Niazé Miaka Hortense est une jeune comédienne ivoirienne. Elle s’est révélée au grand public malien à travers la série télévisée de Akissi Delta " Ma famille ". Née et grandie dans cet art, la quadragénaire, nous parle de sa vie de comédienne et de sa vie de femme. Elle évoque les difficultés des femmes actrices en Afrique, la pression sociale faisant qu’elles ne peuvent jouer comme elles le désirent. Lisons cet entretien réalisé à Abidjan par notre envoyée spéciale.
Bamako Hebdo : Qui est Miaka, connue des Maliens à travers la série " Ma famille " :
Miaka : Tout le plaisir est pour moi de m’exprimer dans votre magazine. Je suis à l’état civil Niazé Miaka Hortense, actrice comédienne chorégraphe, directrice de la compagne de danse Osékia qui n’est pas très connue dans mon propre pays mais à l’extérieur. Là, nous venons de la Chine pour l’exposition universelle de Shanghai 2010.
Comment êtes-vous venue dans la comédie ? Parlez-moi de cette expérience
J’ai commencé par la danse, on m’a dit que ma maman était une grande danseuse, malheureusement, je ne l’ai pas connue. Et comme on le dit tous les africains sont des danseurs, j’ai fait mes premiers pas avec Julia Yang, une Camerounaise, ensuite avec Annie Kelé avant Siriki Bakaba (l’actuel directeur du palais de la culture de la Côte d’Ivoire). C’est quand il m’a donné un diplôme, je me suis dit comme on peut avoir un papier dans ça, je me suis alors jeté dans l’eau et comme ça, c’est parti.
Décrivez-moi le rôle d’un comédien dans le cinéma
Nous sommes tous des acteurs, le monde, la vie, c’est de la comédie. Dieu choisit certains pour avoir le courage de prester devant les autres et en faire une profession.
Comment parvenez-vous à vous adapter aux personnages qu’on vous propose ?
C’est une question de BABA, de vouloir, si on bosse, on y arrive facilement, c’est pourquoi, je dis que la profession d’artiste est un métier noble. Un don de Dieu tout simplement.
Miaka a joué dans combien de films ?
J’ai joué dans " les Jumeaux, non des demi dieux " au Bénin, dans la série télévisée satirique ivoirienne " faut pas fâcher, pas trop", "Ma famille" de Delta auquel j’ai adhéré au départ pour remplacer Josiane paix à son âme et c’est comme ça que j’ai créée le concept " la maman de Papouni ", donc, j’ai continué. Et enfin, dans " la violence faite aux femmes " d’une ONG ivoirienne.
Vivez-vous de votre profession, puisqu’il se dit qu’en Afrique le cinéma ne nourrit pas son homme ?
Oh, ça, c’est là, où il ya la grande blessure. Dieu fait les choses et il sait pourquoi, lui, seul sait pourquoi, il choisit des gens comme comédiens, cinéastes, réalisateurs. On travaille jour et nuit pour faire rigoler les autres, et malheureusement, nous mêmes, généralement, on n’est pas heureux. On représente nos pays dignement à l’extérieur et on rentre les bras balant, c’est dommage pour notre profession.
Quels sont surtout les problèmes au quotidien que vous rencontrez en tant qu’actrice ?
Vous savez en Afrique on essaye d’aller au mieux, sinon, c’est très difficile. Dans notre métier, certains évoluent par leur corps et d’autres par leur talent. Par le talent, c’est lent et la personne arrive sûrement. Les problèmes, je les croise beaucoup. En tant que femme, ce n’est pas facile. Les gens pensent que les artistes femmes ne veulent pas se marier, je dis non, ça fait partie des contraintes.
Et votre statut matrimonial ?
Je suis célibataire, mère de deux belles filles et j’ai l’appui d’un petit fils qui vient de naître. Je suis très heureuse d’être une jeune grand mère.
Dites-moi pour, une belle femme comme vous, est-ce que le cœur est déjà pris?
Non hein, si un Malien veut me prendre comme épouse, je suis libre comme l’air. Généralement, ce sont les belles femmes qui ont des problèmes, quand elle est actrice, il n’y a aucune confiance, puisque la femme est tout le temps en tournage et fait tout ce qu’on lui demande sur scène (se déshabiller, embrasser, draguer, tuer….) et ça finit par créer des animosités au sein du couple.
Depuis que vous êtes comédienne, quelle est votre plus grande satisfaction ?
Quand je suis allée en Corée où une grande délégation m’attendait et aux Etats- Unis, on m’a même déshabillée dans le car pour aller directement au spectacle, c’était un honneur pour moi. Avec le groupe " Ma famille " au Congo, c’était fantastique.
Quelle est votre couleur préférée?
Quand j’étais jeune, c’était le blanc et maintenant, c’est le rouge, ça change.
Est-ce que ce sont ces couleurs que vous utilisez pour les sous corps ?
Bizarrement, je n’aime pas les sous corps, je n’en mets pas.
Votre plat préféré ?
Le foutou sauce à la graine dans le temps, suite à une fièvre typhoïde qui a failli m’emporter, je mange le foutou à la sauce goigoissou (gombo) mélangé au nianian (des petites aubergines très amères), j’aime beaucoup le placari et le yassa aussi.
Est-ce que vous êtes une bonne cuisinière?
Oh là heimmmmmm, je t’invite à découvrir.
Pour terminer, qu’avez-vous à dire à vos fans maliens qui nous connaissent à travers " Ma famille " ?
Je les embrasse très fort, en attendant qu’on m’invite à Bamako pour découvrir le diatiguya malien.
Réalisé par Fatoumata Mah Thiam KONE