Mme Coulibaly Mariam Coulibaly, gouverneure de la Région de Dioïla : «Quand un homme perd sa culture, il devient esclave de celui dont il consomme la culture»
La gouverneure de la Région de Dioila, Mme Coulibaly Mariam Coulibaly, figure désormais dans le club trés select des femmes qui sont arrivées a crever le plafond de verre dans le corps des administrateurs civils. Elle a une conscience claire de Année de la culture, décrétée par le Président de la Transition, et entend tout mettre en ceuvre pour qu’a l'heure du bilan la région n’ait aucun regret. Elle s’est confiée a I’Essor dans les lignes qui suivent

L’Essor : Le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a décrété 2025 comme Année de la culture à l’occasion de ses vœux de nouvel An. Quels commentaires vous inspirent cette décision ?
Mme Coulibaly Mariam Coulibaly : La décision des autorités de la Transition permettra aux Maliens de se rappeler qui ils sont et d’où ils viennent en vue de se réapproprier leur destin. En effet, il est admis par de nombreuses communautés que quand un homme perd sa culture, il devient esc lave de celui dont il consomme la culture.
La décision du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, de décréter 2025 comme Année de la culture présage une réelle prise de conscience sur l’urgence et la nécessité d’un retour à nos valeurs fondamentales comme l’honnêteté, le travail bien fait, la reconnaissance, le respect de la patrie, mais aussi la formation d’un citoyen nouveau. Bref, c’est une décision qui renvoie aussi à une souveraineté culturelle.
L’Essor : Comment votre région compte-t-elle accompagner cette volonté politique du Chef de l’État qui vise à insuffler une âme supplémentaire au secteur de la culture ? Quelles sont les principales activités prévues dans la Région de Dioïla ?
Mme Coulibaly Mariam Coulibaly : Dès l’annonce de la directive du Chef de l’État, le service régional de la culture a entrepris d’actualiser la liste des éléments culturels au plan régional en vue de faire connaître au grand public les merveilles de la région et mettre en valeur les sites touristiques naturels, artificiels comme les bois et mares sacrés ainsi que les folklores, etc. Nous avons commencé un vaste travail de sensibilisation à travers les services techniques et un programme de revitalisation des sites et monuments qui étaient rangés dans les oubliettes.
Au-delà, nous facilitons l’organisation des manifestations culturelles pour faire revivre des pas de danse et des mouvements qui faisaient la fierté de la zone. On peut citer à titre d’exemple la coopérative des femmes de Dioïla qui a organisé une soirée traditionnelle pour parler de «Tékéretolon», de danse «Gomba» ou du «Bari».
L’Essor : La Région dispose de plusieurs sites touristiques et d’un important patrimoine immatériel, notamment le site «Ma Siraba». Est-ce que la décision des autorités de la Transition offre l’opportunité à Dioïla de les valoriser ?
Mme Coulibaly Mariam Coulibaly : Effectivement, en plus du site de Ma Siraba, qui reste l’un des plus connus de la région, les autres sites identifiés par les services techniques en charge de la culture et du tourisme seront mat
érialisés et dans la mesure du possible exploités pour générer des revenus au profit de la population, mais aussi des collectivités qui les abritent.
Déjà, les deux directions régionales travaillent pour la validation d’un circuit touristique et un travail technique est en cours depuis quelque temps afin de faire l’état des lieux des sites et monuments du patrimoine culturel en vue de le soumettre au niveau national pour être inscrit sur la liste du patrimoine national mat
ériel et immatériel. Pour le site Ma Siraba, vous constaterez que le travail est très avancé et le site est protégé, car même les bois morts ne peuvent être utilisées par les femmes dans un rayon d’un hectare.
L’Essor : Quel message lancez-vous à la population pour une meilleure implication dans les activités culturelles ? Qu’attendez-vous d’elle ?
Mme Coulibaly Mariam Coulibaly : Je lance un vibrant appel à toute la population de la région, afin d’accompagner concrètement l’initiative du Général d’armée Assimi Goïta. Ce, en faisant connaître tous les trésors culturels dont regorge la circonscription, y compris ceux en voie de disparition comme la danse de Missi. Le gouvernorat reste disponible pour l’accompagnement des initiatives allant dans le sens de la r
éussite de l’Année de la culture.
L’Essor : La plupart des nouvelles régions sont confrontées à un problème d’infrastructures leur permettant d’accueillir les grands événements comme la Biennale artistique et culturelle. Qu’en est-il à Dioïla ?
Mme Coulibaly Mariam Coulibaly : Au regard de la taille de la population de Dioïla, 770.681 habitants, tous cercles confondus (Dioila, Fana, Massigui, Béléko, Banco et Mena), nous ambitionnons d’avoir une salle de spectacle moderne, qui répond aux normes internationales avec une capacit
é d’accueil de 3.000 places environ et un stade sportif multifonctionnel pour un meilleur épanouissement de la jeunesse.
