Le Psychiatre a rencontré Mme Robichaud Assétou Sangaré, natif d’Hamdallaye commune IV dans le district de Bamako et Secrétaire générale de YELEMA. Détentrice d’une maîtrise en économie et en politique, elle est un élément clé du parti présidé par Moussa Mara.
Le Psychiatre : depuis quand êtes vous dans l’arène politique ?
A.S : Depuis l’école fondamentale j’ai toujours été membre de plusieurs mouvements associatifs. Mais quand il s’agit de m’impliquer dans une formation politique ou tisser des liens de partenariat avec les hommes politiques, cela a débuté de façon active en 2007.
Le Psychiatre : Il n’est pas fréquent de voir des femmes au premier plan d’un parti politique et vous êtes arrivé à être secrétaire générale du parti YELEMA, quel est votre secret ?
A.S : je vais vous dire clairement, pour cela, il n’ya pas de secret. Au niveau de YELEMA il n’y a pas une formule magique, c’est juste le travail qui paye. Dans ce parti nous n’avons pas voulu mettre de regroupements de femmes ni de groupement des jeunes, nous avons décidé qu’on veut faire autrement les choses au Mali. On veut faire autrement la politique, la gestion de la chose public pour montrer à nos compatriotes, aux citoyens qu’il ya d’autres pratiques, d’autres façons de faire qui sont possibles, il suffit juste de s’y atteler de se mettre d’accord la dessus sur les principes. Donc je ne suis pas surprise d’être à ce poste au premier plan du parti parce que c’est le principe du mérite qui prévaut. Raison pour laquelle, lors du congrès de Juillet passé, je me suis retrouvée au poste de secrétaire générale avec l’aide de tous mes compagnons politiques et collègues. C’est le travail.
Le Psychiatre : Le tout premier ministre femme a été nommé au mois d’Avril par le président de la république, comment percevez- vous cela ?
A.S : je perçois cet acte bien, je remercie le président de la République. Dans toute chose il faut un début, maintenant je reste convaincu que les femmes prouvent leur capacité. Il reste beaucoup à faire encore, mais cette nomination marque un grand pas et on ose espérer que ça ne se limitera pas à ça et qu’il y aura d’autres postes pas seulement premier ministre d’autres postes plus importants que tout ça et qu’on permettra à la femme malienne et mes sœurs d’accéder si elles ont bien évidemment la capacité, les compétences nécessaires pour les prendre.
Le Psychiatre : Un appel à l’endroit des femmes qui pensent que les femmes sont faites pour rester derrière
A.S : Je pense que dans la vie, femme ou homme, personne n’est fait pour rester derrière. Il ya la responsabilité pour chacun dans la société, dans les foyers et un peu partout. Les femmes qui pensent qu’elles sont faites pour rester derrière, je trouve cela dommage pour elles il faudrait qu’elles réalisent que quand tu as ambitions quand tu as des projets si tu te mets dedans si tu y crois moi je pense que tu vas te rendre compte avec le courage la persévérance que tu es capable de faire. Je dis à mes sœurs qui pensent qu’elles doivent rester derrière, de dépasser ce niveau de faire la part des choses de dire voilà j’ai telle ambition, je veux telle chose, qu’est ce qu’il faut pour moi en premier lieu concrètement. En allant dans cette optique là tu verras que la première n’était pas bonne.
Le Psychiatre : Un mot à la jeunesse malienne ?
A.S : Le mot que je vais lancer à la jeunesse malienne c’est qu’il faut regarder autour de nous même, le Mali ne peut aller sans les jeunes, ni les femmes, tous doivent participer. Dans mes pensées je suis contre la catégorisation d’une couche. On est tous des Maliens, chacun a une part de responsabilité dans le développement de ce pays. Qu’on soit jeune ou pas comme le dit ce proverbe, « la valeur d’un homme n’attend point le nombre des années», je pense que si on est jeune et qu’on se dit je suis jeune, je suis en fleur de l’âge je suis incapable de faire telle chose, on sera incapable de le faire. D’autres jeunes qui vont croire en leur capacité vont prendre le devant. Ce que je dis à la jeunesse malienne c’est que le Mali a besoin de nous tous. Il est temps qu’on soit beaucoup plus conscient, beaucoup plus citoyens dans la vie de tous les jours, il faut qu’on change de pratique, qu’on change nos façons de faire et c’est avec ça seulement que la jeunesse malienne pourra prendre une nouvelle place dans cette société qui ne peut aller sans eux.
Le Psychiatre : les élections présidentielles de 2012 approchent à grand pas pensez que le parti YELEMA surprendra les grosses pointures de la classe politique malienne ?
A.S : Certaines grosses pointures le sont sur le papier, mais quand on descend sur le terrain, dans la pratique on voit certaines réalités. Il m’est difficile de répondre à cette question seule en tant qu’individu. En tant que parti je veux dire, car le parti YELEMA a signé une plateforme avec beaucoup d’autres partis. Le parti YELEMA n’ira pas seul aux élections présidentielles. Mais en coalition avec la plateforme dont il est membre. Sûrement dans les mois à venir vous aurez plus de détails.
Le Psychiatre : Est-ce que le parti YELEMA pourra reproduire la performance de l’élection communale passée ?
A.S : C’est une question que j’aime beaucoup, je n’ai aucun doute là-dessus. Le parti avec son niveau d’implantation à l’intérieur du pays à l’échelle de Bamako, c’est une évidence on est partout et on est aussi dans les 49 cercles du pays. Présentement une équipe de structuration est en tournée pour consolider les acquis qui ont été faites avant le congrès et après le congrès, donc je ne serai stupéfaite de voir reproduire la performance des élections communales passées et même plus dans les échéances électorales de 2012.
Le Psychiatre : Votre mot de la fin ?
A.S : Je vous remercie d’avoir pensé a ma modeste personne pour cet entretien et vraiment j’encourage le journal Psychiatre pour sa vision de la chose au Mali et pour l’effort qu’il met en œuvre pour informer les gens, pour édifier et montrer aux citoyens que d’autres avis sont là et qui seront bien à entendre.
Réalisé par Mamadou
D Traoré