Mohamed Haidara, président du cadre de réflexion pour le changement au Mali (C.R.C-Mali) à propos de la problématique de la carte NINA : « Jusqu’à présent, il y a des milliers de Maliens qui ne sont pas recensés et qui ne connaissent même pas la carte NINA »

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Depuis dix mois, le cadre de réflexion pour le changement au Mali (C.R.C-Mali) a entamé une campagne de sensibilisation et d’information des jeunes  dans les écoles scolaires,  fondamentales ; techniques ; professionnelles et supérieures à travers tout  le Mali  sur la problématique du numéro d’identification nationale, NINA  et le processus de récupération de la carte. Pour bien édifier le peuple   sur l’importance du numéro d’identification nationale et connaitre les difficultés que confrontent les Maliens dans le processus de récupération des cartes NINA, nous avons rencontré M. Mohamed Haidara, président du C.R.C-Mali. Nous vous proposons l’intégralité de l’interview.

Le pays : qui êtes-vous ?

Mohamed Haidara : Je suis Mohamed Haidara, président du cadre  de réflexion pour le changement au Mali (C.R.C-Mali), une très grande plateforme constituée de 118 associations à travers le Mali. Je suis aussi président de l’association des jeunes pour la réconciliation nationale.

Depuis quelques mois, à travers le C.R.C-Mali, vous menez des campagnes sur la problématique de la carte NINA. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

Apres plusieurs analyses et  investigations, les membres du cadre de réflexion pour le changement au Mali(C.R.C-Mali) ont su que les Maliens sont confrontés à beaucoup de problèmes en ce qui concerne l’obtention de la carte NINA .Donc, pour remédier à ces difficultés ,nous avons décidé, il y a dix mois de cela, de faire la sensibilisation des jeunes dans les écoles fondamentales, secondaires et supérieures sur l’importance du numéro d’identification nationale (NINA) et tout le  processus de récupération de la carte. Pour cela, nous avons adressé une correspondance aux autorités scolaires afin de nous autoriser à faire nos sensibilisations dans les établissements à travers tout le Mali. Donc, nous avons eu l’autorisation de faire cette mission républicaine à travers tout le pays. Pour le moment, ce sont les jeunes qui sont nos cibles car nous savons que beaucoup d’entre eux ne savent pas toute l’importance de ce numéro d’identification nationale qu’ils pensent utile qu’uniquement pour le vote. Nous invitons tout le monde à savoir que le numéro d’identification nationale, NINA n’est pas qu’un instrument de vote, Il est un document incontournable dans la vie de tout un chacun .On ne peut rien faire sans ce numéro d’identification nationale et c’est  le document qui permet à quelqu’un d’être reconnu comme citoyen malien. C’est ce document qui sert à la confection du passeport biométrique qui est recommandé par la CEDEAO. Même pour pouvoir participer aux différents  concours d’entrée à la fonction publique malienne, il faut forcement avoir ce numéro d’identification nationale, Nina. Donc, c’est pour mettre fin à tous ces soucis que nous nous sommes engagés à faire cette campagne de sensibilisation et d’informations des jeunes, les plus concernés aux problèmes. Nous sommes au 10ème de ce projet de 18 mois que notre association a décidé de faire pour l’intérêt général de tous les citoyens Maliens. Dans les  10 mois passés, nous avons fait la sensibilisation dans  383 écoles, seulement dans la ville de Bamako. A l’intérieur, nous avons cinq équipes qui travaillent en longueur de journée dans cinq régions pour que chaque malien ait ce numéro d’identification nationale, un document indispensable dans la vie de chaque citoyen.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant les dix premiers mois de vos campagnes de  sensibilisations ?

Sur le terrain, nous avons rencontré pas mal de problèmes dont le manque de recensement des milliers de jeunes ; la méconnaissance par les populations de l’importance du numéro d’identification nationale et les difficultés  d’obtention des cartes NINA par certains. Jusqu’à présent, il y’a des milliers  de Maliens qui ne sont pas recensés et qui ne connaissent même pas la carte NINA  et nous avons adressé une correspondance aux autorités compétentes de nous doter de matériels qui nous permettront de faire le recensement des personnes non recensées à nos passages dans les différents établissements. Cela pourra faciliter le travail des gouvernants et nous permettra aussi de toucher le maximum de Maliens.

Quelles sont vos sources de financement ?

En ce qui concerne le financement, nous ne recevons même pas 1 franc de l’Etat du Mali. Nous faisons ce travail à notre frais. Toutes les 118 associations qui sont dans la plateforme cotisent et c’est à travers cette cotisation que nous fonctionnons. Nous n’avons démarché personne et n’avons pas eu l’appui venant de qui que ce soit. C’est le travail de citoyenneté que nous faisons et nous ne comptons que  sur nos propres fonds d’abord.

Quel appel avez-vous à lancer à l’Etat et à la population, particulièrement la jeunesse malienne ?

Nous ne comptons plus sur l’Etat malien, il a montré toutes ses limites. Au nom du cadre de réflexion pour le changement au Mali (C.R.C-Mali), j’invite la jeunesse malienne à prendre son destin en main pour sauver le Mali à travers des projets à long termes. Nous travaillons pour être la voix de ces milliers de jeunes qui n’ont pas de voix car ces citoyens sont oubliés par nos autorités et nous leur venons en aide. Nous sommes toujours sur le terrain et nous sommes en contact avec ces populations. Nous allons travailler pour que la majorité des jeunes comprennent l’importance de la carte Nina et  le processus de la récupération de la carte mais aussi le recensement de ces milliers de gens qui ne sont pas encore recensés.

 

 Réalisée par B.  Guindo

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