N’Diaye Bah, Ministre de l''artisanat et du tourisme : L’artisanat et le tourisme, un secteur prioritaire

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Est-il besoin de présenter au public le ministre N’Diaye Bah, celui-là même qui vient d’être reconduit à la tête de ministère de l’Artisanat et du Tourisme ? Retenez seulement qu’il a travaillé à faire du Mali une destination prisée et à sortir l’artisanat de sa situation de retard sur le plan touristique.

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Secrétaire général et membre fondateur du CNID Faso Yiriwa Ton, N’Diaye Bah a su concilier ses fonctions politiques et ministérielles. Engagé aux côtés du chef de l’Etat, SEM Amadou Toumani Touré, le ministre Bah est à Paris depuis le dimanche, à la tête d’une forte délégation devant prendre part à la 7ème édition de la fête de l’Artisanat et du Tourisme. Dans une interview exclusive, il fait l’état des lieux de l’artisanat et du tourisme, parle de cette exposition de Paris, et évoque les perspectives de son département.
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Le Pouce: Comment se porte l’Artisanat et le Tourisme maliens ?

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N’Diaye Bah: Depuis 2002, date d’accession de son excellence Amadou Toumani Touré au pouvoir au  Mali, le secteur de l’artisanat et du tourisme a été érigé en secteur prioritaire. Pour le secteur du tourisme, de 2002 à maintenant, le nombre d’arrivées de touristes a été multiplié pour trois. Les hôtels se construisent partout et dans toutes les régions. L’inauguration du dernier hôtel remonte au  lundi 21 octobre 2007 à Koulikoro.

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Il s’agit d’un très bel hôtel au bord du fleuve Niger. La carte touristique du Mali a été diversifiée. En dehors de Kidal, aujourd’hui, toutes le régions du Mali reçoivent des touristes. Ceci est un fait exceptionnel, sans oublier que le Mali est un grand pays tant par l’histoire que par la géographie. Aujourd’hui, le tourisme attire beaucoup de monde dans notre pays. Les touristes viennent pour voir le Mali, rencontrer les Maliens, connaître notre histoire et nos sites touristiques. Le Mali est très particulier dans la région pour avoir mis le tourisme dans le créneau culturel.
rnNous compensons largement le manque de façade maritime par une culture extrêmement riche et diverse. Le Mali est actuellement le seul pays dans la sous régions a être présent à toutes les manifestations touristiques en Europe (à Madrid, à Milan, Berlin, Paris, Londres), aux Etats-Unis…

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L’artisanat connaît un très grand essor. C’est la 7ème édition que nous organisons. La première édition n’avait attirée que 3 000 personnes. Aujourd’hui, nous sommes à 16 000 visiteurs. Pour cette édition, nous comptons dépasser les 20 000 visiteurs. La fête a pour avantage de mettre en relation nos artisans et les vendeurs professionnels.

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Aujourd’hui, l’artisanat malien vend par internet et à des partenaires étrangers. L’artisan malien n’attend plus le touriste. Il va à sa rencontre. Lors de la 6ème édition, les artisans ont réalisé plus de 305 millions de francs CFA de chiffres d’affaires. Actuellement, nous sommes le seul pays à organiser cette fête. D’autres pays ont essayé, mais ils n’ont pas pu continuer. Chaque année,  la fête de l’artisanat à  Paris gagne en dimension. De plus en plus, les villes françaises veulent recevoir les artisans maliens.

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Cette année, nous avons choisi d’aller à Evry, Paris et à Montreuil.

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rnLe Pouce: Sous quels angles placez-vous cette 7ème édition ?

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N’Diaye Bah: Elle sera placée sous le signe de l’innovation et de la maturité. Nos artisans ont accumulé beaucoup d’expériences. Ils sont devenus plus professionnels et connaissent mieux le marché français et les clients. Ils sont 70 exposants venant de toutes les régions du Mali. Dans les métiers suivants : maroquinerie, cordonnerie, bijouterie, orfèvrerie, forge touarègue, sculpture, textile, instruments de musique, perles, encens.

