Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, M. Moussa Mara, l’enfant « terrible » de la Commune IV, plus précisément de Lafiabougou sans détour explique les raisons de sa victoire incontestable sur les grandes formations politiques (ADEMA, RPM, URD, MPR, PDES). Surtout le Président du parti « Yèlèma » c’est-à-dire le changement a martelé qu’il n’a jamais acheté de voix, encore moins avoir la prétention de faire l’Audit des gestions d’équipes passées. Entretien.
Mali Demain : Au sortir des partielles du dimanche dernier, votre parti a remporté haut la compétition avec à l’arrivée 19 Conseillers face à des poids lourds de la place (ADEMA, RPM ? URD ? MPR ? CNID, PDES…). Etes-vous optimistes que vous serez réinstallé dans votre fauteuil de Maire de la Commune IV ?
M. Moussa Mara : Je suis optimiste à cela pour trois raisons fondamentales. d’abord que notre parti a su avoir 19 Conseillers, donc plus 5 Conseillers par rapport aux communales de 2009 face à des adversaires coriaces ; deuxièmement, nous comptons sur nos alliances avec le MPR et l’URD qui ont été signé avant la consultation et qui ne date pas d’aujourd’hui. Cette alliance synonyme d’entente absolue devra normalement bien fonctionnée. Troisièmement, Notre volonté d’ouverture envers les partis ADEMA et PDES qui devraient se finaliser très bientôt, ramènera le nombre de Conseillers à 33.
Mali Demain : Ne craignez-vous pas de défections dans vos rangs ?
M. Moussa Mara : Vous savez en de pareille compétition, personne ne peut être sûr qu’il n’y aura pas de défections. A notre niveau, les chances de défections sont minces à ce que je sache puisqu’avons déjà 19 Conseillers à notre actif alors qu’avec 14 Conseillers cela ne s’est pas déroulée. Pourquoi cette fois-ci avec 19 Conseillers ? Je suis optimiste que nous allons réoccuper le fauteuil de maire de la Commune IV.
« Adhésion des populations à notre programme… »
Mali Demain : Comment expliquez-vous votre raz de marée ?
M. Moussa Mara : Cette victoire s’explique du fait de l’adhésion des populations à notre programme qui ne date pas d’aujourd’hui. C’est le même programme que nous avons présenté aux électeurs en 2009, la suite est que nous avons gagné. Idem lors des législatives en 2007. Pour quoi changer d’équipe qui gagne ? C’est ce qui explique notre score d’aujourd’hui. On ne change pas une équipe qui gagne. Autre raisons de notre victoire, c’est la désapprobation de l’injustice dont nous sommes victimes et qui a vu notre départ forcé en 2010 sans compter les mesures arbitraires et autres acharnements que nous subissons.
« Je n’ai jamais parlé d’Audit de la gestion domaniale… »
Mali Demain : qu’est ce qui explique votre popularité et votre départ « forcé » de la mairie en 2010?
M. Moussa Mara : Vous savez, en 2009 lorsque nous sommes arrivés à l’hôtel de ville de la mairie de la commune IV, nous nous sommes fixés deux objectifs essentiels et fondamentaux : – primo : la gestion domaniale qui est de s’occuper des cas de personnes arbitrairement spoliés de leurs parcelles afin de les mettre dans leurs droits. En clair, il s‘agissait pour nous de corriger les erreurs commises, redresser les tords. Secundo : protéger les places publiques (aires de sports, de détente). Je n’ai jamais parlé d’Audit de la gestion domaniale qui est une catastrophe de plus de vingt ans quoi qu’on dise et peut penser. Et un mandat ne pourra jamais régler cette affaire, ce casse-tête. Pour moi, nous devons avancer. Il ne sert à rien de défricher le passé. Ceci n’est pas notre intention et ne saurait l’être.
« Nous ne sommes pas des diables… »
Mali Demain : Qu’est ce qui fait que vous faites peur ? Est-ce le discours ou la stratégie ?
