Mohamed Krisni, nouveau PDG de la BIM –Sa : « Nous allons être très proches de nos clients sans exception »

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La Banque internationale pour le Mali (BIM-SA) a un nouveau PDG depuis plus d’un mois. Mohamed Krisni, c’est son nom, ambitionne de renforcer la dynamique de performance imprimée par son prédécesseur. Cadre marocain doté d’une grande expérience dans le domaine bancaire, le tout nouveau patron de la BIM-SA annonce l’ouverture très prochaine de nouveaux chantiers dont le financement des institutions de micro crédits, le renforcement de la coopération économique entre opérateurs maliens et marocains… Les ambitions de M. Krisni dans une interview accordée la semaine dernière à la résidence marocaine.

 

 L’Indicateur du Renouveau : Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Mohamed Krisini : Je m’appelle Mohamed Krisni, nouveau président-directeur général de la Banque internationale pour le Mali (BIM-SA) depuis plus d’un mois. 

 

L’Indicateur du Renouveau : Pouvez-vous nous dire le signe sous lequel vous placez votre mandat ?

Mohamed Krisni : Je voudrais assurer une franche collaboration à tous mes agents et remercier les plus hautes autorités et de la population maliennes. Pour répondre à votre question je dirais que nous allons travailler à renforcer la coopération économique entre opérateurs économiques maliens et marocains. Dans les deux sens, pas uniquement le sens Maroc-Mali mais aussi Mali-Maroc.

Nous ferons en sorte que l’installation du groupe Ittijari-Wafa Bank, dont la BIM-SA est désormais une filiale, soit une sorte de locomotive économique pour le développement des deux pays. On y tient énormément. J’ai rencontré les hommes d’affaires à qui j’ai demandé s’ils sont intéressés par des projets au Mali, ils étaient très contents pour cette ouverture. Quant aux hommes affaires maliens, ils sont eux aussi demandeurs et veulent que le rapport négoce/négoce s’arrête.

Il est temps qu’on puisse monter notre propre industrie. Le groupe a une expertise en matière de financement et est disposé à accompagner le Mali dans le financement de ses projets sachant qu’il y a des lignes de crédit qui sont dédiées à ces projets mais il y a toujours un modèle d’expertise que nous pouvons apporter. C’est quelque chose qui verra le jour dans 2 ou 3 mois. Nous sommes convaincus d’une chose : nous ferons abstraction de toute considération politique. Nous sommes là pour faire en sorte que l’économique tire le politique. On est très heureux d’être là parce qu’entre le Mali et le Maroc, c’est une longue histoire de fraternité.

Je crois que notre rôle est de participer au financement économique de ce pays ; participer à faire en sorte que le standard de la profession puisse évoluer (être mis à niveau) et participer à la bancarisation, dont le taux est très faible. A ce que je sache, ramené à la population active elle ne dépasse pas les 10 %, mais ramené à la population globale c’est à peine 4 %. Donc il y a beaucoup à faire.

 

L’Indicateur du Renouveau : Quelles sont donc vos priorités ?

Mohamed Krisni : Nos priorités aujourd’hui, c’est de faire en sorte que la BIM-SA soit une banque de référence de la place, elle l’est déjà parce que vous savez que la BIM-SA est passée par des périodes un peu difficiles. L’ancien management, il y a deux ou trois ans, a contribué de manière très active au relèvement de la BIM-SA. Nos priorités se résumeront à faire de l’institution une banque de référence qui participe au financement de l’économie dans toutes ses composantes (projet d’infrastructures, crédit de consommation, prêt immobilier, etc.). En tant que banque universelle, ce sont les chantiers que nous allons lancer. Cela fait à peine un mois et quelques jours que nous sommes là. Ce sont des chantiers qui vont être faits un par un, par mode projet. Des équipes qui sont dédiées à ces chantiers parce que quand on sortira un produit sur le marché ça sera un produit qui répondra à des attentes précises et qui s’inscrira dans une relation « gagnant/gagnant ». La BIM-SA est une entreprise privée, donc il faudra qu’elle gagne de l’argent. Mais aussi il faut que le client malien qui est aussi consommateur se retrouve. Donc, on agira par chantier.

 

L’Indicateur du Renouveau : Quelle appréciation faites-vous de l’environnement bancaire du Mali après un mois à la tête de la BIM-SA ?

Mohamed Krisni : Je n’ai encore pas de jugement à porter sur telle ou telle institution bancaire. Je sais qu’il y a la BDM-SA qui est la première banque par un certain nombre de critères.

 

L’Indicateur du Renouveau : Que comptez-vous faire pour maintenir le cap de la performance de votre institution ?

Mohamed Krisni : Nous allons être très proches de nos clients sans exception. Qu’il s’agisse des institutions, des grandes entreprises, de petites entreprises ou de particuliers. Mais surtout participer de manière forte à la bancarisation de la population malienne et à l’extension du réseau. Nous allons faire de sorte que la BIM-SA soit un réseau qui couvre l’ensemble du territoire malien. Nous mettrons le client au centre de notre préoccupation de tous les jours. Nous veillerons à ce que la qualité du service soit irréprochable. Nous veillerons à vendre le bon produit au bon prix. Il n’y a rien d’extraordinaire dans notre métier : nous collectons les fonds et nous veillons à ce que ces fonds soient bien redistribués aux clients.  

 

L’Indicateur du Renouveau : Comment trouvez-vous la cohabitation avec les caisses d’épargne qui semblent plus proches des masses populaires ?

Mohamed Krisni : C’est une cohabitation d’une autre nature, c’est-à-dire que nous pouvons, tout en étudiant la chose, constituer un effet de levier pour des sociétés qui font de la  micro finance (c’est-à-dire qui distribuent de petits crédits). C’est une sorte d’intervention, donc un vaste chantier sur lequel on est nouveau. Ce n’est pas une concurrence avec les caisses d’épargnes, mais un type de partenariat.

Propos recueillis par

Markatié Daou

 

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