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Nous aurons de nombreuses animations artistiques et culturelles ; un défilé de mode, une exposition photo, un point de tourisme qui va vendre le grand salon de tourisme que nous comptons organiser en octobre 2008 à Bamako. Cet important évènement sera co-présidé avec le ministre mauritanien qui, depuis Paris entend s’inspirer de notre expérience. A  nos côtés, notre compatriote Malamine Koné, très fier d’être avec nous.

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Le Pouce: Qu’est-ce qui  sous-entend la tenue de cette fête ?

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N’Diaye Bah: Le monde est devenu un petit village. On ne pas vivre en vase clos chez soi. Si le Mali veut se donner une image moderne, d’un pays ouvert  et qui gagne, il faut qu’il aille à la conquête du marché étranger. Nous avons voulu que nos artisans aillent en Europe, pour se faire connaître. Nous avons voulu donner une autre image du Mali à Montreuil.

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Le Pouce: Que peut-on retenir en terme de retombées ?

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N’Diaye Bah: La première des retombées est la mise en relations de nos artisans avec les acheteurs professionnels, la deuxième est que nos artisans ont intégré le circuit commercial international ; la troisième est que les artisans se sont familiarisés avec l’outil internet. Ceci était inimaginable, il y a cinq ans que nos artisans puissent vendre par internet. La quatrième retombée est que la France est le plus grand émetteur de touristes à destination du Mali. C’est dire que nous sommes allés à la conquête du marché français. Aujourd’hui, ceux-ci connaissent notre pays. On ne peut pas visiter un pays qu’on ne connaît pas.

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Le Pouce: Quelles sont vos attentes ?

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N’Diaye Bah : Nous attendons plus de 20 mille visiteurs cette année et une grande professionnalisation de nos artisans. Nous nous attendons à ce qu’ils gagnent plus en maturité. Cette année, nous pensons que les artisans réaliseront un chiffre d’affaire avoisinant le demi milliard.

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rnLe Pouce: A l’entame de ce second mandat de son excellence M. Amadou Toumani Touré, et au sortir du premier séminaire du gouvernement, qu’est-ce qui va changer au niveau de votre département ?

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N’Diaye Bah: Nous avons de grands projets. L’artisanat n’avait pas de plan directeur. C’est une feuille de route pour 20 ans. Cet important document sera passé bientôt en conseil des ministres. Nous avons également un plan directeur du tourisme et ambitionnons de développer autour de Bamako des villages touristiques. Nous comptons aménager  la zone de Sélingué, Kourouba, le pays manding (Siby). Nous pensons que d’ici 2012, nous allons dépasser les 500 mille visiteurs. Le Mali a bénéficié du millenium challenge account. Avec l’extension et la modernisation de notre aéroport, nous pensons être à mesure de recevoir 500 mille visiteurs ; surtout avec les importantes infrastructures hôtelières qui sont en train d’être mises en place.
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rnL’Hôtel Résidence Komé vient de terminer son extension et sa rénovation. Les travaux de l’hôtel « Mariétou Palace » vont bientôt démarrer. A l’intérieur du  Mali, beaucoup d’autres hôtels sont en train de voir le jour. D’ici 2012, le Mali risque d’être l’un des touts premiers en matière de tourisme et d’artisanat dans notre région.

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rnLe Pouce: Faites-vous connaître aux visiteurs les nouveaux sites non répertoriés dans le Mali profond ?

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N’Diaye Bah: Nous avons diversifié notre carte touristique. Kayes, s’ouvre au tourisme grâce à son fort de Médine. Sikasso, s’est largement ouvert au tourisme. Il en est de même pour Ségou. A San aujourd’hui, il existe de très bons hôtels. En dehors de Kidal, où il y a quelques problèmes, toutes les régions du  Mali reçoivent des touristes.

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Le Pouce: Un message ?
rnN’Diaye Bah
 : Je souhaite aux artisans de bien vendre, d’être professionnels, de bien accueillir les clients, de mettre en avant leur savoir faire. Aux Maliens de la France et d’Europe, je demande de venir très nombreux visiter les stands de nos artisans.
rnEntretien réalisé par

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Tiémoko Traoré  –  29 octobre 2007

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