Mamadou Sinsy Coulibaly : « Il faut rapidement définir des mécanismes d’appui aux entreprises »

2

À l’instar des autres pays du monde, le Mali est frappé de plein fouet par les effets du Covid-19. Les mesures préventives prises pour y faire face impactent une économie déjà fragilisée par la crise sécuritaire qui dure depuis près de huit ans. Le président du Conseil national du patronat du Mali exprime ses inquiétudes

L’Essor : Au fur et à mesure qu’avance la crise sanitaire, les effets économiques tendent à reléguer au second plan l’impact sanitaire. Comment peut-on mesurer concrètement l’ampleur de cette crise sur les entreprises maliennes ?
Mamadou Sinsy Coulibaly : Ce sont tous les secteurs d’activités, tous les pans de l’économie et même les finances qui sont touchés par cet agitateur de coronavirus qui sévit dans notre pays. Tout est à l’arrêt. L’économie ne bouge plus. Je ne vois pas de secteur qui n’est pas sinistré. Que ce soit l’hôtellerie, le tourisme, les banques, la santé, l’industrie, le transport, ça ne marche nulle part. Tout est sinistré. L’hôtel Sheraton vient de perdre la plaque Sheraton. Économiquement, aucun modèle n’est rentable pour les entreprises aujourd’hui.

La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a fixé à 4,5% le taux légal d’emprunt en République du Mali et dans toute la zone Uemoa. Aucune banque malienne ne le respecte et personne ne se lève pour dénoncer cette pratique. Comment voulez-vous qu’on s’endette à des taux de 10 à 12% pour créer des emplois ? C’est impossible.
Même si la maladie finit demain, l’économie continuera à souffrir, car nous ne sommes pas gouvernés économiquement ni financièrement. Les entreprises sont rackettées tous les jours.

L’Essor : Comment les entreprises arrivent-elles alors à surmonter cette crise ?
MSC : Surmonter ? Ce serait un miracle. L’économie se fonde sur du réel. C’est un plus un égale à deux. Nous avons l’habitude de rebondir. Difficile de savoir combien de temps cela prendra pour que les entreprises se ressaisissent. Une chose est sûre, nous ne comptons sur personne pour ce faire. Nous comptons sur nous-mêmes, nos partenaires et les travailleurs. Les travailleurs et les employeurs vont se mettre ensemble pour voir la possibilité d’évoluer ensemble. Nos sorts sont liés.

L’Essor : De plus en plus de travailleurs sont mis en chômage technique. Qu’est-ce que vous proposez pour éviter d’éventuels licenciements massifs ?
MSC : Pour le moment, il n’y a pas de licenciement à ma connaissance. Le contrat de travail dans notre pays prévoit un certain nombre de procédures à suivre avant d’aller au licenciement. Certaines entreprises ont mis des employés en chômage technique pour une durée de trois mois. Si dans trois mois, les choses ne changent pas, il y aura des licenciements massifs dans les mois qui vont suivre. Il faut s’attendre à cela. Les entreprises ne pourront pas tenir. Certaines entreprises ne produisent plus. Économiquement, aucun modèle n’est rentable dans nos entreprises aujourd’hui. Les prix de certains produits ont grimpé. Comment voulez-vous qu’un entrepreneur puisse continuer ses travaux dans ces conditions là ?

…….lire la suite sur lessor.site

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

    • Bonjour

      D€BLAT€RAT€UROPÉ€N

      D€BATLANTI$T€

      GRAND$_MOT$_P€TIT$_GE$T€$

      BLAIR€AUX_OCCID€NTAUX

      FRANCOLLABO

      €$PLANADAGR€$$IFRANÇAI$

      OUTRAG€UROPÉ€N
      AFFUT€UROPÉ€N

Comments are closed.