Mohamed Youssouf Ag Ghallas, président du Conseil de cercle de Gouma-Rharous : «La seule solution pour les militaires revenus de Libye est l’intégration»

0

22 Septembre: Comment va votre cercle?

Mohamed Youssouf Ag Ghallas : Il va bien, malgré les difficultés d’enclavement que nous connaissons. Et c’est pourquoi je remercie le PSPSDN, car il me donne l’occasion d’exprimer les besoins de mes populations et les maux auxquels elles sont confrontées. Par exemple, parmi les cinq cercles de la région de Tombouctou, c’est le seul sur la rive droite. Pour accéder à notre chef-lieu de région, nous devons donc emprunter le bac. Avec le bac, c’est souvent la croix et la bannière. C’est ce qui fait que plusieurs partenaires techniques se découragent de se rendre dans notre cercle. C’est aussi ce qui explique que le cercle a beaucoup régressé depuis l’indépendance du Mali par rapport aux quatre autres. Nous avons des potentialités que le pouvoir central n’arrive pas encore à exploiter. La preuve en est que la route Gossi – Gourma-Rharous est un projet qui date de Moussa Traoré. Au temps d’Alpha Oumar Konaré, c’était constamment un débat. C’est ATT qui a eu le courage de demander au PIDRN de passer à l’action. A cause d’une négligence qui ne dit pas son nom, les études ont été sous-estimées. L’entreprise chinoise a décidé de faire des bas-fonds qui constituent, pour nous, une calamité. Nous saluons l’arrivée du PSPSDN qui, je l’espère, fera mieux que tous les autres projets qu’on nous a amené dans cette région et, en particulier, dans le cercle de Gossi. Au départ, on avait classé ce programme dans une mauvaise catégorie. Mais, avec les explications des experts, nous avons compris ce qu’il en était. Tout le monde sort de la rencontre intercommunautaire bien édifié.

 

Votre cercle, comme plusieurs autres dans le Septentrion malien, enregistre un retour des Maliens de Libye. Parmi les solutions évoquées pour leur réinsertion dans la vie active, il y a l’intégration dans l’armée. Quelle est votre position sur cette question?

Je suis sûr et certain que la seule solution à ce retour  est d’utiliser ceux qui étaient dans l’armée libyenne au plan militaire. Je veux dire, en clair, qu’il faut les intégrer dans l’armée malienne. C’est le seul métier qu’ils connaissent, depuis leur plus jeune âge. Par la force des choses, ils sont revenus au Mali avec tout un arsenal. Ils sont venus dans le cadre de la paix. Ils ont rencontré leurs communautés et ont clairement exprimé leur volonté de vouloir vivre dans la quiétude. J’étais dans la délégation ministérielle qui s’est rendu à Taghalout (Kidal) et j’ai été très content de l’esprit d’ouverture de nos compatriotes revenus de Libye.

 

Vous étiez à Taghalout, où les Kidalois ont accueilli leurs frères. Comment faites-vous, à votre niveau, ici, dans le cercle de Gourma-Rharous?

Je dois d’abord vous faire savoir qu’il y a deux catégories de personnes revenues de Libye. Primo, ceux qui sont partis à l’aventure, pour travailler et améliorer leurs conditions de vie. Ceux-là, nous les accueillons et enregistrons leurs noms au niveau des autorités locales. Pour les militaires, qui sont des ressortissants de toutes les communes du Gourma et de toutes les ethnies, nous avons décidé de les laisser à Taghalout. En tout cas, je crois que le seul moyen de résoudre le problème des militaires revenus de Libye est l’armée. Ils ont déjà une bonne connaissance du métier, il faut simplement les accompagner.

 

Propos recueillis par Paul Mben


Commentaires via Facebook :