Le Républicain : Pouvez-vous nous présenter votre structure Microcred?
Michel Iams : Microcred Mali est une institution de micro-finances qui a démarré ses activités en septembre 2013 et qui a obtenu un agrément micro-finances, un mois avant soit en août 2013. Nous avons un statut juridique de société anonyme avec les actionnaires comme Microcred holding qui détient 55% ; Afric invest qui est un fonds d’investissement basé à Tunis avec 30%, et enfin AFC, la branche privée de la Banque Mondiale qui détient 15%.
Notre vocation est de fournir des services financiers aux micros, petites et moyennes entreprises maliennes du crédit, de l’épargne, de l’assurance et des transferts d’argents. Et dans l’avenir nous comptons offrir ces mêmes services financiers à une population plus large que les entreprises. Mais pour l’instant notre cible est constituée des petites entreprises maliennes.
Quels sont les objectifs de Microcred et les moyens pour les atteindre?
Notre objectif, en général, c’est d’atteindre le plus grand nombre de personnes et d’entreprises. Aujourd’hui, nous avons 8.000 clients dont 6. 000 emprunteurs, quatre agences et un encours de crédit de près 9 milliards de FCFA. Il y a un encours d’épargne de près de 3 milliards de FCFA. L’objectif pour la fin 2015, c’est d’atteindre 15.000 clients, un encours de crédit de 20 milliards de FCFA, un encours d’épargne de 7 milliards de FCFA et 7 agences. Vous voyez qu’on a des objectifs assez ambitieux à la fois sur Bamako et aussi sur les régions parce que nous comptons ouvrir nos deux prochaines agences dans les régions. Sans doute dans la région de Sikasso. Donc les moyens pour les atteindre sont nos agences. C’est la création d’agences. La prochaine agence ouvrira ses portes en fin février à Bamako. Nous couvrirons ainsi toute la ville de Bamako. Et puis les deux prochaines agences, après Bamako, seront dans les régions. Petit à petit, nous couvrirons tout le territoire malien. D’abord nous nous concentrons sur les zones urbaines et plus tard, dans deux ou trois ans, nous regarderons s’il est possible d’installer des agences ou des correspondants pour fournir les services financiers aux populations rurales. Mais, pour l’instant, nous nous concentrons sur les populations urbaines.
Le Républicain : Quels sont les structures financées par Microcred au Mali ?
Les structures financées sont des petites entreprises, essentiellement commerciales. Le Mali étant un pays de commerce, il y a beaucoup de Maliens qui font du commerce local, régional ou international. Nous finançons à 80% des entreprises commerciales, les entreprises de services à 10% et pour la petite production artisanale à 10%.
Quels sont les partenaires de Microcred ?
Nous avons plusieurs types de partenaires. Nos partenaires les plus proches ce sont nos actionnaires dont la Holding qui est basée en France à Paris, Afric invest qui est basée en Tunisie et AFC, la filiale de la Banque Mondiale. C’est eux qui nous accompagnent en financements et en moyens techniques. On a un autre partenaire qui est l’Agence Française de Développement (AFD) qui nous apporte des fonds, des subventions pour financer l’assistance technique. Surtout le démarrage sur les trois premières années. Et enfin on a des partenaires qui sont des compagnies d’assurances qui nous apportent des dettes et des dépôts à terme. On peut les appeler des partenaires parce qu’ils nous font confiance, même s’ils sont aussi des clients.
Quel est l’impact de vos activités sur l’économie malienne ?
L’impact, il est à double titre. Il y a d’abord l’impact direct qui est l’emploi. En effet, on emploie 200 personnes qui bénéficient de salaires, achètent et consomment. Cela participe à la croissance de l’économie. Ensuite, le deuxième aspect, c’est notre financement. On finance des petites entreprises qui vont avec ces financements acheter des biens soit au Mali soit à l’étranger. Et puis avec les revenus et les recettes, elles vont dépenser au Mali. Dépenser, on espère bien, en éducation et en santé. Et donc contribuer à l’amélioration du bien-être de ces familles, des ménages. Ces entreprises, par la consommation, contribuent au développement économique du pays.
Votre mot de la fin
Je pense que Microcred est une société qui agit concrètement pour le bien-être de ses employés, mais aussi de ces clients. Nous souhaitons former une communauté employés-clients, c’est-à-dire ne pas être simplement une entreprise qui fournit des services financiers, mais aller au-delà. Pour ça, nous avons un slogan qui est : « voir plus grand ». Nous souhaitons vraiment constituer, former une communauté de valeurs entre la société et les clients. Disons un ensemble cohérent, homogène avec les mêmes valeurs.
Interview réalisée par Ousmane Baba Dramé
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