Mohamed Ag Assory, analyste politique et fondateur de Tidass Strategies-Consulting : « Le nouveau gouvernement doit avoir pour missions les réformes électorales et les élections »

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Qu’ce qui a poussé Bah N’Daw à dissoudre le gouvernement ? Le M5-RFP serait-il à la base de cette dissolution ? Mohamed Ag Assory, analyste politique et fondateur de Tidass Stratégies-Consulting, livre son analyse.

Mali-Tribune : Pourquoi Bah N’Daw a dissout le gouvernement?

Mohamed Ag Assory : C’était prévisible. Depuis l’adoption du Plan d’Action de la feuille de route du gouvernement, il était nécessaire de revoir l’équipe gouvernementale qui avait été mise en place à chaud après la désignation du Président de la Transition et du Premier ministre.

Je crois qu’il y avait la discussion entre le Président et le Premier ministre, mais dernièrement cela a été accéléré par non seulement la demande du M5-RFP, mais aussi par les recommandations de la communauté internationale d’avoir un gouvernement d’ouverture et consensuel pour facilement aller aux réformes et aux élections. Je crois qu’il y avait une multitude de facteurs.

Mali-Tribune : Les tractations sont toujours en cours pour former le nouveau gouvernement. Selon vous qu’est ce qui bloque ? 

M A. A: Les tractations continuent, faire un gouvernement prend toujours du temps surtout avec la présence de plusieurs acteurs qu’il faut associer. Je pense qu’à ce stade, le blocage majeur est celui de la question de l’intégration ou pas du M5-RFP dans le futur attelage gouvernemental. A mon avis, c’est-ce qui bloque.

Mali-Tribune : Une fois mis en place, quelle sera la mission principale du gouvernement durant les 8 mois restants ?

M A. A: Pour les huit mois restants, tout le monde est unanime que le gouvernement doit avoir uniquement pour missions principales les réformes électorales et l’organisation des élections. Parce que ce serait une perte de temps pour essayer d’y ajouter d’autres missions. Je pense que la priorité doit être la relecture de la loi électorale et l’organisation des élections libres et transparentes sur toute l’étendue du territoire.

Mali-Tribune : Dans un communiqué, le M5-RFP affirme son refus de rejoindre la future équipe gouvernementale. Pensez-vous qu’il pourra revoir cette position ? 

M. A. A.: La position du M5-RFP est politique. Il a demandé la démission du gouvernement et du Premier ministre. A la place de quoi, on leur offre une démission et une reconduction du même Premier ministre qui n’a pas été choisi sur une base consensuelle.

Je crois que le M5-RFP est dans son rôle et en tant qu’acteur politique, il est dans la surenchère et dans la négociation politique pour avoir satisfaction de ses différents points qu’il a sollicités.

Mali-Tribune : Il y a un bras de fer entre l’UNTM, les magistrats et l’Oclei. Qu’est ce qui explique ce bras de fer ?

M A. A.: Il y a un bras de fer entre l’UNTM et le gouvernement, mais pas de bras de fer entre les magistrats ou l’Oclei à ma connaissance. Mais dans ce bras de fer principal, il y a eu des dommages collatéraux qui ont atteint les magistrats et l’Oclei.

Il y a une polémique, un ping-pong de déclarations entre les différents membres de ces différentes organisations par médias interposés. Mais aujourd’hui il y a un bras de fer entre l’UNTM et le gouvernement. La Centrale syndicale a ses doléances qui sont purement corporationistes liées aux conditions des travailleurs. Le gouvernement de son côté, selon l’UNTM, n’arrivait pas à répondre à ces aspirations.

Il y a eu des déclarations par-ci et là entre ces différentes structures et ce n’est pas du tout responsable à mon avis de la part de ces représentants, de ces structures qui s’adonnent à un lynchage public entre eux.

Propos recueillis par  

Ousmane Mahamane

(stagiaire)

 

 

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