De même, la création d’un orchestre régional contribuerait à mettre en valeur les traditions musicales du terroir. C’est aussi le lieu de lancer un appel patriotique à tous les filles et fils de la région à s’investir dans le développement des infrastructures hôtelières et commerciales en vue d’accueillir des grands évènements et des personnalités de marque qui viendront découvrir les merveilles de la région comme la Banque culturelle de Degenkoro, les Abeilles de Kunabougou, les Poissons sacrés de Niantatjila Dioïla, etc. Cependant, la région est prête à accueillir la Biennale artistique et culturelle de 2027 à bras ouverts surtout à relever le challenge de l’hébergement et des infrastructures pour le spectacle.
Propos recueillis par
Amadou SOW
Soumaïla Bamba
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Gouverneure de Dioïla, une compétence avérée
Quatrième femme à être nommée à la tête d’une région administrative en qualité de gouverneure et deuxième femme gouverneure de Dioïla, Mme Coulibaly Mariam Coulibaly, traduit sur le terrain la confiance placée en elle par les autorités de la Transition. Comme les autres femmes gouverneures, elle s’impose parce qu’elle observe, écoute, analyse et tranche avec des éléments d’appréciation nécessaires et conformément aux textes.
Administrateur civil de classe exceptionnelle, la gouverneure de Dioïla a grimpé les échelons avant de prendre les rênes de la Région de Dioïla. Elle séduit par la finesse de ses analyses, la pertinence de ses observations, sa capacité à fédérer les énergies et à tirer le meilleur de ses collaborateurs et collaboratrices et sa vision stratégique.
Depuis sa prise de fonction, Mme Coulibaly Mariam Coulibaly a exprimé son engagement à œuvrer constamment pour le bien-être de la population de Dioïla et de la région. Elle ne cesse d’appeler à l’unité et à la coopération pour relever les défis de la région. Aux yeux de plusieurs observateurs et concitoyens de la capitale régionale, Dioïla, si l’on devrait l’évaluer après 4 mois à la tête de la région sur une échelle de 1 à 10, la gouverneure aurait eu la note maximale parce que tout ce qu’elle accomplit est empreint de sérieux, de rigueur, de discipline, mais surtout du sens de la responsabilité et du devoir. L’un de ses combats demeure la réussite de l’Année de la culture à travers une participation de belle facture de ses troupes.
Détentrice d’une maitrise en droit, obtenue à l’École nationale d’administration (ENA), Mariam Coulibaly a été leader exemplaire dans le domaine du genre et développement au Programme leadership de femme Amex international/USAID et au Tribunal de Koutiala. Elle a aussi été consul général du Mali à Bouaké avant de retourner au pays pour servir au compte du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Elle a été décorée de la médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mali.
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Biennale artistique et culturelle de Tombouctou : La phase nationale prévue en décembre prochain
La Biennale artistique et culturelle coïncide avec l’Année de la culture décrétée par le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta. Le Conseil des ministres de mercredi dernier a donné le calendrier des différentes phases de ce rendez-vous culturel majeur qui doit se tenir cette année à Tombouctou.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, la phase locale se tiendra en juillet prochain tandis que celle régionale est programmée pour septembre prochain. La phase nationale, qui verra l
’ensemble des 19 régions et le District de Bamako se retrouver dans la cité des 333 Saints (Tombouctou) pour rivaliser de créativité, de savoir et savoir-faire et montrer des pans entiers de la culture malienne, se déroulera en décembre 2025.
Après la remise des prix de la Biennale de Mopti en 2023, le flambeau avait été passé aux autorités de Tombouctou, une région qui continue sa mue pour accueillir la prochaine biennale artistique et culturelle dans les meilleures conditions. Il est bon de rappeler à toutes les occasions que la Biennale se tient dans un contexte marqué par la volonté du Chef de l’État de mettre la culture en avant à travers l’Année de la culture. En d’autres termes, il s’agit de faire de la culturelle un instrument de développement et de souveraineté affirmée de notre pays.
Déjà, les responsables de la 6è région administrative travaillent d’arrache-pied pour réussir le challenge. C’est dans cet esprit aussi que le ministère chargé de l’Artisanat et de la Culture, sous le leadership de Mamou Daffé, a aussi initié le Projet Mali culture 2025 et entend faire de cette biennale un moyen de consolidation de la cohésion sociale et de réconciliation dans un Mali unifié. Il faut rappeler que la Biennale artistique et culturelle est le plus grand événement artistique.
Envoyés spéciaux
Amadou SOW
Soumaïla Bamba
Amadou SOW
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