Moriké Moussa Traoré, chef de la délégation du Mali aux jeux de Maputo : «Nous allons tirer tous les enseignements pour améliorer notre participation»

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Conseiller au Ministère de la Jeunesse et des Sports, Dr. Moriké Moussa Traoré avait été désigné Chef de la délégation du Mali aux Xe Jeux africains de Maputo (Mozambique, du 3 au 18 septembre 2011). Dans cet entretien réalisé le 19 septembre 2011 dans la capitale mozambicaine, il fait le bilan de la participation malienne et se projette sur l’avenir des Jeux africains. Interview !

 

-Nous sommes à la fin des Xe Jeux africains. Quelle appréciation faites-vous de la participation malienne ?

Moriké Traoré : Je pense que notre participation a été satisfaisante dans la mesure ou nous avons battu notre record de médailles. Il y a quatre ans, en 2007 à Alger (Algérie), nous n’avions ramené que 4 médailles. Mais, à Maputo, nous avons doublé cette moisson avec 8 médailles, dont une en or et une en argent. Même si nous aurions aimé avoir plus et figurer par exemple dans les dix premiers au classement général (le Mali a été classé 20e sur une cinquantaine de pays participants), je pense qu’il ne faut pas non plus cracher sur ce bilan. Il faut au contraire féliciter les sportifs et leurs encadreurs qui, souvent, ont puisé des ressources physiques au fond d’eux-mêmes pour parvenir à ces résultats. Et cela, malgré des conditions difficiles liées à l’organisation.

 

-Quel enseignement tirez-vous de la participation malienne ?

M.T : J’étais à ma 3e participation aux Jeux africains, après Abuja (Nigeria, 2003) et Alger (Algérie, 2007). Il faut reconnaître que des efforts ont été faits, aussi bien au niveau du Comité Olympique et que du Ministère, pour améliorer notre participation. Mais, à la pratique, on voit toujours que c’est insuffisant. Désormais, il est souhaitable que nous ne nous contentions pas d’envoyer un seul chef de mission pour préparer l’accueil et le séjour de la délégation. Comme le font beaucoup de pays, je pense que trois et quatre personnes sont nécessaires pour accomplir cette mission à hauteur de souhait. Le travail est colossal pour être assuré par une seule personne. Quels que soient le dévouement et la volonté de l’intéressé, il ne peut pas éviter les couacs, les défaillances pouvant compliquer la tâche à toute la délégation. Je pense qu’il faut aussi faire un effort en termes de motivation financière des sportifs et de leur encadrement. Tout comme, il faut d’avantage véhiculer l’image du pays. Ce sont là les principaux enseignements à tirer pour assurer au Mali une meilleure participation aux futurs jeux africains.

 

-N’est-ce pas qu’il y a aussi des efforts à faire dans le choix et la préparation de nos représentants ?

M.T : C’est évident puisqu’à talent égal, la préparation et la volonté font rapidement la différence. Même si cela revient avant tout aux fédérations sportives, je pense que tout le monde doit y mettre du sien d’autant plus que c’est l’image du pays qui est en jeu. C’est en fonction de leur budget que les fédérations programment la préparation de leurs athlètes. Et cela se limite souvent à quelques jours d’internats alors qu’il faut au moins un mois de préparation effective. A l’avenir, il est souhaitable de créer un cadre de préparation technique des jeux avec l’implication du CNOSM et du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

 

-D’une façon générale, que retenez-vous des Jeux de Maputo ?

M.T : La machine de l’organisation a été huilée au fil des jours. Sinon au début, c’était la cacophonie totale. Personne ne savait que faire exactement. Jusqu’à présent, par exemple, je n’ai vu aucun calendrier officiel des compétitions. Ce qui complique la tâche des délégations pour identifier les sites des compétitions et prendre des dispositions pour les déplacements et la restauration des sportifs sur place. Mais, les choses se sont progressivement améliorées. Et force est de reconnaître que le Gouvernement Mozambicain a fait des efforts réels pour mettre tout ce monde à l’aise. Sans compter qu’il n’était pas évident pour un pays moins nanti de réussir à organiser un événement d’une telle dimension en deux ans. Mais, sur le plan des infrastructures, le Mozambique a largement relevé les défis. C’est surtout au niveau de l’organisation qu’il y a eu des contraintes. Mais, la situation s’est progressivement améliorée.

 

-Avec la dissolution probable du Conseil Supérieur du Sport en Afrique (CSSA), c’est l’Association des Comités Nationaux Olympiques (ACNOA) et l’Union des Confédérations Sportives africaines (UCSA) qui vont prendre le relais dans l’organisation des Jeux. Pensez-vous que cela va améliorer leur management ?

M.T : Bien sûr ! Prenez par exemple les Jeux Olympiques ! Il y a moins de problème à ce niveau parce que la participation incombe aux Comités nationaux olympiques, aux organisations internationales sportives… En cédant l’organisation  à l’ACNOA et à l’UCSA, je pense que l’organisation des jeux va s’améliorer et les Etats seront financièrement moins mis à contribution. En effet, ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est que chaque pays paye sa participation aux Jeux africains. Ce qui n’est pas le cas aux Jeux Olympiques. Sans compter qu’avec l’implication de ces deux organisations, le niveau des compétitions sera très relevé parce que beaucoup de compétitions vont être qualificatives pour les Jeux Olympiques. Les Jeux africains vont alors gagner en prestige et attirer de grands sponsors !

 

Propos recueillis à Maputo par

 

Moussa Bolly

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