Mariée et mère de 3 enfants, Mme Diawara Fatoumata Diouara s’est prêtée à nos questions en prélude au 8 Mars. Au-delà des défis de la femme malienne, elle partage avec nous des sujets relatifs aux jeunes et même ses ambitions politiques. Focus sur le parcours de l’une des rares représentantes de la gent parmi les têtes pensantes du Conseil National des Jeunes.
Le Témoin : Récemment élue au CNJ, que ressentez-vous en tant que seule femme vice-présidente ?
Fatoumata Diouara : C’est une fierté d’avoir été acceptée en tant que 6ème vice-présidente pour présider les destinées de la jeunesse du Mali. Long fut le combat pour en arriver là. Je ne pense pas être écrasée par mes homologues masculins du fait d’être minoritaire à la vice-présidence. Par contre, il faut saluer le fait que dans le bureau nous avons 9 femmes en tout. Dans l’ancienne équipe, il n’y en avait que quatre. Ce qui signifie que notre lutte pour l’égalité des chances a payé.
LT: Justement, en fin 2015, le Mali a voté loi instituant la promotion du genre au Mali. Qu’en dites-vous ?
FD : De bon augure pour le leadership féminin. J’avoue en avoir besoin au CNJ car c’est l’organisation faîtière des mouvements de jeunes. On a pas bénéficié de ça à notre niveau or des organisations comme le CNJ ne sont pas de simples associations. Des lois de cette envergure devraient y être appliquées.
LT : Êtes- vous de celles qui pensent que le 8 Mars est devenu plus folklorique que contributif ?
FD : Au-delà du festif, cette date n’a pas pour but de faire de la propagande. On travaille chaque jour pour le bien-être de la femme. Ce sont les résultats de ces actions qui sont mis en avant. J’avoue qu’au fil des années le folklorique a pris le dessus sur l’essentiel mais je ne vois pas cette journée ainsi. Il faut donc fêter autrement, en posant des actes de promotion de l’excellence féminine.
LT : Aujourd’hui au CNJ, mais vos prises de positions ne vous conduiront-elles pas prochainement à la politique?
FD : C’est bien possible. Tout est envisageable mais pas à court terme. Par contre, il y a une mauvaise gouvernance vu la situation critique que vit le pays. Plusieurs programmes de développement ont été appliqués autrement. L’orientation a été toute autre conformément aux textes. Par exemple, le programme APEJ devrait être élargi à plusieurs niveaux ; les financements tels que préconisés ne sont pas conformes à certaines réalités. Alors qu’au CNJ, on défend valablement nos perspectives face aux partenaires. Une de nos priorités reste la mise en place d’un centre d’appui aux jeunes entrepreneurs afin de les aider à avoir des financements. Le sérieux dans les actes que nous posons pourrait me conduire à avoir d’autres orientations car le pays vient de loin mais, pour l’heure, j’ai un programme à défendre au sein du nouveau bureau du CNJ.
La Rédaction
Madame, vous êtes vice présidente avec huit autres femmes dans le bureau. Que prevoit le CNJ pour l épanouissement des femmes en milieu rural?
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