Mme Diouf Rouguiatou Ndiaye présidente de l’association éducation pour tous : “Au-delà de l’éducation, on s’intéresse à la santé avec la dotation des Cscom en médicaments pour les démunis”

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Dans une interview qu’elle a bien voulu nous accorder, la présidente de l’Association éducation pour tous, Mme Diouf Racky Ndiaye, nous évoque ses différentes réalisations dans le domaine de l’humanitaire au Mali et dans d’autres pays de la sous région.

Aujourd’hui-Mali : Est-ce que vous pouvez nous faire une brève présentation de votre association ?

Mme Diouf Roucky Ndiaye : L’association Education pour tous est une association a but non lucratif engagée dans la réussite scolaire dans le monde, plus précisément dans les pays en voie de développement. Outre le Mali, nous avons eu à faire des actions en Guinée.

Le week-end dernier vous avez procédé à des donations. Pouvez-vous nous expliquer plus précisément de quoi il s’agissait ?

Comme il est de coutume, à l’approche des rentrées scolaires nous donnons des cartables à des enfants.  Nous avons eu à faire des donations pareilles en 2014 avec 180 enfants. Cette année, ils sont au nombre de 300. S’agissant des bénéficiaires, nous avons travaillé avec des associations pour leur identification. Cette année, il faut le préciser, nous avons pensé aux enfants victimes des conflits à Mopti à Tenenkou… Il faut le rappeler, ces associations terrains qui travaillent avec les enfants font un travail magnifique.

En plus de la remise des cartables, avez-vous d’autres projets pour le Mali dans le domaine de l’éducation ?

Oui j’ai beaucoup projets. Le projet prioritaire pour nous dans le domaine de l’éducation, c’est le parrainage suivi scolaire. Cela se fait avec des jeunes volontaires qui s’engagent à s’intéresser à l’enfant sur le plan scolaire.  Le parrain volontaire se rend dans sa famille de l’enfant parrainé, dans son établissement, l’aide à faire ses devoirs et se met en contact le responsable de son établissement. Ce projet suivi scolaire s’explique par le fait que les familles qui sont dans des situations difficiles financièrement portent moins d’attention sur la scolarité de l’enfant car ils ont d’autres priorités. La particularité du projet suivi scolaire de cette année, c’est qu’il y aura un parrain financier, celui-ci va épauler le parrain volontaire pour la prise en charge de ses dépenses au niveau scolaire et dans d’autres domaines. Ce sont des élèves de première année jusqu’en sixième qui sont intéressés par ce projet.

Par rapport aux actions que vous menez, est-ce que vous avez des soutiens de part et d’autre ?

Les soutiens oui, mais de façon anonyme parce que ce sont presque la famille et les amis. Sinon à part ça, je n’ai plus d’autres soutiens. D’ailleurs, je profite de votre micro pour lancer un appel aux bonnes volontés de nous épauler dans nos différentes initiatives. Sinon ce que je fais à travers ces projets, je finance avec le peu de salaire que je gagne. Tandis que je ne gagne pas plusieurs milliers d’euros. Mon engagement dans ce combat s’explique par le fait que, pour moi, l’éducation est prioritaire car tous les pays développés dans le monde mettent en avant l’éducation. Il faut le dire, une bonne éducation permet de diminuer la violence, d’éveiller les consciences.

Au Mali tout est prioritaire, au-delà de l’éducation et ce que vous souhaiterez intervenir dans d’autres domaines ?

Au-delà de l’éducation, on s’intéresse à la santé.  Pour votre information, nous avons amené cette année des médicaments pour les Cscom des quartiers défavorisés car beaucoup de familles démunies ne peuvent se rendre dans les grands hôpitaux. Nous avons amené les appareils pour contrôler le taux de glycémie aux Cscom de Daoudabougou, Sabalibougou. Nous avons stocké des médicaments dans les pharmacies de ces Cscom avec pour consignes de donner gratuitement à toute personne qui se trouve en détresse sur le plan financier. Nous avons procédé de la même manière en 2014.

Avez-vous des ambitions politiques pour votre pays ? 

Non, je suis une personne fédératrice, je crois à un monde idéal. Mon ambition c’est de rassembler tous les fils Mali et du monde. D’ailleurs, je me qualifie même citoyen du monde. En faisant de la politique, je vais prendre parti donc je ne pourrai pas jouer ce rôle. Donc je suis humanitaire à 100%. Pour moi, la priorité, c’est comment sortir de cette situation pour aller vers un développement radieux car personne ne construira ce pays à notre place. Et on ne pourra bâtir ce Mali que quand il y a le dialogue entre nous et la cohésion sociale. Pour preuve, lors de la journée de distribution des kits, il y avait les enfants du Sahel avec leur président, Mohamed Ansary. Il est pour moi le symbole du vivre ensemble car il est métis tourareg, sonraï. Si vous avez remarqué, lors de la remise, j’ai porté une tenue où plusieurs ethnies pouvaient se retrouver en moi, notamment les peulhs, les bambaras et les dogons. Moi je tends la main à tout le monde. En adoptant cette voie, je ne peux aucunement faire de la politique.

Avez-vous un vœu cher pour votre pays le Mali ?

Mon vœu le plus cher pour ce pays, c’est qu’un jour les autres pays du monde disent prenez l’exemple sur le Mali sur tous les plans. Je veux que le Mali soit un endroit idéal.

        Réalisé par Kassoum THERA

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