Romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste malien, Moussa Konaté est le premier écrivain malien qui a créé une maison d’éditions pour la promotion de la littérature de son pays. Considéré comme un des pionniers de la littérature malienne, il est codirecteur du festival « Etonnants voyageurs » du Mali.
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Le Mali vient d’abriter la 8ème édition du festival « Etonnants voyageurs ». Qu’est-ce que l’on peut en retenir ?
Ce que l’on peut retenir, c’est que le festival international de littérature et de cinéma « Etonnants voyageurs » est finalement installé au Mali. Il a pris racine sur le sol malien. Parce qu’on a vu l’engouement du public. Les salles ont été toujours pleines surtout par les jeunes gens et ça c’est très important. Au départ, il y a dix ans, ce n’était pas ainsi. Donc ça veut dire que les choses ont évolué. Et nous sommes sur le point d’atteindre notre objectif.
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Comment est-ce que Moussa Konaté du Mali et Michel le Bris de la Bretagne se sont connus afin d’organiser un tel événement littéraire au Mali ?
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En fait moi, en 2001, j’avais un projet de festival du livre au Mali. J’en ai parlé à plusieurs personnes, dont l’ex-directeur du Centre culturel français. Et c’est lui qui m’a suggéré de prendre contact avec Michel le Bris de la Bretagne qui a aussi un festival à Saint-Malo. Il m’a dit que si nous collaborons ensemble, peut- être ça pourra donner une grande visibilité à ce festival. C’est comme ça que j’ai rencontré Michel le Bris et c’est ainsi que nous avons lancé le festival du Mali.
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Comment se porte la littérature malienne aujourd’hui ?
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La littérature malienne, moi, ça me pose problème parce qu’on a l’impression que la relève n’est pas assurée. Si l’on tient compte de la génération des années 80 – nous tous, nous avons commencé à écrire dans les années 80- on ne voit jusqu’à présent pas la relève. Ça, c’est quand même mauvais, parce qu’on se demande ce qui se passe. Peut-être que les éditions doivent être beaucoup plus étoffées pour pouvoir aider les jeunes à s’en sortir. Il faudrait aussi, au niveau même de l’Etat, qu’il y ait une politique de livres, qu’on aide les créateurs, qu’ils soient auteurs ou autres, qu’on les aide pour qu’ils puissent écrire et être édités pour assurer la relève de la littérature malienne.
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Et les femmes maliennes, on ne les a pas trop vues à ce festival ?
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Oui ! Les femmes écrivaines, il n’y a pas beaucoup au Mali, mais il y avait Awa Diallo, Adame Bâ Konaré qui étaient présentes à l’ouverture avec M’Bamakan Soucko. Mais, en réalité, il n’y a pas beaucoup d’écrivaines au Mali et c’est un peu dommage. En revanche, nous avons des femmes écrivaines venues d’autres pays d’Afrique avec lesquelles nous avons beaucoup échangé.
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Propos recueillis par Ousmane Ballo
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