La semaine dernière la commune IV du District de Bamako a bu de l’eau mieux que par le passé. Cette situation a causé des dégâts matériels et des pertes en vie humaine. L’urbanisation anarchique de la ville de Bamako en est la cause avec l’occupation de nombreux endroits non habitables. Nous avons approché le maire de la commune IV pour en savoir plus.
Le Prétoire : Après cette inondation dans votre commune, qu’elle est le sentiment qui vous anime ?
Moussa Mara : D’abord de la compassion envers toutes les victimes de cette catastrophe sans précédent dans notre commune. Prions pour le repos de l’âme des personnes décédées et pour le rétablissement rapide des blessés. Ensuite un sentiment de frustration devant l’ampleur des dégâts face à la modicité de nos moyens et surtout à nos difficultés à convaincre par le passé les populations à ne pas investir les zones inondables. Enfin un sentiment de gâchis car on aurait pu, à défaut d’éviter cette catastrophe, au moins limiter ses conséquences.
Est-que cette catastrophe était prévisible. Peut-on dire que c’est le résultat de la mauvaise gouvernance dans le cadre du foncier ?
Prévisible à 100%, je ne pense pas car il s’agit de phénomène naturel. On devrait s’attendre à des précipitations soudaines, fortes et irrégulières en raison du changement climatique et de ses impacts, cette année et les années à venir malheureusement. Nos autorités, les dirigeants du continent devraient s’occuper de ce phénomène qui compromet une bonne partie de l’avenir de l’Afrique. Pour notre part, l’urbanisation anarchique de la ville de Bamako, les spéculations foncières des autorités centrales et locales ont entrainé l’occupation de nombreux endroits non habitables comme les versants des collines et les lits des rivières et du fleuve. Ce qui accroit les risques de tragédies en cas de forte pluie comme on l’a vu mercredi dernier. Pour le cas particulier de la commune IV, quand nous sommes arrivés en 2009, on a identifié plusieurs dizaines de maisons dans le lit du marigot qui a débordé (le woyowayanko) avec les dégâts qu’on constate. 2/3 de ces maisons ont des titres de la mairie ou du Gouverneur. 1/3 n’a aucun document. Nous leur disons depuis 4 ans qu’ils doivent partir. A chaque mission du conseil économique et social, les équipes de cette Institution sont informées et l’indiquent dans leur rapport. Mais rien n’a bougé malheureusement. La Mairie est démunie face à cette situation car elle n’a pas de réserve foncière pour compenser ceux qui ont des titres et n’a pas le droit de faire partir les autres car il faut soit passer par le Tribunal soit par la tutelle. Comme vous savez, le poids des pesanteurs sociaux dans notre pays, les multiples interventions des leaders sociaux et traditionnels pour ne pas déguerpir des familles et les laisser à la rue, on en reste à un statu quo qui n’arrange rien et permet des situations déplorables comme on l’a vu ces derniers jours. Il nous faut sortir de cette situation avec la bonne collaboration des populations, des collectivités locales et de l’Etat.
Vous avez été sur le terrain. Avez-vous eu une idée du bilan ?
Nous déplorons 3 décès (2 enfants de 2 et de 3 ans et une personne âgée), 7 blessés pris en charge actuellement dans nos structures sanitaires, environ 400 sinistrés et sans doute des centaines de millions de FCFA de dégâts matériels.
Quelles sont les dispositions prises par la mairie pour venir en aide aux victimes ?
En attendant l’intervention de l’Etat à partir de jeudi après-midi, la mairie a dû faire face seule à la situation, d’abord en sollicitant les secours et en les aidant, en mobilisant les populations et en les accompagnant. Nous avons été sur le terrain de mercredi midi à jeudi matin pour identifier, sécuriser et secourir les victimes. Nous avons ainsi pu reloger temporairement les sinistrés dans deux écoles de la commune à Taliko et Lafiabougou. La Mairie a dû payer 6 tonnes de riz, 6 tonnes de mil, 5 tonnes de sucre, 400 nattes, de l’huile, des nécessaires de couchage dans la journée de mercredi pour gérer l’urgence. Depuis jeudi midi, avec les interventions de l’Etat, des ONGs de secours, des privés et de nombreuses autres bonnes volontés, la situation est peu à peu sous contrôle. Nous avons mis en place jeudi matin un comité de crise composé de tous les acteurs techniques, administratifs, sécuritaires et sociaux de la commune pour coordonner les actions et éviter les abus et autres difficultés inhérentes à cette situation inédite. Nous nous préparons enfin à faire face d’ici un mois à une rechute des eaux et donc à pouvoir réagir rapidement pour éviter des pertes significatives.
