Mme Diawara Aoua Paul Diallo : «Nous voulons un consensus entre les principaux acteurs du monde du travail»

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À l’occasion de la tenue de la Conférence sociale qui s’ouvre aujourd’hui, la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social explique les enjeux de ce rendez-vous majeur devant déboucher sur un pacte de stabilité sociale, sécuritaire et de croissance.

Il s’agira de faire un diagnostic inclusif afin d’apporter des mesures correctives aux inégalités salariales, aux besoins de renforcement du cadre juridique et institutionnel favorable au dialogue social, à la prévention et la gestion des conflits

L’Essor : La Conférence sociale dans le domaine du travail débute aujourd’hui pour prendre fin le 22 octobre prochain. Pourquoi une telle rencontre ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Depuis quelques années, nous assistons à une montée des revendications catégorielles avec son corollaire de grèves souvent illimitées dans les secteurs public et privé. Cette situation contribue à perturber considérablement le fonctionnement global de l’économie nationale, avec des difficultés de tous ordres dans les deux secteurs.

Afin d’aboutir à un apaisement durable du climat social, les pouvoirs publics ont manifesté la volonté d’associer les partenaires sociaux aux réformes portées par le gouvernement de Transition sur instructions du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.  Ainsi, nous voulons obtenir un consensus entre les principaux acteurs du monde du travail sur les questions économiques et sociales essentielles, mais aussi promouvoir la bonne gouvernance, favoriser la paix, la stabilité sociale et économique.

La tenue de cette Conférence sociale dans le domaine du travail est le maillon essentiel de l’adoption d’un Pacte de stabilité sociale, de sécurité et de croissance. Ce pacte fait partie des actions prioritaires inscrites dans le Programme d’action gouvernemental.

Ce rendez-vous nous permettra, entre autres, d’aboutir à cette synergie d’actions tant recherchée entre les différents acteurs du travail afin d’asseoir les bases d’un dialogue social fédérateur et inclusif, tout en faisant le diagnostic des causes réelles de la détérioration du climat social. C’est également l’occasion de proposer des reformes idoines en faveur d’un développement socioéconomique durable.

L’Essor : Comment définissez-vous ce Pacte de stabilité, sociale, sécuritaire et de croissance ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Nous voulons dégager un consensus général entre tous les acteurs autour des problématiques majeures du monde du travail. Cela, à travers un diagnostic inclusif afin d’identifier et d’apporter des mesures correctives idoines concernant les sujets d’intérêt commun à savoir :  les inégalités salariales, les besoins de renforcement des capacités des acteurs tripartites, du cadre juridique et institutionnel favorable au dialogue social et les mécanismes appropriés de prévention et de gestion des conflits. C’est cela qui nous amènera à bâtir les grandes lignes d’un pré accord devant favoriser la pose des jalons d’un Pacte de stabilité sociale.

L’Essor : Quel sera l’impact de cette rencontre majeure sur les différentes revendications syndicales persistantes qui menacent la stabilité de plusieurs secteurs ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Ce Pacte vise à ébaucher un plan d’action incluant toutes les grandes préoccupations individuelles et collectives des organisations syndicales et patronales, en accord avec la partie gouvernementale, afin de favoriser le traitement de toutes les revendications des travailleurs dans un cadre uniforme, consensuel et apaisé. Le Pacte se présente donc comme un puissant outil de prévention et de gestion des éventuels conflits dans le milieu du travail à travers lequel, les parties vont gérer les sujets d’intérêt commun dans un climat de confiance mutuelle.

L’Essor : Quels sont les acteurs concernés ? Quelle appréciation faites-vous de leur adhésion à l’initiative ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Trois principaux groupes d’acteurs prendront activement part à cette conférence à savoir le gouvernement, le Conseil national du patronat du Mali (CNPM), les travailleurs regroupés au sein des centrales syndicales et les syndicats non affiliés, avec l’accompagnement du Bureau international du travail (BIT). Le gouvernement sera représenté par les départements ministériels, les directions des ressources humaines (DRH) et les délégués régionaux gouverneurs de région et du District, directions régionales du travail, de l’emploi ainsi que du développement social et de l’économie solidaire.

L’inclusivité et le consensus sont les garants de cet événement majeur. C’est pourquoi, nous nous sommes organisés au sein d’une commission et de quatre sous-commissions impliquant tous les acteurs cités plus haut dans le processus d’élaboration des termes de référence jusqu’aux documents devant servir de base de discussions dans les travaux techniques.

C’est donc le lieu pour moi de remercier et féliciter la commission d’organisation de la Conférence qui a été composée de façon tripartite (gouvernement, patronat et syndicats) pour le travail remarquable abattu dans le consensus en vue de la réussite de l’évenement. Leur participation active aux travaux d’organisation de la conférence est un gage de leur adhésion pleine et entière à cette initiative.

L’Essor : Quel mécanisme de suivi comptez-vous mettre en place pour la prise en compte des recommandations qui en seront  issues ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Conformément à la vision des plus hautes autorités de la Transition, les recommandations qui sortiront de cette Conférence sociale auront un caractère exécutoire. Leur mise en œuvre à travers un mécanisme consensuel et en accord avec le patronat et les organisations syndicales de travailleurs sera le garant de la durabilité de cet accord social pour donner une stabilité durable à notre pays, soutenu par un plan d’action de mise en œuvre qui sera élaboré et validé à son tour par tous les acteurs.

Je voudrais rendre grâce à Allah de nous avoir permis de trouver déjà un premier consensus entre toutes les parties prenantes pour la tenue de cette Conférence. C’est la preuve que les travailleurs du Mali, leurs organisations syndicales respectives et le patronat malien sont capables de dépasser leurs différences et de se retrouver autour de l’essentiel qui est la stabilité du Mali et le bien-être de nos compatriotes dans le respect de notre souveraineté.

J’appelle les différents participants à mettre le Mali au-dessus de tout à travers leur participation active aux ateliers thématiques et à la plénière. Je leur réitère le soutien des plus hautes autorités de la Transition et mon engagement personnel à leurs côtés tout au long de ces travaux. Je les rassure également de mon engagement sans faille pour la mise en œuvre des recommandations qui en seront issues.

Propos recueillis par

Mohamed D. DIAWARA

Par 

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