Un problème de restriction de bourse oppose le Centre des œuvres universitaires (Cenou) et certains étudiants, depuis bientôt 4 mois. Dans cet entretien, le président du Collectif mis en place pour revendiquer le droit des étudiants, Mamadou Zié Sanogo apporte plus d’éclairage.
Mali Tribune : Pouvez-vous nous expliquer un peu cette histoire de restriction sur vos bourses ?
M. Z. S. : En septembre 2018, le CNECE a lancé le concours d’entrée dans les différentes IFM. Tous les candidats ayant rempli les critères d’éligibilité étaient autorisés à concourir. Après 5 mois de cours dans les IFM et 4 mois de cours dans les facultés, approximativement 2000 étudiants, inscrits également dans d’autres facultés, ont constaté une restriction sur leurs cartes bancaires, sans être informés au préalable, après le payement de 6 mois de bourses plus le trousseau (1ère tranche) dans leurs facultés d’origine. A noter que les étudiants concernés dans certaines facultés comme la FST avaient déjà reçu leur première tranche avant la restriction. Après la restriction, tous ceux qui avaient des sommes sur leur carte ont été privés de leur argent jusqu’au jour d’aujourd’hui.
Mali Tribune : Pourquoi cette restriction sur vos bourses ?
M. Z. S. : Après investigation auprès du comité local de la FMOS/FAPH, nous avons appris que la restriction était une politique de l’Etat, due à notre présence dans les IFM et dans une Faculté en même temps. L’Etat a demandé aux étudiants concernés de faire une demande de transfert de bourses de l’IFM à la faculté sous l’accord du Cenou. Une semaine plus tard, on a constaté la réactivation des cartes de certains de nos camarades dans la même situation. Par exemple la faculté de Pharmacie. D’autres ont fait une demande au niveau de certaines agences de Ecobank pour la levée de la restriction sur leurs cartes et cela a été fait. Malgré cela, la majeure partie des étudiants inscrits dans deux structures ont malheureusement toujours une restriction sur leurs cartes bancaires jusqu’à ce jour. Les concernés se sont regroupés en collectif pour la restauration de leur bourse au niveau des facultés. Après quelques démarches, on a constaté l’arrivée de la 2è tranche que les cartes réactivées ont été alimentées. Cette alimentation des cartes prouve une défaillance du Cenou face à ce problème.
Mali Tribune : Qu’avez-vous faite pour réclamer réparation ?
M. Z. S. : Nous avons essayé de joindre plusieurs fois la coordination nationale des élèves et étudiants afin de leur exposer le problème, mais cela fut impossible suite à leur indisponibilité. Ainsi, on a mené des démarches administratives au Cenou et au ministère de l’Enseignement supérieur sans suite.
Mali Tribune : Aujourd’hui, que vous voulez-vous réellement ?
M. Z. S. : Nous voulons la levée des restrictions sur nos cartes bancaires dans un bref délai afin de récupérer les sommes qui se trouvaient sur nos cartes.
Avoir nos bourses en intégralité dans les différentes facultés puisque nous n’étions pas informés de leur politique afin de mettre tous les étudiants sur les mêmes pieds d’égalité. Mettre en place un système d’information pour informer tous les candidats des modalités et des politiques en vigueur.
Entretien réalisé par
Koureichy Cissé