Pour se bâtir, toute nation doit se doter d’infrastructures. Mais les infrastructures routières demeurent la condition sine qua non pour assurer la mobilité des personnes et des biens et permettre le désenclavement d’un pays. Le Président IBK et son gouvernement ne l’ignorent pas. C’est pourquoi, sous l’impulsion des plus hautes autorités de notre pays, le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement (METD), maître d’ouvrage des grands chantiers de construction et de reconstruction des routes en République du Mali, à travers l’élaboration de la Politique Nationale des Transports, des Infrastructures de Transport et du Désenclavement (PNTITD) et son adoption par le Gouvernement, a entamé avec l’appui de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la préparation et la réalisation du Programme d’Aménagement d’Infrastructures Routières Structurantes (PAIRS). Cela va dans la droite de la vision du Président de la République, traduite dans sa lettre de cadrage au Premier ministre, ainsi que dans sa Déclaration de Politique Générale (DPG). Afin de rendre publiques les grandes réalisations d’infrastructures routières, ‘’Le Challenger’’ a approché, à l’occasion de l’an III d’IBK, le Directeur National des Routes. L’interview exclusive !
Le Challenger : Bonjour M. le Directeur National des Routes ! Pour commencer, qu’est-ce que la Direction Nationale des Routes ? Pourquoi et comment, elle a été créée ? Présentez-nous brièvement son organigramme.
Bonjour ! La Direction Nationale des Routes (DNR) est un service central rattaché au Ministère en charge des routes, actuellement le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement. Elle a été créée par la Loi n°02-057 du 16 décembre 2002 et elle a pour mission d’élaborer les éléments de la politique nationale dans le domaine des routes et des ouvrages d’art et d’assurer la coordination et le contrôle de l’activité des services et organismes publics et privés qui concourent à la mise en œuvre de cette politique. Le décret n°03-081/ P-RM du 13 février 2003 fixe l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction Nationale des Routes. Pour mener à bien cette mission, elle dispose de deux Divisions : la Division Etudes et Planification et la Division Travaux, Contrôle et Technologie. Mais après une quinzaine d’années d’existence et avec le recul, il est envisagé la mutation de la Direction Nationale des Routes afin de l’ériger en Direction Générale des Routes.
Les infrastructures aéroportuaires, ferroviaires et fluviales sont-elles alors de votre ressort ?
Non, ces infrastructures ne sont pas de notre ressort. Toutefois, dans les termes de la loi de sa création, la DNR participe à la conception et à la mise en œuvre de projets d’infrastructures ferroviaires, aéroportuaires et fluviales.
Puisque vous êtes une Direction nationale, est-ce à comprendre que vos actions sont commanditées par une politique nationale ? Si oui, dites-nous comment cela se passe ? Le mode de financement des infrastructures ?
Oui bien sûr. Comme je l’ai indiqué plus haut, nous élaborons les éléments de la politique nationale dans le domaine des routes et des ouvrages d’art et nous assurons la coordination et le contrôle de l’activité des services et organismes publics et privés qui concourent à la mise en œuvre de cette politique. Plus concrètement, le département de tutelle instruit les actions du Gouvernement, en droite ligne de la politique sectorielle, à savoir la Politique Nationale des Transports, des Infrastructures de Transport et du Désenclavement (PNTITD), la lettre de cadrage du Président de la République au Premier ministre et la Déclaration de Politique Générale (DPG) de celui-ci. La DNR en tant que service technique prépare et assure la réalisation de ces actions, sous la conduite bien sûr du département.
Mais la réalisation des infrastructures routières fait intervenir beaucoup d’autres départements et structures techniques. Ce qui confère aux activités de la DNR un caractère transversal. Pour le financement des infrastructures routières, les voies classiques sont essentiellement celles des financements via le budget d’Etat, y compris les cas de préfinancement, le Fonds d’Entretien Routier, les ressources concessionnelles contractées auprès des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), ainsi que les subventions par moment de ceux-ci. Cependant, face à la rareté des ressources, notamment concessionnelles, de nouveaux mécanismes de financement dits financements innovants sont en cours d’exploration. Nous pouvons par exemple citer, le Partenariat Public-Privé (PPP), etc.
M. le Directeur, de l’indépendance à ce jour, on sait que des routes ont été construites. Mais depuis l’accession du Président IBK à la magistrature suprême, combien compte le Mali en réseau routier (routes bitumées et autres) ?
Pour l’année dernière, les réalisations de routes bitumées ont concerné cinq (5) projets routiers pour un linéaire de près de 300 km et un coût total d’environ 110 milliards FCFA. Ces cinq (5) projets concernent la réhabilitation de la route existante Bamako-Ségou en 1X2 voies, phase I de l’autoroute Bamako-Ségou, les travaux d’aménagement en 2X3 du boulevard du 22 octobre 1946, 2X2 de la corniche de l’Avenue du 05 septembre à Bamako ; l’aménagement de la voie d’accès de la cité universitaire de Kabala ; la construction de la route Tominian-Bénéna frontière Burkina Faso ; les travaux de réhabilitation de l’Avenue An 2000 à Ségou.
Les chantiers en cours ?
