Mamadou Oumar Sidibé, Président du PRVM-FASOKO : « Comptons sur notre propre force. Personne ne fera le Mali à notre place »

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Dans cette interview, le Président du PRVM-Fasoko Mamadou Oumar Sidibé revient sur l’actualité au sein de son parti, les grands projets et appelle les Maliens à s’unir pour sauver le pays. Soutien de la transition, il invite le gouvernement au respect des engagements tenus dans l’agenda proposé pour préserver la crédibilité du pays. Par rapport à la prochaine élection présidentielle, il affirme son engagement à valablement défendre le parti s’il est investi candidat.

 Mali Tribune : Comment se portent le PRVM-Fassoko et son président Mamadou Oumar Sidibé au lendemain du verdict du Tribunal la Commune VI ? 

Mamadou Oumar Sidibé : Notre parti tient bon et reste fixé sur ses priorités parmi lesquelles la survie de notre nation. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons décidé de faire la politique avec le PRVM-Fasoko.

Ce que vous appelez crise est une étape incontournable pour tout regroupement d’hommes et femmes venus d’horizons différents. Laissons le temps au temps et laissons la justice aux juges sans rentrer dans les commentaires. Après cette crise de croissance, la jeune formation du PRVM-Fasoko a tout le temps de poursuivre son combat pour un Mali plus fort.

Mali Tribune : Sur quoi et sur qui le PRVM-Fasoko compte pour un Mali plus fort ?

M.O. S. : Le Mali plus fort c’est avec nous Maliens d’abord. Au PRVM-Fasoko, les militants et militantes ont toujours été les locomotives de notre engagement pour le Mali un et indivisible. Un engagement citoyen dans la laïcité à cultiver dans les familles, les quartiers, les communes et à l’école. Le Mali fort passe aussi par l’ouverture d’esprit et l’unité dans la diversité.

Mali Tribune : Pourtant on taxe le PRVM-Fasoko d’être un parti proche d’un groupe religieux et son Guide à la base de la crise en attendant le parti Nouvel Espoir pour le Mali (Néma) ?

M.O. S. : Je respecte votre opinion et en prend note. Pour ce qui concerne le parti que vous signalez, NEMA, merci pour l’information et j’en prends note aussi. On est en démocratie et chacun a des droits et des devoirs, je m’en arrête là.

Au PRVM-Fasoko, on ne ferme la porte à personne pour sa religion. Chacun compte, c’est ce qui nous unit et c’est le Mali dans sa diversité. C’est d’ailleurs pourquoi chaque jour on a des adhésions des partis politiques, associations et regroupements, partageant nos ambitions laïques. Je profite de votre journal pour adresser mes remerciements aux camarades dont l’intégration est allée vite parce qu’ils sont convaincus de leur choix. Le PRVM-Fasoko croit en un Mali un et indivisible avec des citoyens ancrés dans le combat pour la refondation.
Mali Tribune : Depuis 2012, le pays est dans une crise profonde et vous êtes dans le combat de la refondation. Est-ce vraiment possible ?

M.O. S. : Bien sûr que oui. D’autres pays ont vécu une pire situation que ce que vit le Mali.Pas question de démissionner sur ce chemin sinon c’est notre fin et personne ne souhaite cela. Aujourd’hui, on parle de refondation car notre appareil démocratique de 1991 à nos jours est en panne. Le Mali nouveau doit être un Mali passé et  repensé sans complaisance.

Ça ne doit pas être un règlement de compte ou un procès, mais un changement qui tient compte du Dambé, Danaya, Ladriya ; capital à nous légué. La restauration attendue c’est vous les journalistes, c’est moi, c’est chaque citoyen dans son environnement.

Mali Tribune: Vous retrouvez tout ça dans la transition actuelle et le programme du Premier ministre ?

M.O. S. : La transition ne peut pas et ne doit pas être prise comme la solution à tous les problèmes du Mali. Les responsables du pays et les citoyens doivent éviter de tomber dans des promesses irréalisables, les espoirs béats. Le PRVM-Fasoko soutient la transition mais dénote dans le programme du Premier ministre un grand chapelet d’intentions et des défis à la fois matériels, financiers, humains et surtout temps. Nous invitons le Premier ministre et son équipe à respecter les engagements tenus dans l’agenda proposé pour la crédibilité d’un pays à la peine.

 Mali Tribune : Après la transition, il y aura l’élection présidentielle. Vous serez candidat pour la deuxième fois ?

M.O. S. : Le PRVM-Fasoko aura son candidat. Si le parti porte son choix sur ma personne, j’accepterai volontiers.

Notre première expérience à la présidentielle  nous a permis de comprendre, d’apprendre et de nous positionner. On verra le moment venu. Il y a tellement d’insuffisances dans le système à  corriger que ce n’est pas possible. C’est pourquoi nous avons d’ailleurs exigé la mise en place d’un organe unique de gestion.

Mali Tribune : L’insécurité n’est-elle pas un handicap à la bonne tenue des  élections sur toute l’étendue du territoire ?

M O. S. : C’est un vrai problème à résoudre avant le jour J. C’est une situation qui interpelle les Maliens et le gouvernement d’abord ensuite nos partenaires de toute sorte. Sortons des discours, agissons en toute franchise sans hypocrisie.

Mali Tribune : Un dernier mot ? 

M O. S. : J’invite mes compatriotes à s’unir dans leur diversité de Kayes à Kidal. Nous avons les moyens de surmonter nos divergences par le dialogue loin de la violence. Malgré la présence de toutes les forces armées du monde, on s’enfonce chaque jour. Retrouvons nos fondamentaux, le Mali ne se fera pas sans les Maliens d’abord et nous devons le comprendre. Au nom PRVM-Fasoko je m’incline devant la mémoire de toutes les victimes de cette crise que nous vivons. Ne perdons jamais de vue le triptyque Dambé, Danaya, Ladriya pour le Mali. C’est l’une de nos premières boussoles léguées par nos ancêtres.

Propos recueillis par

Abdoul K. Konaté   

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