La Société navale guinéenne est l’une des plus importantes et anciennes structures portuaires en Guinée. Sa directrice générale, Mme Cissé Fatoumata brosse ici ses missions et compétences et tend une main commerciale en direction des opérateurs économiques maliens.
Mali Tribune : Qu’est-ce que la Société navale guinéenne ?
Mme Cissé Fatoumata : La Société navale guinéenne est l’armement national de la République de Guinée. Cela veut dire concrètement qu’elle a pour mission l’exploitation des droits de transport maritime du pays. Cela consiste au transport maritime à l’import, à l’export ainsi qu’aux activités connexes qui sont la consignation, la manutention et le transit. Voici brièvement ramassés nos missions et objectifs.
Mali Tribune : Le port autonome de Conakry se présente comme port naturel du Mali. A l’issue de cette mission du Conseil malien des chargeurs (CMC), qu’attendez-vous des opérateurs économiques maliens en direction de votre structure qui semble ne pas être bien connue d’eux ?
Mme C. F. : Le port autonome de Conakry étant le port le plus proche de Bamako, donc du Mali est bien sûr considéré comme le port naturel du Mali. Nous, en tant qu’armement, nous attendons à ce que nos services soient utilisés par nos frères maliens. Cela autant à travers le transport maritime en tant que tel, mais aussi à travers le convoyage du fret à partir de Conakry jusqu’à Bamako ou dans d’autres villes plus proches de la Guinée. Nous sommes une société d’Etat bien sûr, mais nous rendons des services compétitifs en termes de prix, de délai de livraison et en termes de qualité de service. Donc nos attentes sont dans tous les domaines, au niveau de tout ce qui est considéré comme fret. Nous sommes prêts à répondre aux exigences des partenaires maliens. Nous sommes prêts à discuter avec eux pour offrir des services qui répondent le mieux à leurs attentes ou qui permettraient le mieux de préserver leurs intérêts ainsi que les nôtres.
Mali Tribune : Le Mali c’est 7 millions de tonnes de fret par an. La Société navale guinéenne est-elle outillée ou prête à faire face aux opérations portuaires maliennes ?
Mme C. F. : Le volume du fret malien qui passe par la Guinée aujourd’hui, n’est pas ce que nous souhaitons. Pendant ces dernières années, depuis l’avènement du président Alpha Condé au pouvoir, des investissements colossaux ont été faits pour améliorer les infrastructures et les équipements au port de Conakry. Aujourd’hui, nous sommes en même d’offrir des services de qualité, compétitifs à travers les infrastructures dont nous disposons. La route nationale guinéenne de Koya jusqu’à Dabola est en reconstruction. Ce qui vient faciliter l’atteinte de ces objectifs. C’est vrai, le Mali a un important volume de marchandises, mais celui qui passe par ici n’est pas à hauteur de souhait à ce jour. Cependant, les relations guinéo-maliennes ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a de la place, il y a matière à améliorer, tout le monde est conscient de cela, chacun connait sa part de travail. Donc, je peux dire que oui, nous pouvons coopter un certain nombre de ce volume de fret au fur et à mesure dans l’intérêt des partenaires maliens que ceux guinéens.
Propos recueillis par
Abdrahamane Dicko
(depuis Conakry)