Toujours en 2015, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA a procédé au mois de décembre, au lancement officiel des travaux dans le cadre du Programme d’Aménagement d’Infrastructures Routières Structurantes (PAIRS). D’un montant d’environ 140 milliards FCFA, les travaux en cours comprennent l’aménagement en 2×2 voies de la route Bamako-Koulikoro ; la construction d’un pont sur le fleuve Niger à Kayo (Koulikoro) ; la construction d’un échangeur et l’aménagement de 10 km de voiries à Ségou ; et la reconstruction du pont de Kouoro Barrage sur l’axe routier Sikasso-Koutiala. Après cela, ce sera le tour des Projets Routiers Prioritaires 2016-2018 d’être sur la rampe de lancement.
Les projets routiers ?
Des projets routiers prioritaires 2016-2018 seront bientôt sur la rampe de lancement. Ces projets routiers prioritaires 2016-2018 du Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement (METD), sont la traduction de la volonté des plus hautes autorités, notamment du Président de la République, à créer des emplois pour les jeunes et à réaliser des projets de développement au profit des populations. D’un coût total d’environ 400 milliards FCFA, les appels d’offres et consultations de bureau de contrôle sont déjà faits pour les travaux de la première phase de réalisation de ces projets à savoir, la construction du 2ème pont sur le fleuve Sénégal a Kayes, le bitumage des routes Kayes-Sadiola (90 km), Kangaba-Dioulafoundo (50 km), Banconi-Dialakorodji-Safo-Nonsombougou (56 km), Yanfolila-Kalana (52 km), Barouéli-Tamani (36 km) et la Réhabilitation des sections de routes Tour d’Afrique-Yirimadi-3ème pont, avec la construction d’un échangeur à Yirimadjo. Tous ces travaux démarreront entre janvier et juin 2017.
En deuxième phase, les travaux d’aménagement en 2×2 voies de la ceinture ouest de Koulikoro (15 km environ), de la voie de Kouloubléni à Kalaban Coro (5 km), l’aménagement en 2×2 voies de la traversée de la ville de Sikasso et de bitumage de la bretelle Katélé-Kadiolo-Zégoua (36 km) avec l’aménagement de 10 km de voies urbaines à Kadiolo, seront réalisés sur un financement du budget d’Etat et de la BOAD. Les appels d’offres et consultations de bureau de contrôle seront lancés au courant du premier trimestre de l’année 2017
En plus de ces projets routiers prioritaires, démarreront très prochainement, en tout cas avant la fin de l’année 2016, les travaux de bitumage des routes Zantiebougou-Kolondieba-Fre RCI (sur un financement de la Banque Africaine de Développement et de l’Union Européenne), Benena-Mandiakuy (sur un financement Budget d’Etat). Le lancement des appels d’offres internationaux pour le bitumage de la route Didieni (Kwalé)-Goumbou-Nara débuteront avant la fin de l’année 2016. Le financement de ce projet est assuré par la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), le Fonds de l’OPEP et le Fonds Saoudien de Développement), avant la fin du 2ème semestre 2016.
Les études de réhabilitation des routes Bamako-Kayes-Kidira et Sévaré-Gao (actualisation) dont les niveaux de dégradation dépassent aujourd’hui tout entendement, sont en cours de lancement en vue de la mobilisation de leur financement. D’ailleurs, à la faveur de la réunion de concertation des bailleurs de fonds tenue en mars 2015, les intentions de financement ont été annoncées par les PTF pour un montant de 236 milliards F.CFA pour la réhabilitation/construction de l’axe route Sévaré-Gao-Bourem-Kidal. La mobilisation de ces ressources n’attend que l’amélioration du climat sécuritaire dans la zone du projet. Par ailleurs, un programme spécifique pour la réhabilitation des routes du District de Bamako est également en préparation pour donner un nouveau visage à la ville des 3 Caïmans avant le prochain Sommet Afrique-France, prévu à Bamako en début d’année 2017.
M. le Directeur, on sait que les routes sont chères et même très chères, quel message avez-vous donc à lancer aux usagers afin de les amener à respecter les infrastructures mises à leur disposition ?
J’en appelle simplement à l’esprit civique et au bon comportement citoyen de tous, véritable gage pour assurer la durabilité nécessaire à ces infrastructures si chèrement acquises et dont nos enfants et petits-enfants rembourseront les coûts.
M. le Directeur, quel est votre mot de la fin ?
Ce sont des remerciements. En premier lieu, à l’endroit du chef de notre Département de tutelle, Madame le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, mais aussi à l’endroit de tous ses autres collèges ainsi qu’aux plus hautes autorités de notre pays pour les accompagnements nécessaires à la réussite de nos actions. Des remerciements à vous aussi, à travers qui nos actions ont de plus en plus une visibilité. Enfin, mes salutations à tous les Maliens. Que Dieu bénisse le Mali dans la paix retrouvée ! Joyeux anniversaire à notre Maliba !
Propos recueillis par Gaoussou Madani Traoré
La route Sévaré-Gao facteur d’intégration entre le Nord et le Sud du pays est achevée vers les années 1985 fait partie d’un des tronçons de la transharienne qui devait relier par la suite le Mali à l’Algérie . Les dégradations ont débuté pratiquement en 2000 , il faut attendre 2016 pour le lancement des études . Vous risquez de perdre même la couche de base si ce n’est déjà fait . C’est comme si vous devez faire une nouvelle route à un coût exorbitant . A ce rythme les travaux de démarrage de la réhabilitation vont démarrer dans le meilleur des cas en 2030 . Laxisme quant tu nous tiens .
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