Modibo Gouro Diall, DG de l’ONAP à propos de la baisse des tarifs à la pompe : « L’Etat est très soucieux de la sauvegarde du pouvoir d’achat du consommateur»

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L’information est tombée le lundi 10 décembre, au sortir de la réunion de suivi du mécanisme de taxation des produits pétroliers du mois de décembre : les prix d’hydrocarbures ont connu une baisse au Mali. A la pompe le prix du super – carburant est réduit de 10 FCFA/Litre et le gasoil de 11 FCFA/Litre. Pour permettre à l’opinion nationale de mieux comprendre cette nouvelle tarification, le directeur général de l’Office National des Produits Pétroliers (ONAP), Modibo Gouro Diall a bien voulu  nous accorder une interview. Lisez-plutôt !

Le Sursaut : Pouvez-vous, nous parler  un peu de votre direction ainsi que de ses missions ?

Modibo GouroDiall : L’Office National des Produits Pétroliers (ONAP) est un service étatique (un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale). Notre mission essentielle est de contribuer entre autres à la définition et la mise en œuvre de la politique d’approvisionnement du pays en produits pétroliers.

Vous venez de tenir une assise importante sur la situation des hydrocarbures au Mali, pouvez-vous revenir sur les grandes décisions qui en sont issues ?

Modibo. G.Diall : C’était dans le cadre du suivi de mécanisme de taxation des produits pétroliers.  Nous avons une commission au sein de laquelle siège un certain nombre d’administrations publiques et privées. En plus, il y a les représentants des associations des consommateurs comme le Groupement pour la Défense des Consommateurs du Mali (RDCOMA). Au sein de cette commission, on se réunit le 10 de chaque mois (Si ça ne tombe pas sur un jour férié) pour analyser les variations des prix fournisseurs des hydrocarbures sur le plan international. Alors, si nous faisions face à des hausses du prix fournisseur, il s’agirait de gérer cette hausse en termes de répercussion sur les prix à la pompe. Donc, nous avons un mécanisme qui demande que cette répercussion ne doit  pas dépasser au maximum 3% de variation. Et,  si ce serait supérieur à cela, on se limite à ce pourcentage et le reste est pris en subvention par l’Etat.

Comme le  10 décembre dernier, on a enregistré  des baisses des prix fournisseurs, cela nous a permis d’appliquer la règle de 3%. Il en est sorti la décision de baisser le cout du supercarburant de 10 FCFA/Litre et celui du gasoil de 11 FCFA/Litre. Voilà un peu comment ça fonctionne.

L’Etat est très soucieux de la sauvegarde du pouvoir d’achat du consommateur. C’est pourquoi quand il y a une augmentation, les réactions ne sont pas les mêmes.

La principale décision de cette assise était la diminution des prix à la pompe. Puisse qu’on eût reçu les prix fournisseurs qui sont indépendants de nous, qu’on n’a aucune maitrise. Mais,  quand ça baisse, au niveau de la pompe on réduit.

 Par rapport à la mesure qui ordonne la baisse du prix de l’essence à la pompe, quelle assurance avez-vous à donner aux consommateurs sur le respect des mesures édictées ?

Modibo. G.Diall :   Les prix que nous publions par voie de presse sont des prix indicateurs plafonds (qu’on ne peut pas vendre à un prix supérieur à ceux-ci). Par contre, tout operateur est libre de vendre en deçà (inferieur) de ces prix indicateurs plafonds. Dans le cas contraire, la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence est là pour veiller au respect de ces prix édictés. Les opérateurs savent aussi qu’ils n’ont pas l’intérêt à vendre au-delà, sous peine de se voir infliger des amendes. Mais jusqu’ici ce cas de figure  n’est jamais arrivé.

Malgré cette décision salutaire, les consommateurs nourrissent l’espoir que la baisse du prix à la pompe dans notre pays puisse atteindre le niveau de certains pays de notre sous-région comme le Burkina Faso, que pouvez-vous dire par rapport à cela ?

Modibo. G.Diall : La comparaison n’est pas raison ! Par ce que nous n’avons pas les mêmes réalités. Nous sommes un pays enclavé certes comme le Burkina Faso,  mais beaucoup de nos produits passent par ce pays avant d’atterrir chez nous au Mali. Nous n’avons pas les mêmes réalités et pas les mêmes conditions d’approvisionnement, c’est ce qui fait qu’on ne peut pas comparer nos prix. Mais dans tous les cas, l’Etat veille vraiment pour que les prix ne soient pas exorbitants à la pompe et c’est géré de façon que le coût soit soutenable pour les consommateurs.

Pouvez-vous revenir sur le montant de l’enveloppe injectée en termes de subventions par l’Etat pour permettre la stabilité des prix des hydrocarbures et du gaz au Mali ?

Modibo. G.Diall : En termes de subventions, l’Etat cautionne  2 à 4 milliards par mois, rien que pour les produits liquides (supercarburants, gasoil, pétrole etc.) et pour que les prix soient accessibles au profit du consommateur.

Quelles sont les perspectives de votre direction à court, moyen et long terme ?

Modibo. G.Diall : Pour les perspectives, nous allons poursuivre nos efforts de façon à,  avoir des prix intéressants à l’achat et de continuer à prospecter les sources d’importations car nous en avons beaucoup. Nous mettrons tout en œuvre pour contribuer au développement des sous-secteurs pétroliers, mais aussicontinuer à négocier des meilleurs prix fournisseurs et puis veiller à ce que le prix à la pompe soit soutenable pour une bonne santé financière des consommateurs.

Un appel à l’endroit des consommateurs ? 

Modibo. G.Diall : Je dis aux consommateurs,  que chaque fois qu’on a les prix fournisseurs que nous ne maitrisons pas, nous ferons  en sorte que les prix soient abordables aux consommateurs de façon à préserver leur pouvoir d’achat. C’est ça la politique gouvernementale en matière de fixation de gestion des prix fournisseurs : ‘’ les répercussions des prix fournisseurs à la pompe’’.

Interview réalisée par Mariam SISSOKO

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