Me Moustapha Cissé, président de l’Aige : «nous sommes à pied d’œuvre pour relever le défi»

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Le président de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) semble avoir une vision claire des grandes lignes de sa mission. Il en fait la démonstration en abordant, dans cet entretien, la question de l’organisation du référendum et des élections générales. Sa ligne directrice : la transparence et la crédibilité des scrutins

L’Essor : Vous venez d’être élu par vos pairs président de l’AIGE,  quelles sont vos impressions ?
Me Moustapha Cissé : C’est une impression de reconnaissance d’abord vis-à-vis de mes pairs qui m’ont fait l’insigne honneur de me porter  à la tête de l’AIGE. Nous sommes convaincus que ce n’est pas le président à lui tout seul de faire le travail. C’est une dynamique qui sera mise en œuvre. Et la confiance qui a été placée en ma modeste personne est un engagement à persévérer pour que nous puissions atteindre nos objectifs et travailler avec responsabilité. Tout en ayant à l’esprit que nous avons des textes juridiques majeurs dont nous devons sauvegarder la mise en œuvre.
Nous sommes les membres nommés par le président de la Transition,  le colonel Assimi Goïta, par décret  pour constituer le collège de l’Autorité indépendante  de gestion des élections. Cette structure qui est l’organe administratif nouvellement créé par la loi électorale a pour prérogative essentielle d’assurer l’organisation et la gestion de tout le processus électoral.  Nous avons des structures  qui font partie des démembrements  de l’AIGE. Elle a des coordinations au niveau national,  des régions, des cercles et des communes. Nous avons aussi des coordinations à l’extérieur au niveau  des différentes ambassades et des  consulats de la République du Mali. Donc, c’est une véritable administration électorale dont il s’agit et qui sera animée par les 15 membres. Nous sommes en session de travail préliminaire. Nous avons commencé nos travaux pratiquement ce mardi. Le jeudi dernier, nous étions là, nous avons commencé avec la relecture du règlement intérieur de notre organe. Et nous avons mis en place, le bureau de l’AIGE qui est composé de quatre personnes. Aux termes de la loi électorale, le bureau de l’AIGE comprend un président, un vice-président et deux rapporteurs. Avec les autres collègues, nous serons appelés à animer avec responsabilité, détermination et patriotisme cet organe. Le premier organe indépendant de gestion des élections  au Mali est aux côtés des autres structures qui vont  habituellement intervenir, notamment le ministère de l’Administration territoriale qui sera un partenaire privilégié pour assurer l’organisation matérielle, la mise en œuvre de toute cette véritable machine électorale.


L’Essor : Sous quel signe, placez-vous votre mandat ?
Me Moustapha Cissé : Nous le plaçons sous le signe de la responsabilité, de l’engagement, de l’humilité vis-à-vis de notre pays, de notre peuple et de ses dirigeants.


L’Essor : D’où sont issus les membres de l’AIGE ?
Me Moustapha Cissé : Les déclinaisons sont dans la loi électorale, il y a des représentants des pouvoirs publics, ceux des partis politiques et de la société civile. Nous sommes 15 au total. C’est ce qu’on appelle le collège des membres de l’AIGE. C’est à ce groupe qu’il appartient d’organiser, d’assurer la coordination, de mettre cette véritable machine électorale. C’est une première dans notre pays et nous sommes élus pour un mandat de 7 ans. Alors, il y a du travail qui nous attend. D’ores et déjà, nous sommes à pied d’œuvre pour relever le défi non seulement pour l’intérêt supérieur de notre pays mais aussi la crédibilité du processus électoral. Et des élections que nous sommes appelés à organiser dans les mois à venir.


L’Essor : Existe-t-il un calendrier précis pour l’installation des démembrements de l’AIGE à l’intérieur et à l’extérieur ?
Me Moustapha Cissé : Ce calendrier va être décliné dans les jours à venir. L’AIGE vient d’être mise en place. Nous sommes en pleine action. Nous avons des textes fondamentaux à adopter, notamment le règlement intérieur, le manuel de procédure de gestion qui vont permettre à la structure de pouvoir appréhender ses prérogatives et pouvoir les mettre en œuvre sur le terrain. L’installation des démembrements de cette machine électorale et d’administration électorale va se faire dans les jours et mois à venir.      

