Moussa Alassane Diallo, president de l’APBEF : « 2012 ne sera qu’un triste souvenir »

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A la clôture des journées des Banques et Etablissements Financiers, le Président de l’Association des Professionnels des Banques et Etablissements Financiers a bien voulu répondre aux questions de notre journaliste reporter. Il en a profité pour partager ses impressions.

Moussa Alassane Diallo, président de l’APBEF : “La crise a engendré une perte de 18 milliards de F CFA aux banques”.

Le Pouce : Quels étaient les objectifs recherchés à travers cette rencontre. Vos attentes ont-elles été comblées ?

Moussa Alassane Diallo : En organisant cette 3ème édition de la journée des Banques et des Etablissements Financiers, après la crise de 2012, c’est pour apporter des informations au grand public sur les impacts politico- sécuritaires sur les banques, leurs activités, sur leur fonctionnement et leurs résultats. Il s’agissait pour nous de continuer à assurer la promotion, les vulgarisation des produits et services bancaires, y compris les services monétiques. Enfin, nous avons voulu mettre la banque au service des populations, autrement dit, établir des échanges directs entre les banques, les établissements financiers et les populations. Pendant ces deux journées, toutes les banques et tous les établissements financiers, étaient représentés ; les populations ont pu visiter les stands conçus à cet effet, poser des questions aux banques qui étaient dans l’obligation de répondre. C’est une démarche de vulgarisation, de sensibilisation, d’information et d’éducation financière qui est, aujourd’hui, au cœur du développement de l’activité bancaire. Globalement, les objectifs qu’on s’était assignés, ont été atteints, vu le nombre de visiteurs des stands, le nombre d’étudiants, d’usagers des banques et clients des banques, des populations qui ont assisté à la conférence-débats. La banque doit être au service des populations. Pour qu’elle le soit, il faut que la banque s’ouvre aux populations, se mettre à la disposition des gens. Il faut être disponible et rendre accessibles les produits et services bancaires. Tout cela constitue un chantier important pour l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers dont nous avons la charge de conduire aujourd’hui.
Le Pouce : Un message particulier ?
Moussa Alassane Diallo
 : 2012 a été une année extrêmement difficile pour le Mali, les populations, l’économie. A la suite de cette crise, tous les partenaires techniques et financiers, ont suspendu leur coopération financière, qu’elle soit bilatérale ou multilatérale. Ce qui a eu un impact très important sur notre budget. Grâce au sérieux, à la rigueur et la détermination des deux ministres en charge de l’Economie, des Finances et du Budget, le Mali a pu conduire les finances publiques avec beaucoup de sérénité en 2012. C’est ce qui a permis de limiter la  récession économique, qui n’a été que de moins de 1,2%. C’est extraordinaire de voir un pays réalisé une telle récession économique avec l’ampleur et la profondeur de la crise que nous avons connue en 2012, avec des chocs internes, violents aussi bien sur le plan social, politique, économique, militaire. Malgré l’occupation des 2/3 du territoire, le sérieux des deux Ministres en charge des Finances et du Budget, ont permis au Mali de réduire autant que possible les risques de la crise sur l’économie nationale. Cela est salutaire et il faut les rendre hommage, les remercier de leur détermination, de leur engagement. Pour 2013, on envisage une prévision de Produit Intérieur Brut  de 4,8%. C’est une très bonne nouvelle. Toute la coopération financière est en voie de redémarrage  avec les partenaires techniques et financiers. Ce sont de bonnes perspectives qui vont nous permettre de relancer l’économie. Cette relance se fera sur deux pieds : à la fois par la gestion budgétaire mais aussi par la relance des entreprises et surtout celles installées au Nord du Mali. Les banques contribueront au redémarrage des activités de ces entreprises installées au Nord. Mais tout cela doit être possible grâce au retour de l’administration, de la paix et de la sécurité, la réconciliation des esprits et des cœurs. Les banques ont besoin de reconstruire les agences cassées, de renouveler le parc informatique de façon à redémarrer les activités. Je suis très confiant pour 2013 et ce que nous avons connu en 2012 ne sera qu’un triste souvenir.
Interview réalisée par

Tiémoko TRAORE

 

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