Le Prétoire : Vous venez d’être élu Maire de la Commune IV, après plusieurs péripéties. Quels sont les sentiments qui vous animent ?
rnMoussa Mara : D’abord, je vous remercie de me donner l’occasion de m’exprimer sur les élections. Il y a tout d’abord ce sentiment de satisfaction pour avoir obtenu ce que nous cherchons. C’est-à-dire, nous impliquer dans la gestion de notre Commune. Une première fois, nous avions gagné les élections, mais malheureusement, l’expérience a tourné court pour des raisons judiciaires. En deuxième lieu, ce qui nous anime, c’est un sentiment d’humilité par rapport aux populations de notre Commune, qui ont placé leur confiance en nous, mais surtout par rapport à l’ampleur de la tâche qui nous attend. Une tâche que nous avions déjà entamée avant de sortir des élections.
rn
rnAvez-vous le sentiment que vos adversaires politiques vont enfin baisser les bras ?
rnLes adversaires politiques dans la démocratie sont nécessaires, pourvu que l’opposition se fasse dans le cadre de ce qui est prévu normalement. Une Commune, comme un pays, gagne à ce qu’il y ait une majorité qui gouverne, et une opposition qui s’oppose, démocratiquement. Ça influe sur les débats, donne lieu à une confrontation qui peut aboutir à la prise de décisions appropriées pour la population. Donc, si les opposants jouent leur véritable rôle, il n’y a pas de problème. Au contraire, c’est même bon pour la démocratie. Par contre, si les opposants, ou supposés tels, utilisent des manœuvres dilatoires, illégales, non légitimes, non fair-play, pour déstabiliser, uniquement pour le plaisir de déstabiliser, personne n’a intérêt à cela. La Commune a organisé des élections, lesquelles ont été annulées, puis reprises. Les gagnants sont revenus. Est-ce que tout cela en valait la peine ? Moi, je pense qu’il est souhaitable que la Commune ait la sérénité nécessaire qui permet d’avancer. Il faut que cette équipe municipale qui vient d’être mise en place ait le temps de travailler sereinement pour pouvoir combler les espoirs importants qu’elle a soulevés au sein des populations. Le plus important, c’est l’intérêt de ces populations en résumé. Tant que majorité et opposition s’affrontent démocratiquement à travers les débats, les idées, les contre-propositions, et que le Conseil municipal soit le lieu d’échanges francs, directs dans l’intérêt de la Commune, c’est une bonne chose. Mais, tant que les gens agissent dans l’ombre, de manière dilatoire et illégitime, je ne crois pas que la population, la Commune, la démocratie y gagneraient.
rn
rnA propos de tâches, quelles sont les priorités immédiates auxquelles vous allez vous attaquer ?
rnNous l’avons dit pendant la campagne, nous sommes sortis des élections alors que nous étions en relation. Nous avions un programme que nous avions commencé à appliquer. Nous avons eu des résultats importants avec ce programme, que nous allons poursuivre. Nos chantiers se sont arrêtés à des niveaux restés figés à ce jour pour la plupart. Nous allons les reprendre pour pouvoir avancer. Ces chantiers couvrent cinq grandes priorités. Premièrement, la gouvernance et la participation de la population, dans l’intérêt de laquelle nous allons travailler. Donc, il est tout à fait normal que nous travaillons avec elle. Il est hors de question que nous restions calfeutrés dans nos bureaux, en train d’imaginer des choses pour elle. Nous allons l’associer à toutes les décisions, la consulter, notamment à travers ses représentants. Nous serons transparents et véridiques sur tous les points. Tout cela est de la bonne gouvernance.
rn
rnLe second aspect, c’est le respect des règles. Il faut que ce soit une Commune républicaine où les populations sont disciplinées, où chacun respecte les règles qui nous gouvernent, les règles de bon voisinage, en termes d’ouverture et de fonctionnement d’établissements ; d’occupation de la voie publique ; de pollution. Bref, toutes les règles qui agissent sur la quiétude des populations. Nous allons faire que tout le monde respecte ces règles.
rn
rnTroisièmement, c’est l’emploi des jeunes à travers la formation continue, des artisans, par exemple. Nous allons utiliser la zone ACI 2000 comme une source potentielle de stages et d’emplois pour les jeunes diplômés, mais aussi à travers la collaboration avec les institutions de micro-finances pour le financement des projets de jeunes. Nous avons commencé des actions en la matière et nous allons seulement continuer.
rn
rnEnsuite, la question foncière qui est très importante. En la matière, nos actions porteront d’abord sur la protection de nos places publiques (aires de jeux, de divertissements, de rencontres publiques, les espaces verts, etc.), et nous ferons aussi en sorte que tous ceux ont été spoliés, puissent rentrer dans leurs droits, dans la mesure du possible. Nous allons travailler avec eux sur le dossier de Kalabambougou, la réhabilitation, en prime, du quartier. Enfin, il y a tout ce qui a trait à la vie sociale : l’éducation, notamment l’uniforme scolaire dont nous allons relancer le projet pour 2011-2012. Tous ces projets qui sont restés en plan, nous allons les relancer pour le bonheur de l’ensemble de la Commune.
rn
rnQu’attendez-vous concrètement de la population de votre Commune
rnQue la population continue à se mobiliser ! Nous avons gagné une bataille, mais pas encore la guerre. La guerre, c’est le progrès et le développement de la Commune, la satisfaction des uns et des autres. Nous voulons soulager les souffrances de tous les habitants de la Commune. Et pour cela, nous avons besoin que la population se mobilise, surtout, à chaque fois que la Mairie la sollicite. Il faut qu’elle puisse apporter sa part, sa force humaine, qu’elle s’acquitte de ses taxes et impôts. Donc un engagement citoyen. Cela a commencé avec une mobilisation importante lors des élections, il faut que ça se poursuive dans l’action quotidienne.
rnRéalisée par Nouhoum Dicko et Cheick Tandina
“