Mme Diawara Bintou Coulibaly de l’APDF : «Nous nous engageons à soutenir Mme la PM jusqu’au bout»

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Regrouper, organiser et de sensibiliser les femmes en vue de créer une prise de conscience pour leur mobilisation et leur participation effective et efficace à leur propre développement. Telle est l’ambition de l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (APDF) qui est née à la faveur du changement socio politique démocratique instauré dans notre pays à partir du 26 Mars 1991. Dans l’interview qui suit, Mme Diawara Bintou Coulibaly, Secrétaire à l’éducation et à la recherche, assurant la permanence à l’APDF nous donne d’amples explications. Lisez plutôt !

Le Prétoire : Vous venez de fêter vingt ans de votre existence qui coïncide curieusement avec les 20 ans de la démocratie malienne. Quel bilan faite-vous? Mme Diawara Bintou Coulibaly : Je peux dire que le bilan des 20 ans est positif. Nous avons en effet reçu 3.329 dossiers et sur les 3.329 dossiers, nous avons pu résoudre 1.875 dossiers. Ce sont des cas que nous gérons au niveau de notre Centre d’écoute et d’assistance juridique. Ensuite, concernant la participation des femmes, l’APDF a beaucoup fait, car on a eu 320 formations des femmes candidates pendants les 20 ans. On a réalisé beaucoup d’autres activités et aujourd’hui, nous savons que beaucoup de femmes bossent. Il y a eu beaucoup d’Associations et beaucoup de formations. Donc, les femmes peuvent aujourd’hui bien se défendre. L’objectif même de l’APDF, c’est le respect même des Droits de la femme et des enfants.

Mais malgré tout, ces femmes sont toujours confrontées à toutes sortes de violence. Qu’en dites-vous ?
Vous avez parfaitement raison de dire que les femmes sont confrontées à toutes sortes de violence. Mais, dans notre pays, nous savons que c’est les coutumes qui priment sur les droits positifs. Donc, c’est petit à petit que l’oiseau fait son nid. Un changement de comportement demande du temps et de la patience et je suis optimiste du fait que différentes formes de violence ont commencé à diminuer.

En ce qui concerne l’excision dans les autres pays de la sous région, une lutte farouche contre ce fléau est menée. Par contre au Mali, c’est toujours le calme plat. Pourquoi ?
Mme Diawara Bintou Coulibaly :

Les autres pays ont leurs lois en la matière. Par contre, chez nous ici au Mali, on n’a pas encore de loi et je pense qu’il faut beaucoup de volonté de la part de nos politiques. Le vrai problème, c’est que ce sont des pratiques qui sont encrées dans nos coutumes et il est difficile de les éradiquer. Il nous faut alors beaucoup de sensibilisation. Je pense aussi que depuis bien avant les indépendances, on a commencé cette sensibilisation. La première femme député du Mali, Aoua Keïta avait déjà commencé ce travail il y a de cela près 50 ans. A mon humble avis, je pense qu’il faut aujourd’hui aller vers une loi qui ne soit pas que répressive, mais aussi dissuasive. Mais, il ne s’agira pas seulement de voter une loi, il faut aussi et surtout que son application soit effective. Cela permettra non seulement de protéger les fillettes, mais aussi les femmes.

L’accès à l’emploi constitue un grand problème pour les filles. Que fait l’APDF fait pour résoudre cette équation?
En ce qui concerne l’accès à l’emploi des filles, l’APDF fait beaucoup, car chaque année nous inscrivons plus de 10 à 20 filles dans les Centres de formation professionnelle. Nous avons inséré un Centre à Bollé femme en coupe et couture. Ces femmes ont reçu des formations professionnelles également. Nous y avons aussi un Centre d’écoute. Ici au siège de l’APDF, nous avons des stagiaires que nous encadrons et que nous encourageons aussi. Nous avons la jeunesse APDF que nous formons. C’est dire donc que nous faisons tout pour que les filles puissent aller de l’avant. A rappeler également que nous avons des Centres d’alphabétisation pour les femmes à la base. Ensuite, nous faisons des sensibilisations et nous essayons de ramener les femmes de la base pour qu’elles puissent comprendre leurs droits, parce que il est dit que nul n’est censé ignoré la loi.

Cinq femmes sont actuellement dans le gouvernement contre six auparavant. Pensez-vous que la promotion de la femme est effective ?
Le Président Amadou Toumani Touré a nommé une femme Premier Ministre. Cela a été une joie pour les femmes. Mais, le fait que le nombre de femme ait diminué, je pense qu’on n’est pas allé de l’avant. Pour nous, nous pensions que dans ce nouveau gouvernement, il y aurait beaucoup plus de femmes qu’auparavant. C’est ce qu’on espérait. Néanmoins, en tant qu’Association, l’APDF est prête à aider cette dame dans sa lourde mission. Nous nous engageons à la soutenir jusqu’au bout, parce que quand une femme perd au Mali ou quand une femme échoue, ce sont toutes les femmes qui ont échoué.

Quel appel avez-vous à lancer aux femmes maliennes ?
J’invite la gent féminine à chercher à comprendre ce que fait l’APDF, beaucoup de personne ne savent pas ce que nous faisons. On est souvent jugé de loin. Mieux vaut alors aller à la source pour savoir ce que c’est que l’APDF. Je précise au passage que l’APDF non seulement avec les femmes, mais aussi avec les hommes. Nous ne sommes pas contre eux et ensemble, nous allons bâtir ce pays. Ce que nous recommandons, c’est qu’il faut mettre l’homme à la place qu’il faut. De même, les femmes ont des talents à revendre et il ne faut donc pas les mettre de côté. Leur participation effective aux postes de responsabilité est indispensable pour le développement socio-économique et le renforcement de la démocratie dans notre pays.
Propos recueillis par Destin GNIMADI et Seydou Oumar N’Diaye

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