Moussa Alassane Diallo, Président de l’APBEF : « La journée des banques est une approche innovante »

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Moussa Alassane Diallo, président de l’APBEF
Moussa Alassane Diallo, président de l’APBEF

Le Tjikan : Vous venez d’organiser la 5è édition de la journée des banques, est-ce que vos attentes ont été comblées ?

Moussa Alassane Diallo : Les attentes reposent sur la réalisation d’objectif. Je raisonne toujours en termes d’obligations de résultats. Dans le programme d’organisation de cette journée, nous nous étions fixés quatre objectifs : assurer la promotion et la vulgarisation du service bancaire, assurer la formation, l’information et l’éducation financière de la population sur l’activité bancaire, assurer la bancarisation de l’économie et l’insertion financière et apporter des appuis aux étudiants qui sont dans des écoles de formations en gestion, en comptabilité financière et marketing.

L’évaluation faite de chaque objectif nous permet de nous réjouir des résultats obtenus à l’issue de la journée, notamment en terme de visibilité. Car, le système bancaire qui était fermé de la population a décidé depuis cinq ans de s’ouvrir à celle-ci pour être non seulement à leur écoute, mais se tienne à leur service. C’est pour cette raison que la journée a été conçue comme un espace de dialogue, de concertation et d’échanges entre les banques et la population. C’est dire que toutes les banques et établissements financiers étaient représentés à cette journée pour répondre aux interrogations et aux préoccupations de la population. Cette approche est une démarche innovante permettant aux banques de se mettre à l’écoute de la population.

 

Le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra dans son discours d’ouverture a beaucoup insisté sur le rôle des banques dans le financement de l’économie, avez-vous un plan d’accompagnement du gouvernement pour l’aider à sortir le pays du marasme économique ?

 Moussa Alassane Diallo : Le ministre prêche en terrain connu. Il a parlé d’un sujet qu’il maîtrise parfaitement. N’oublions pas qu’il est lui-même banquier, de surcroit vice président de l’APBEF, quand il était Directeur général de la BANQUE OF AFRIKA avant sa nomination. Je pense comme lui qu’aujourd’hui, il faut regarder la réalité en face et accepter de se remettre en cause. Ce n’est certes pas évident, mais il n’en demeure pas moins qu’il ne faille pas essayer. Car, le modèle économique, notamment le système d’analyse du risque développé dans les banques n’est pas adapté à la structure de financement de l’économie malienne. Parce que celle-ci est dominée essentiellement par les Petites et moyennes entreprises et industries (PME / PMI). Le hic est que l’écrasante majorité de celles-ci exercent dans le secteur informel. C’est dire qu’elles ne tiennent pas de comptabilité. Dans ce cas, l’on ne saurait parler de bilan. Or, le modèle économie de l’analyse du risque repose sur l’analyse du bilan, l’analyse du compte d’exploitation et du plan de trésorerie disponible. La question est de savoir, comment allons-nous assurer le financement de l’économie si 80% de celle-ci est exclue du financement bancaire ? C’est cela le défi. Il faut suffisamment être courageux pour poser ce débat. Et c’est pour cette raison que je dis que les banques doivent revisiter leur modèle économique en mettant en place d’autres stratégies d’analyse du risque. A cela, j’invite les banques à sortir du modèle économique classique fondé sur les états financiers pour revenir sur des éléments physiques d’appréciation. A cela, il y a trois éléments importants. Le premier porte sur la meilleure connaissance du client. Le banquier doit connaître physiquement le promoteur de la PME pour pouvoir mesurer sa capacité d’analyse, sa capacité de gestion et sa capacité de piloter son entreprise. Mais, il ne saura faire cela en restant dans son bureau. Cela amène le banquier en second lieu, à effectuer des visites de travail dans l’entreprise du promoteur de la PME pour apprécier son outil de production et à partir de là, apprécier la qualité de la production qui est donnée. Une fois que cela est, la troisième étape consistera à amener la PME à ouvrir un compte dans une banque et à domicilier les recettes. Par exemple, si la PME vend 100 Fcfa par jour, il faut qu’elle arrive à verser une partie de la recette à la banque. Histoire de créer chez le promoteur le réflexe de versement de l’excédent de sa trésorerie à la banque, bref, le réflexe de la comptabilité moderne. Ainsi, sur la base des montants domiciliés à la banque on peut apprécier le chiffre d’affaires. Une fois cela est fait, on peut maintenant analyser la capacité d’endettement de l’entreprise. Donc, dans un premier temps, on fait fi des états financiers pour se tenir à la production, la commercialisation, les recettes, la domiciliation des recettes dans une banque, la capacité d’analyse sur l’endettement et le remboursement. C’est donc une refondation du modèle économique qui est en cause aujourd’hui. Je pense que c’est à cela que les banques sont en train de tendre et je pense que c’est cela qui va nous permettre de financer les PME, socle du développement économique de notre pays.

Propos recueillis par M D

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2 COMMENTAIRES

  1. Le PDG de la BNDA, en la personne de DIALLO, qui se fait le porte parole des banques maliennes, très en verbe, n’est en réalité qu’un metteur en scène des choses loin de la réalité… A l’entendre parler, on dirait que sa BNDA est au service des populations; Mais allez-y demander les populations des zones cotonnières du Mali, ce que vaut l’oeuvre de cette banque… Elle ne fait que les escroquer en leur faisant payer des dettes qui ne sont pas les leurs.

  2. MD vs ne posez pas les bonnes quests et c’est logique car vs êtes pas concernés , allez demander a un operateur economique ce qu’il pense des BQS ? Ils n’ont qu’un seul mot a la bouche « le risque » le seul element qu’il maitrise Le vrai probleme des BQS c’est qu’ils ne sortent le parapluie qu’en été ( le soleil ) alors que l’utulité du parapluie c’est pendant l’hivernage Mrs les BQRS le client est votre partenaires respectez le !!!

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