Au Mali, c’est l’une des figures historiques de la révolution de 1991. A 56 ans, Mountaga Tall repart au combat à la tête du Congrès national d’initiative démocratique (CNID). Qu’est-ce qui fait courir Maître Tall ? A Bamako, l’infatigable avocat s’exprime au micro de Christophe Boisbouvier.
RFI : Est-ce que cette élection de 2013 compte plus que les autres ou pas ?
Mountaga Tall : 2013 aurait pu constituer un tournant. Malheureusement, le défi de la légitimité est perdu. Cette élection ne sera en aucun cas inclusive. La participation n’est pas assurée en raison de l’hivernage. Nous sommes sûrs que nous allons à une mauvaise organisation. Mais cela dit, malgré ces insuffisances, nous nous sommes apprêtés pour gouverner le Mali.
Il y a un an, vous avez voulu vous situer à mi-chemin entre les pro-putschistes et les anti-putschistes, est-ce que cela veut dire que vous êtes moins démocrate que d’autres candidats ?
A mon avis, nul ne peut me faire un procès en démocratie au Mali. J’ai condamné avant tout le monde, de la manière la plus énergique, le coup d’Etat. Mais après j’ai vu deux camps se constituer qui étaient prêt à s’affronter. C’est en cela que j’ai prôné l’union nationale autour des autorités de la transition. Pour moi, c’était la voie du compromis qui par la suite a été acceptée par tous.
Sur le plan du développement et de la lutte anticorruption, qu’est-ce qui vous distingue de vos adversaires ?
D’abord que je suis blanc comme neige. Je n’ai jamais été cité dans le moindre scandale financier ou politique au Mali. Il en est de même de mon parti politique. Il est extrêmement important que le Mali marche sur ses deux pieds qui devraient être la prise en charge de nos valeurs sociétales, ce qu’on appelle le « Danbé » malien, cette sorte de dignité perdue, d’honneur perdu que nous devons aller trouver. Et aussi de nos valeurs religieuses : nous sommes 99% de croyants au Mali, toutes religions confondues. Si on veut réussir la mobilisation sociale, il faut tenir compte de cette donnée fondamentale afin que les citoyens se reconnaissent dans les actes que nous posons. Enfin, il faut répondre absolument à la demande sociale par une augmentation des salaires et par la réduction des prix de certaines denrées de première nécessité.
Vous dites que vous êtes blanc comme neige, mais vous faites partie des quelque dix députés dont l’immunité parlementaire vient d’être levée. Vous, c’est notamment pour une affaire privée. Comment réagissez-vous ?
C’était l’illustration la plus parfaite que j’étais blanc comme neige. J’ai demandé que pendant cette élection, chacun des candidats fasse ce que j’appelais « le scanner politique », que chacun justifie son patrimoine et que chacun dise, au moment où je rentrais dans les affaires publiques, j’avais telle fortune et aujourd’hui voilà où j’en suis. Si nous faisons cela, beaucoup de candidats seront disqualifiés. Ils se sont donc dit, « ce Mountaga devient dangereux, puisqu’il est blanc comme neige, il faut lui mettre une tache ». Et ils sont allés sortir une vieille affaire de dix ans, une affaire privée qui ne repose sur rien. Mais c’est un coup politique qui a lamentablement échoué parce que le peuple n’est pas dupe. Et puisque le peuple malien n’aime pas du tout l’injustice, aujourd’hui cette affaire m’a fait remonter dans l’estime des Maliens. Je dis à ceux qui ont roulé mes alliés que c’est l’histoire de « l’arroseur arrosé ».
Par Christophe Boisbouvier / RFI
En realité tu merites la confiance du PEUPLE. Tu nas jamais voulu te salir comme les autres democratres-patriotes et sinceres devenus miliardaires. Dieu te propulse !
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