    
 L’Essor : Comment comptez-vous vous inscrire dans la dynamique de la refondation pour combler les attentes des Maliens ?
Me Moustapha Cissé : C’est une expression qui est à la vogue. Ce qui nous importe le plus c’est de pouvoir assurer d’abord la mise en œuvre de nos différentes prérogatives. Et de faire en sorte que ce pour quoi, nous avons été  appelés que  nous puissions nous-mêmes le maîtriser. Il y a des questions  de formation qui sont des sujets pointus  auxquels nous allons nous atteler très rapidement: la formation des membres de l’AIGE et celle des membres de nos différents démembrements. Lorsque vous êtes investis d’une mission aussi importante comme l’organisation des élections, vous n’avez pas le droit d’être médiocre. Donc, nous avons le souci de respecter cet engagement qui est l’engagement majeur qui, à terme, nous permettra d’assumer notre responsabilité, notre rôle et notre place par rapport aux missions qui nous sont dévolues. Et de faire en sorte que nous puissions apporter  une contribution de qualité à la consolidation   de la démocratie dans notre pays.


L’Essor : L’organisation des élections générales et du referendum est un défi. Comment comptez-vous gagner ce challenge ?
 Me Moustapha Cissé : Je préfère que vous nous jugez à l’acte. Donnez-nous le temps de nous installer, de commencer à agir. Nous aurons le temps de communiquer et de décliner tous ces aspects dont vous parlez.


L’Essor : Pouvez-vous rassurez nos concitoyens que les élections que vous préparez se tiendront dans les délais impartis?   
 Me Moustapha Cissé : Dans tous les cas, un calendrier électoral et un chronogramme des activités seront élaborés en ce qui concerne l’AIGE. Puisque que nous sommes dans un état moderne et démocratique, il y a d’autres instances qui interviennent aussi au niveau de cet encadrement. Il s’agit des encadrements administratif, juridique et les prérogatives qui sont les nôtres par rapport à la loi électorale qui nous donne comme prérogatives l’organisation et la gestion de l’ensemble du processus électoral. Maintenant, au niveau de notre volonté de réussir, nous sommes déjà dans les grands échanges, dans les grandes discussions pour essayer d’asseoir d’abord les fondements  de cette commission. Nécessairement, nous allons le faire avec beaucoup d’humilité, mais avec responsabilité et détermination. Et de faire en sorte que nous apportions non seulement la preuve que nous sommes des hommes et des femmes compétents. Mais la preuve aussi que l’émergence de notre pays, le devenir d’un Mali moderne, stable, respecté par ce que nous savons faire par nous-mêmes en relation, bien sûr, avec nos partenaires.  


L’Essor :  L’AIGE est chargée d’organiser des élections avec les services de l’état. Comment percevez-vous ce dispositif ?       
Me Moustapha Cissé : Les prérogatives sont clairement définies par les textes qui encadrent l’organisation et la gestion des élections. Je vous ai dit tantôt que nous avons pour missions principales l’organisation et la gestion de l’ensemble du processus électoral. Traditionnellement, nous avions à l’époque trois structures qui concourent à l’organisation des élections. Nous avons le ministère de l’Administration territoriale, la Commission électorale nationale indépendante et la Délégation générale aux élections. Aujourd’hui, cette architecture a été refondue. Nous avons une autorité administrative indépendante qui est chargée de la gestion des élections. Nous avons les passerelles, des plateformes de collaboration extrêmement précises et indiquées par la loi électorale. L’organisation des élections, ce n’est pas du ôtes-toi que je m’y mette. Nous avons la loi qui définit les grands chantiers sur lesquels nous devons pouvoir faire nos déclinaisons. Nous avons la mise en oeuvre qui se fait par des humains et nécessairement nous voulons des plateformes de collaboration fraternelle, mais responsables pour assurer nos différentes responsabilités en ce qui concerne le processus électoral.


L’Essor : Les élections sont souvent entachées d’irrégularités et de contestations dans notre pays. Qu’allez-vous faire pour changer la donne?  
Me Moustapha Cissé : Cette donne, est-ce qu’elle est fondée ? Est-ce que ce n’est pas une perception ? Je ne pourrais pas vous dire exactement quelles sont ces irrégularités pour lesquelles, peut-être, il y a un qualificatif aussi fort. Je précise simplement que nous avons des prérogatives propres pour lesquelles nous ne nous méprenons nullement sur la qualité du travail que nous devons pouvoir faire, les responsabilités que nous devons pouvoir assumer. Nous n’avons pas le droit à l’échec, c’est un devoir citoyen que nous allons  faire un devoir de responsabilité aussi. Je pense que nous serons jugés, peut-être, dans les mois à venir, nous pouvons revenir sur cette question pour vous donner des déclinaisons beaucoup plus claires.      

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