A l’occasion des travaux de sa 38ème session ordinaire de son conseil d’administration, le directeur général de l’Office Malien de l’Habitat, Ousmane Maïga s’est prêté aux questions des journalistes, pour non seulement parler des innovations entreprises pour l’année 2016, mais aussi souligner des difficultés auxquels sont confrontés les projets de logements sociaux.
De quoi se réjouit l’OMH aujourd’hui ?
Ousmane Maïga : « Par la grâce des plus hautes autorités, l’Office malien de l’habitat est engagé à bâtir 20.000 logements sociaux pour le plus grand nombre des Maliens. Ce qui constitue son programme classique. Cette année, nous avons des programmes spéciaux. C’est l’appui au personnel des forces armées et de sécurité avec les coopératives d’habitat, pour la réalisation d’environ 2000 logements sociaux. Je crois que ce sont des innovations que nous avons entreprises cette année. Nous allons poursuivre cette ambition malgré les difficultés. La réalisation de 20.000 logements fait appel à plus de mobilisation. Jusqu’ici, les difficultés se résument à la mobilisation des ressources financières et aux dispositions des terres. Pour bâtir ces logements, il faut avoir de l’espace. Il y a des occupations illégales et anarchiques des terres. Nous sommes entrain d’engager des négociations pour que, dans la paix, dans la compréhension et dans la défense de l’intérêt général du service public, ces terres soient libérées, afin que nous puisons développer le programme de construction des logements sociaux. Il y a une manifestation de la volonté politique qui doit ensuite s’exprimer sur ces deux aspects. A l’interne, nous sommes entrain de tout faire pour mobiliser les ressources propres et d’imaginer des mécanismes qui nous permettent d’aboutir à ces résultats ,qui somme toute pourraient contribuer à la relance de notre économie et de notre pays qui sort progressivement d’une crise ».
Qu’en est-il des conventions avec les entreprises engagées ?
Ousmane Maïga :« En réalité, c’est l’Etat qui approvisionne l’OMH. Nos ressources propres sont tirées des mensualités que nous prélevons sur les programmes précédents. Ces montants sont notoirement insuffisants pour soutenir le nouveau programme que nous sommes en train de lancer. C’est pourquoi, nous avons imaginé une autre forme de financement. C’est l’offre spontanée. C’est demander à des entreprises qui, souhaiteraient nous accompagner dans ce programme, de signer de conventions avec nous. Ces entreprises vont bâtir des logements. Nous allons progressivement les prendre et les mettre à la disposition des contribuables maliens qui sont à mesure de pouvoir, non seulement payer les garanties, mais aussi de pouvoir s’acquitter de leur mensualité. C’est ce mécanisme que nous avons mis en place. Malheureusement, à ce niveau, nous connaissons des difficultés pour la simple raison que sur les 50 conventions signées, seules 14 sont véritablement sur la route. En son temps, nous avions dit que nous allons livrer 3000 à 4000 logements au mois de mars 2016, ce ne sera plus possible. Ce sera 6000à 7000 logements au mois de juin si le rythme est maintenu. »
Diakalia M Dembélé