Le paludisme cause tous les ans des milliers de morts. Ce jeune de Djenné a consacré une vingtaine d’années à la recherche d’un médicament pour vaincre cette maladie. Il a trouvé le sirop palu dont l’efficacité n’est plus à prouver.
Yeko : Pouvez-vous, vous présentez à nos lecteur?
rnMD: Je m’appelle Mohammed Djenèpo. Je suis né le 4 février 1960 à Djenné. Depuis ma tendre enfance, j’ai quitté le Mali pour le Burkina Faso. Mais avant d’aller au BurkinaFaso, j’ai fait l’école coranique à Djenné. Depuis ce moment, j’ai pris goût à la médecine traditionnelle car mon père était thérapeute et mon oncle médecin-chef de Mopti. C’est dire que je suis d’une famille où on ne parlait que de médecine.
Yéko: Comment en êtes-vous venu à la médecine traditionnelle?
rnMD: C’est surtout à côté de mon père que j’ai pris goût à la médecine traditionnelle car lui il ne faisait que ça. Plus tard, moi je me suis enrichi d’abord dans le pays Dogon, puis après le Mandé et enfin dans la Baya. Tout cet apprentissage eut lieu avant 1983. C’est à cette époque d’ailleurs que j’ai obtenu ma carte professionnelle à la pharmacopée du Mali. Le directeur de l’époque, Harouna, m’a d’ailleurs pris sous son aile. Depuis, j’ai participé à 27 expositions de mes produits, parmi lesquelles j’ai été récompensé 16 fois. Je ne me suis pas arrêté là, j’ai aussi fait des recherches sur les plantes médicinales à travers les guides italiens, français et égyptiens. J’ai consacré plus de 20 ans dans ces recherches.
Yéko: Est-ce que c’est à partir de là que vous avez créé le sirop pour contrer le paludisme?
rnMD: Vous savez la maladie la plus fréquente en Afrique et singulièrement en Afrique de l’Ouest, c’est le paludisme, raison pour laquelle nous avons créé un médicament pour la vaincre. Ce sirop en plus de contrer le paludisme, guérit d’autres maux. Cette maladie est alimentée par notre nourriture car les engrais qu’on y retrouve nous empêchent de pouvoir vaincre efficacement le paludisme. C’est pourquoi, nous avons ajouté au sirop palu d’autres plantes qui luttent efficacement contre la constipation, l’onchocercose et les hémorroïdes. Même les maux de tête chroniques, l’hypertension, le diabète, les problèmes nerveux et l’épilepsie sont soignés. Ce sirop palu nous l’avons testé pour la première fois en 1996, au Burkina Faso. Les autorités burkinabées nous ont d’ailleurs félicités pour la qualité de notre produit. Depuis, plus de 5000 bidons sont vendus tous les jours dans ce pays. J’ai alors demandé à mon tuteur de regagner les bercails pour aussi faire profiter de ce médicament très efficace contre le paludisme à mes concitoyens. J’ai atterri à Ségou où au départ, je ne produisais que 20 litres de ce même sirop qui était vendu et ça seulement en zone Office du Niger. Mais aujourd’hui c’est tout le sud du Mali qui est servi. Nous produisons tous les jours près de 10 000 bidons contenant un quart de litre de sirop et cette production semble insuffisante.
Yéko: 10 000 bidons c’est énorme. Comment faites-vous?
rnMD: C’est une véritable entreprise pour nous. Il y a 13 personnes qui travaillent jour et nuit pour produire cette quantité de sirop. Tout est contrôlé et mesuré, même le feu. À part les plantes, aucun autre produit n’est mélangé au sirop palu. On peut le conserver durant 5 ans sans qu’il ne se détériore.
Yéko: Est-ce à dire que le sirop palu serait l’aboutissement de toute une recherche?
rnMD: Ah oui! Vous savez, je suis parmi les leaders de la médecine traditionnelle au Mali. J’ai milité dans les associations de thérapeutes aussi bien à Ségou que dans le Mandé. D’ailleurs, je suis parmi les initiateurs de la clinique de tradi-thérapeutes de Kolokani. Nous avons chez nous d’immenses possibilités à travers les plantes. Même s’il est vrai que les espèces sont en voie de disparition, on peut soigner les maladies. Nous avons choisi de nous focaliser sur la seule maladie du paludisme. Avec seulement 750FCFA, on peut se soulager du paludisme. Ce produit a été testé au plus haut niveau et son efficacité a été démontrée.
rnPropos recueillis par
rnHarouna Dembélé
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