Ousmane Ben Fana Traoré, président du PCR : « Il nous faut un Etat fort pour faire face à la situation du nord »

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Présent, à la cérémonie d’ouverture de la séance de formation des responsables de la jeunesse de son parti sur ‘’l’option libérale’’, le Président du Parti Citoyen pour le Renouveau(PCR), M. Ousmane Ben Fana Traoré s’est prêté à nos questions liées à: l’idée qui en découlait de la séance de formation des jeunes de son parti ; la sécurité  nationale ‘’situation au nord du Mali’’ ;  la révision constitutionnelle et la vie politique de son parti à la veille des échéances électorales de l’an prochain. Lisez plutôt…


Waati : Pourquoi la formation des jeunes de votre parti sur l’option libérale à la veille des élections générales de l’année prochaine ?

Ousmane Ben Fana : C’est dans le cadre de ce qu’on peut appeler le rôle que doit se donner un parti politique. Parce que le rôle des partis politiques, c’est de former les militants, former la masse populaire, mais au delà de la formation il faut encadrer les militants. Donc, c’est ce travail que nous portons à travers d’abord la formation des responsables des jeunes qui s’étendra à l’ensemble de la jeunesse du parti autour de notre option politique. Nous plaçons aussi cette formation dans le cadre de notre mission politique. Parce que, un jeune formé peut demain expliquer son choix et son rôle au sein du parti. Aussi, il s’agit de les outiller pour mieux défendre la vision du parti sur l’option libérale face aux citoyens ordinaires.

Waati : Pourquoi, l’option libérale comme vision politique ?

OBF : Le PCR dès sa création a dit qu’il voulait faire la politique autrement. En le disant, cela veut dire qu’il y a des anciennes pratiques qui massacrent le sens de la politique dans notre pays. Il y a des façons de faire. Et dans ces façons de faire, nous avons toujours dit que nous avons une option politique. C’est l’option libérale que nous proposons aux maliennes et aux maliens. Voilà comment nous voulons gérer le Mali. Et, nous aimerons que le peuple adhère à cette option politique. Donc aujourd’hui, cela va dans ce sens. Le PCR aime poser des actes à la limite innovants parce que nous nous considérons comme une nouvelle génération dans le paysage politique malien. On ne peut pas nous comparer aux anciens parce qu’ils ont des méthodes qui sont parfois révolues que nous voulons éviter. Nous, nos actes sont concrets. Franchement notre vision politique se construit comme ça. Nous le faisons au quotidien, c’est notre façon de faire la politique. Et, cette façon, c’est faire la politique autrement. Raison pour laquelle nous nourrissons l’espoir que cette formation permettra aux jeunes d’être le relais de cette vision politique pour mieux expliquer demain ce que nous sommes entrain de construire pour le Mali.

 Waati : Le PCR sera-t-il au rendez-vous l’année prochaine pour mieux divulguer sa vision politique ?

OBF : Vous le savez, nous sommes une nouvelle génération en politique. Le Mali, c’est notre terre à tous. Et pour cela tout ce qu’on appelle privilège indu doit cesser. Nous ne devrons pas l’accepter. C’est parfois des jeux de passe passe. Et, c’est ce qui crée des grandes frustrations. Ces frustrations en démocratie, c’est lorsqu’on  empêche aux plus nombreux d’accéder au pouvoir. Aujourd’hui, quoi qu’on dise ou même qu’on fasse, la jeunesse malienne est la plus nombreuse de la population. C’est cette jeunesse aujourd’hui qui tient l’ensemble des ministères et autres services de l’Etat au Mali. Donc à chaque génération son temps. Malheureusement aujourd’hui, la majorité de la jeunesse est exclue dans la prise des décisions. C’est vrai que dans l’ancienne génération, il y a des cadres valables qui peuvent gérer le Mali, mais dans cette génération aussi on trouve certains qui tuent l’espoir, tout en empêchant la jeunesse d’avoir sa part. Parlant de la participation du parti aux élections, retenez que le parti sera au rendez-vous et à la conférence nationale du parti prévue entre  janvier et février le parti décidera du choix de son candidat aux élections présidentielles.

Waati : La vision de votre parti sur les reformes constitutionnelles ?

OBF : Nous au PCR, nous trouvons les reformes nécessaires dans toutes les formes. La Constitution d’un pays est comme le moteur d’une voiture qu’il faut roder quand le besoin se présente. Donc, si le président a trouvé des insuffisances qu’il veut  réviser avant de s’en aller, nous trouvons cela nécessaire.

Waati : Ce matin vous avez légèrement touché le problème du nord Mali. Quelle politique l’Etat malien selon vous doit entreprendre pour faire face à cette situation ?

OBF : Vous savez en tant que parti politique, j’ai une vision sur le nord de mon pays. Parce que, tout ce qui concerne l’insécurité territoriale de notre pays, nous concerne tous. Et moi, j’ai toujours prôné la fermeté pour tous ceux qui sont appelés des bandits et des terroristes. Parce que sans la fermeté vis-à-vis du terroriste, il ne peut y avoir de restitution dans l’Arctique. En tant que parti libéral nous souhaitons avoir un ‘’Etat fort’’ pour faire face à cette question qui inquiète et qui risque de mettre en péril l’intégrité de notre territoire. Notre vision est que tous ceux qui s’adonnent à ces actes terroristes soient arrêtés et condamnés. Le Mali n’est pas un territoire comme ça… ! Nous ne sommes pas en pleine mer. Il faut une armée, une gendarmerie et une police capables de sécuriser le territoire surtout le nord du pays. Moi, je suis allé au nord où j’ai vu des populations arabes que j’ai appréciée, une population brave. Là-bas, je me suis rendu compte que, la population civile a besoin d’être soutenue (Eau potable et centre de santé). Donc pour moi, au-delà de ces bandits il ne faudrait pas qu’on fasse de l’amalgame, nous avons des populations dignes qui n’aspirent qu’à travailler. Et nous devons faire en sorte que ces personnes bénéficient du soutien de l’Etat malien, parce qu’ils sont aussi des maliens. Si l’année prochaine, le PCR venait aux affaires, nous ferons de sorte que ces zones se développent. Aussi d’un autre côté, il y a des hommes qui ont traversé nos frontières avec des armes parce qu’ils viennent d’une zone de guerre. Aujourd’hui, ceux qui tiennent ces armes sont nos frères maliens qui sont revenus de la Lybie. Donc, connaissant les méfaits de la guerre, ces personnes doivent rendre les armes à l’Etat. Aussi, n’oublions pas que, l’immensité de cette zone dont nous perdons facilement le contrôle est également un problème. Sur ce plan, je pense que l’Etat Malien doit se faire aider par les certaines puissances. On ne doit pas avoir honte de le dire parce que la coopération existe entre pays. Notre armée a besoin de plusieurs types d’avions pour sécuriser le nord. Des avions à décollage verticale (ADAV) et des avions à décollage court (ADAC). Il faut tout faire pour qu’on ait les moyens de sécuriser le nord.

Entretien réalisé par Serge Olivier

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