« 5.666 chefs de familles croupissent dans la misère depuis 20 ans… » Trop, c’est trop ! La Coordination des associations des travailleurs victimes du programme de l’ajustement structurel (CAVPAS) se sont fait entendre au cours de cette année 2011.
Depuis 2008, le nouveau bureau de la coordination est à pied d’œuvre pour que les membres rentrent en possession de leurs droits. Après la lettre ouverte adressée aux membres du gouvernement et les différentes prises de contact avec les décideurs, nous avons rencontré le président de la coordination, Mohamed El Béchir Ben Abdallahi qui explique en exclusivité l’histoire de tout un combat. Lisez !
Le Combat : Comment était votre premier contact avec les autorités qui ont établis le programme de l’ajustement structurel ?
Mohamed El Béchir Ben Abdallahi: « Après notre assemblée générale qu’on a tenu au centre Islamique d’Hamdallaye le 23-12-2008, nous avons écrit au représentant résident de la Banque mondiale M. Ousmane Diagana que nous avons rencontré et il nous a promis de nous donner l’accord cadre. C’est cet accord cadre qui défini le contrat de l’ajustement structurel entre l’Etat malien et la Banque mondiale, mais jusqu’à présent nous n’avons rien vu encore de ce document promis par le représentant résident de la Banque Mondiale. Cet accord cadre est important pour nous car, c’est l’accord qui régi le programme d’ajustement structurel. Cette situation arrange beaucoup l’Etat malien car nous, on ne se situe plus dans ce problème, nous sommes devenus les moutons de panurge. Nous avons fait cinq sit-in et nous avons interpellé le ministre de la fonction publique à deux reprises ; toute chose qui est restée sans suite jusqu’à présent ».
Qu’est ce que vous demandez aujourd’hui ?
« Nous avons demandé la sécurisation de la retraite. C’est-à-dire une pension pleine et entière à tous les partants, puisque le gouvernement malien a lui-même déclaré en conseil des ministres que le programme d’ajustement structurel a échoué. Cela n’est pas à cause des partants volontaires à la retraite mais des cadres du gouvernement qui ont géré ce programme. Par des lois qui ont été votée à l’Assemblée et promulgué par le chef de l’Etat, le gouvernement a accordé des pensions proportionnelles pour 632 partants et 1073, on leur a imposé de prendre leurs cotisations et sont exclus de la pension. Tu viens prendre ou tu perds. C’était le slogan du gouvernement à l’époque. Nous avons écris au président de la République et au premier ministre. On demande dans ces écris une pension pleine et entière et des allocutions familiales à l’ensemble des partants volontaires et d’accorder une prime financière à l’ensemble des partants volontaires à titre de réparation (7 millions de FCFA par personnes). Et les partants sont au nombre de 5666 chefs de familles qui croupissent dans la misère depuis 20 ans ».
Parlez nous de la somme de deux milliards cinq cents millions de FCFA qui ont été mal gérés selon vous ?
« En ce qui concerne cette somme, nous demandons l’audit de ces deux milliards cinq cents millions que le gouvernement a octroyé comme aide sociale en 2007-2008. Ce fond a été détourné par le ministère de la fonction publique et l’ancien bureau des partants volontaires à la retraite. Le premier ministre Mariam Kaidama Sidibé CISSE nous a répondu quand même et nous a dit qu’il a envoyé les documents dans les ministères concerné. Nous attendons la suite. Nous sommes quand même contents de cela, au moins pour une fois, nous avons eu un premier ministre qui nous a écouté, mais nous doutons de la sincérité du ministre de la fonction publique car tout le monde sait que l’argent des 2,5 milliards de FCFA a été détourné, et il ne veut pas faire la lumière sur cette manne financière. Aujourd’hui 1073 chefs de familles dont parmi eux des médecins, des enseignants des vétérinaires, des ouvriers attendent que leur situation soit régularisée. Nous demandons à l’Etat, qu’au lieu de donner des milliards de Frans comme aide sociale, nous voulons tout juste, une pension pour que les partants volontaires vivent dignement surtout que nous ne sommes que 1073 personnes ».
Propos recueillis
Par Baba Ahmed