous avons coordonné avec un objectif défini et nous espérons que nous mobiliserons ce budget pour une meilleure organisation. Nous demandons l’implication de nos amis des médias à nous aider sur ce plan. Le coût de l’organisation est généralement insignifiant face aux engagements des membres de la commission d’organisation qui est de mobiliser jour et nuit.

Notre Voie : Comment comptez-vous sécuriser ce festival ?

Abdel : D’abord, nous remercions le gouvernement du Mali qui nous a toujours aidé dans la sécurisation avec la mise à disposition de militaires et des forces de l’ordre. L’année dernière, plus de 200 agents des FAMA étaient mobilisés, épaulés par des agents de sécurité civils et des bénévoles de la ville. Cependant, nous allons encore développer d’autres stratégies pour une meilleure sécurisation du site. Un plan architectural est déjà en cours de chantier avec des dispositifs de caméra qui seront installées sur le site et tant d’autres dont je ne saurai développer ici.

Notre Voie : En termes de retombée qu’apporte le festival à vous en tant qu’organisateurs ? 

Abdel : L’objectif d’un festival n’est pas de chercher de profit car, c’est un événement organisé par l’association que je préside. Nous sommes une association à but non lucratif. Ce festival rentre dans le cadre des objectifs de notre organisation qui est d’augmenter la production et transformer plus de coton. Toutefois, cette année si les producteurs du coton souscrivent à l’AMO, nous serons encore plus heureux etc… Si les artisans qui font la transformation textile arrivent à bien vendre et faire connaître leurs produits, nous serons encore plus heureux.

-Notre Voie : A la population de Sikasso, qu’apporte ce festival ?

Abdel : Notre souhait est que ce festival participe au développement socio-économique de la région

-Notre Voie : N’est-ce pas un festival de trop pour Sikasso ?

Abdel : Non je ne pense pas car, toute activité qui permet de créer un projet de  développement socio culturel est un plus. J’espère qu’il y’aura d’ailleurs tant car, la ville de Sikasso en a besoin au regard de son histoire et de sa légendaire hospitalité.

Notre Voie : A quoi devraient s’attendre les festivaliers qui seront présents ?

Abdel : Je l’ai déjà souligné sur le point des innovations de cette année. J’ajouterai plus de rencontres d’affaires, d’opportunités de business, un marché garni de produits made in Mali ou made in Africa. Profiter des plus grands artistes de la tendance et enfin connaître l’histoire de Sikasso et de ses sites touristiques.

-Notre Voie : Un appel à l’endroit des festivaliers et des partenaires ?

Abdel : Vous voulez vivre un moment inoubliable de rencontre et d’histoire ? Alors, rendez-vous à Sikasso pour la fête du coton.

-Notre Voie : En dehors du festival, que faites-vous ?

Abdel : Je suis directeur général d’une société qui évolue en prestation de service. Je suis consultant junior dans les projets de développement local auprès des Etats membres de l’UEMOA.

-Notre Voie : Votre dernier mot

Abdel : Je tiens à remercier toute la rédaction de votre organe qui fait un travail remarquable pour soutenir les belles initiatives, les projets du développement. Je remercie l’ensemble de nos partenaires, du gouvernement à nos sponsors. Sans eux, on ne pourra pas atteindre cette 6 ème édition. Féliciter les membres de la commission d’organisation composée de l’APCAM et de l’AJVC. Toute la population de Sikasso pour son accueil hospitalier. Je prie le bon Dieu que la paix, la stabilité soient notre quotidien pour un Mali émergent.

Chacun de nous doit apporter son apport pour l’édifice national. Nous espérons également que cet événement pourra se passer dans les meilleures des conditions. Soyez prudents quand vous conduisez pour venir à Sikasso car, la personne humaine est la plus précieuse des richesses. Je remercie nos amis de la presse au Mali et ailleurs.

Réalisée par Fousseyni SISSOKO

Source : Notre Voie

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