A l’avenir, dites-nous les mesures pour lutter contre les installations anarchiques de la population?
Avec la bonne information des populations, leur sensibilisation, on réalisera un premier pas. Ensuite les collectivités, et c’est notre cas, doivent être responsables et éviter de délivrer des titres sur des endroits dangereux. Enfin, l’Etat doit être ferme pour sanctionner toute enfreinte aux règles d’urbanisation, y compris contre les élus locaux. Avec la conjonction des actions de sensibilisation, de collaboration entre les acteurs et de sanctions justes contre les fauteurs de troubles, on y arrivera.
Avez-vous le sentiment qu’un jour il n’y aura plus l’inondation dans votre commune ?
Si on s’organise et nous allons le faire en perpétuant le mandat du comité de crise pour disposer de véritables plans d’intervention d’urgence avec des moyens permanents et disponibles, si on évite les comportements dommageables et irréfléchis, on évitera pas les inondations liées au climat comme je l’ai dit mais on atténuera de manière significative leur impact sur les populations. Vous voyez des inondations partout, y compris dans les grands pays riches du monde, cela est inhérent à la planète et à sa situation actuelle. A nous, leaders et populations, de nous organiser pour qu’elles soient les moins destructrices possibles
Le mot de la fin ?
Remerciements à vous pour nous donner l’occasion d’expliquer ces situations pour que vos lecteurs puissent comprendre leur complexité. Bonne continuation dans vos actions de saines informations des citoyens que j’invite à adopter des comportements de sécurité, à ne pas exposer leur vie et celle de leurs proches par des actions de construction dans des zones irrégulières. La perspective d’avoir un toit, tout à fait compréhensible, ne doit pas nous faire oublier les dangers que cela est susceptible de contenir.
Propos recueillis par Destin GNIMADI
C’est facile de critiquer que de construire,En campagne qu’est ce que MARA n’a pas promis sur la bonne gouvernance et pourtant depuis son plébiscite par la CIV il nya eu que de regrets et les résultats de Présidentielle sont un signal fort du sentiment de mépris que la commune IV tend vers MARA, de presque 10.000voix en 2011 il se Retrouve avec 2100voix en2013 et pire il ya des quartiers que MARA ne peut même pas visiter sans escorte policière. MARA ou en est avec les blèmes fonciers de Kalabambougou; Sibiribougou; emprise de Sébénicoro? le temps nous édifiera car MARA et son YELEMA se montrent encore pires que ceux ci A qui appartiennent les lopins tout près du Foyer camp para qui aurait signé les dossiers de morcellement du terrain de sport du camp para? pourquoi les écoles de Djicoroni sont toujours inondées? Pourtant en campagne beaucoup de promesses ont été tenues et pourtant en 2013 les blèmes sont graves en CIV qu’avant. Qui loge à Kalabancoura pourquoi ne pas loger avec nous
GO ! … Mara… GO ! …. 😀 😀 😀 😀 😀
M MAra vous etes quelqu’un de bien.
” 2/3 de ces maisons ont des titres de la mairie ou du Gouverneur. 1/3 n’a aucun document” Si cette affirmation de M. le Maire est vraie alors ce ci prouve que la responsabilité est à recherché du coté de l’autorité et non des victimes. Ceux qui ont un document officiels (titres, permis, etc.), donc qui s’y sont installé en toute légalité, doivent s’organiser en comité de victime et demander réparation à l’Etat pour son irresponsabilité et son manque de vision.
au lieu de parler de l’autoriter, lorsqu’on octroyait ces titres au beneficaire ou est ce qu’il avait les yeux?
Ce n’est pas à la population de définir ou est ce qu’on peut s’installer. Encore moins de définir le zone de logement et de délimitation. Ce ci est du ressort des dirigeants, qui sont sensé avoir un plan afin d’éviter d’installer les personnes et leur biens dans les bassins versants.
Hey kouma yan soro ye koye do bi nya la do bi nya tiela la kaw fana la !!! Autorité et population responsable tous de cette occupation anarchik de bko !
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