Mme Doumbia Bintou Traoré : «L’avenir appartient à ceux qui peinent…»

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Dans un entretien accordé à notre rédaction, Mme  Doumbia Bintou Traoré nous parle de son cursus scolaire et universitaire, de son expérience professionnelle et de son  quotidien. Lisez.

Reporter Mag : Mme Doumbia, une  brève présentation pour nos lecteurs ?

Je suis Mme Doumbia Bintou Traoré, diplômée de deux Grandes écoles du Mali, mais sans emploi. Mariée et mère d’un enfant. Née en 1685 à Sélingué, dans la commune rurale de Baya, quartier de Kangaré, mon père Seydou Traoré est cultivateur, de confession musulmane, et ma mère Massaran Doumbia est ménagère, très pieuse. Je viens d’une grande famille. Pour rappel, Sélingué est une localité située à 140 Km de Bamako dans la région de Sikasso, cercle de Yanfolila.

Parlez nous un peu de votre parcours scolaire et universitaire ?

En ce qui concerne mes études primaires, c’est en 2001 que j’ai obtenu le Diplôme d’études fondamentales (Def) à l’Ecole fondamentale de Sélingué. En 2004, j’ai arraché mon Baccalauréat en série Sciences humaines au Lycée Kankou Moussa de Daoudabougou. Après, cette réussite remarquable au Bac, je me suis, par la suite, inscrite à l’Université de Bamako, où j’ai décroché mon Diplôme d’études universitaires générales (DEUG2) en 2007 à la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) à l’Université de Bamako ; puis, en 2008, la Licence dans la même Faculté et c’est en 2009 que j’ai bouclé la boucle de l’Université avec une Maîtrise en Sciences de l’Education à la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH), qui est une des Facultés de l’Université du Mali.

Après ces études, j’ai fait le concours d’entrée direct à l’Institut national de formation des travailleurs sociaux (Infts) de l’Hippodrome et cela a été une réussite pour moi, car cette année même 2016, j’ai couronné cette nouvelle aventure avec un diplôme supérieur en développement social. Je sors avec Mention très bien.

Est-ce vous avez une expérience professionnelle ?

En réalité, je n’ai pas occupé un poste de responsabilité et pour cause, je ne travaille pas à l’instant à la fonction publique, encore moins, dans une structure privée. Mais j’ai effectué plusieurs stages de perfectionnement dans le cadre de ma formation dans certains services comme en février 2013 au CNAOM. En août 2013, j’ai fait un stage rural à Bougouni ; en juillet-août 2015, un stage individuel au service de développement social de Kalabancoro. Tous ces stages rentraient dans le cadre de ma formation à l’Infts. En outre, j’ai fait d’autres stages de formation, dont en  2009, un mois de participation à l’étude : «Diagnostic des organisations paysannes» de la zone de Sélingué (Sikasso) et en 2009, six mois de stage comme professeur de Lettres au Lycée privé de Sélingué.

À part ces expériences professionnelles, avez-vous fait d’autres formations ?

Oui, car j’ai eu à faire une formation en Informatique à SARL Awa Imports- Export et Multiservices. J’ai aussi participé à la formation des assesseurs et délégués des élections législatives et la présidentielle, avant de suivre une formation en Langue nationale, puis à la maîtrise de la parole devant un auditoire du Mouvement jeunesse avenir (MJA). Sans oublier ma participation à la formation de la communauté d’apprentissage des Maîtres à l’Ecole de Sélingué et précédemment en  février 2016, j’ai suivi une formation qui a été initiée par l’Association des jeunes psychologues du Mali, dans le souci de soutenir les victimes de la Mecque de l’année dernière et les attaques terroristes perpétrées à Bamako.

Qu’est-ce que vous pratiquez actuellement comme activité génératrice de revenus ?

Ah oui ! J’avais même oublié de vous signaler que je suis une coiffeuse hors pair, parce que j’ai appris ce métier depuis que j’étais au second cycle à Sélingué et d’ailleurs, arrivée à Bamako pour mes études secondaires, j’ai cherché à être professionnelle dans ce domaine, en ouvrant un salon de coiffure à Kalabancoura ACI, où j’évolue présentement. En réalité, je peux vous dire que j’ai une très bonne connaissance en coiffure et maquillage féminin. Ce que je gagne dans mon salon de coiffure me suffit largement, même si je n’ai pas eu un travail rémunéré pour le moment. Je parviens à résoudre tous mes besoins vitaux avec mes moyens du bord.

Bintou Traoré, avez-vous un autre mot pour nos lecteurs ?

J’invite tous mes compatriotes qui ne travaillent pas et qui sont au chômage à ne pas rester les bras croisés, car on n’a rien sans peine. L’avenir appartient à ceux qui peinent. Je profite de cette occasion pour lancer un vibrant appel à nos plus hautes autorités du pays de changer leur politique d’insertion des jeunes, à travers des emplois durables. Nous sommes plus d’un million de jeunes diplômés chômeurs au Mali, si l’Etat malien ne change pas sa politique d’employabilité, il est certain qu’il nous formera pour le chômage. Et si rien n’est fait, les sortants des Grandes écoles du pays seront une bombe à retardement qui va exploser un jour ou l’autre, et faire des dégâts importants.

Entretien réalisé par Ousmane DIAKITE

Stagiaire  

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1 commentaire

  1. Travaillez et prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins, enseignait la Fontaine.
    Courage à Mme Doumbia Bintou!!!

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