M. Moussa Mara : C’est la ma vision, mon discours, c’est l’ensemble de tout cela qui fait qu’on a peur de nous. Aussi, notre capacité à faire des alliances avec les autres. Nous ne sommes pas des diables contrairement à ce qu’on veut faire croire aux maliens. Nous sommes des citoyens comme les autres avec l’intention de bien faire pour notre chère patrie. Il s’agit pour nous de travailler les idées de façon collective. Nous voulons rassembler pour travailler ensemble.
«Formaliser une démarche pour la construction nationale »
Mali Demain : Pour quoi le parti Yèlèma ?
M. Moussa Mara : La philosophie de notre parti c’est de formaliser une démarche pour la construction nationale. Le parti « Yèlema » c’est accueillir, promouvoir des idées au bénéfice de nos populations. C’est aussi favoriser un leadership jeunes afin d’asseoir une équité et une justice, la transparence au bénéfice des citoyens. Le parti se battra pour promouvoir des idées de collaboration avec d’autres partis politiques.
« Je n’ai jamais donné de l’argent pour rester à la mairie… »
Mali Demain : Que répondez-vous aux allégations d’achat de conscience ?
M. Moussa Mara : Je n’ai jamais donné de l’argent pour rester à la mairie. C’est un non sens absolu Au contraire je viens à la mairie de la commune IV pour aider les populations et non leur donner de l’argent pour les errer. Je mets quiconque au défi de m’apporter la moindre preuve d’achat de conscience. d’ailleurs, à la veille du scrutin, j’ai fait arrêter un individu qui voulait me vendre 200 cartes d’électeurs. Vous savez, celui qui vient pour se servir à la mairie, va débourser, va tenter d’acheter des voix. Au parti « Yèlema », ceci n’est pas notre philosophie. Je ne viens pas pour cela. En tout cas, nous nous battons pour cette éthique.
« La politique au Mali n’a pas atteint ce niveau d’animosité »
Mali Demain : Avec votre façon de faire la politique, ne craignez-vous pas pour votre sécurité ?
M. Moussa Mara : Le Mali est un pays civilisé où la politique n’a pas atteint ce niveau d‘animosité comme on le constate sous d’autres cieux. Ici, il y a un dispositif sécuritaire léger pour parer à toute éventualité.
Mali Demain : Peut-on savoir le budget de votre campagne ?
M. Moussa Mara : Nous avons eu à dépenser en tout et pour tout 20 millions de nos francs avec 75% amené par les candidats, soit 15 millions de FCFA et 25%, soit 5 millions donné par les personnes ressources et de bonne volonté. Mieux, les comptes des candidats ont été rendu publics. Transparence oblige.
« Nous entretenons de bons rapports avec le RPM… »
Mali Demain : Dans ce méli mélo, pouvez-vous nous parler de vos rapports avec le parti RPM que vous n’avez pas cité dans vos contacts ?
M. Moussa Mara : Il n y a pas eu de contacts avec le RPM à cause de rivalités qui se sont installées. Ce n’est pas facile. C’et comme la cohabitation Majorité/Opposition qui est nécessaire de contradictions. Qu’à cela ne tienne, nous entretenons de bons rapports avec le directoire de ce parti. Nous avons même rendu visite à leur Président au siège du parti.
« Les jeunes doivent apprendre à connaître comment le pays est géré… »
Mali Demain : Avez-vous un message particulier à l’égard de la jeunesse malienne ?
M. Moussa Mara : Il faut que les jeunes s’engagent, comprennent et cherchent à connaître le pays et comment il est gouverné, apprendre à se sacrifier, à investir dans le long terme. Aussi, la jeunesse doit engager sa force physique au service de la collectivité. Pour moi, c’est un appel à l’engagement. Le parti « Yèlema » s’inscrit dans cette optique.
Propos recueillis par Bokari Dicko
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