….Mamadou Nabombo, auteur du livre “une seconde chance” “Les jougs de la colonisation ont porté un coup dur à la conscience des africains”

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Engagé et idéaliste, le jeune poète malien, Mamadou Nabombo, s’invite dans le cercle fermé des poètes qui s’élèvent pour la cause de l’Afrique. Ainsi, à travers son recueil de poèmes intitulé “Une Seconde chance” qui vient paraitre chez Innov Editions, ce jeune natif de Mopti et sociologue de formation dénonce une multitude de maux qui gangrènent le continent africain. Il ne manque pas, dans cet ouvrage, de rendre un vibrant hommage aux pères fondateurs des nations africaines et de revisiter le passé valeureux et glorieux de l’Afrique dont il est nostalgique. La rédaction d’Aujourd’hui-Mali s’est entretenue avec lui !

Aujourd’hui – Mali : Pouvez-vous nous parler de votre ouvrage “Une seconde Chance” ?

Mamadou NabomboMon ouvrage est un recueil de poèmes assez dénonciateur de certaines tares sociétales telles que la mauvaise gouvernance des nouveaux dirigeants africains vis-à-vis de leur peuple, la mauvaise volonté de nos dirigeants face aux initiatives salvatrices, l’impunité, l’injustice régnante entre les Hommes qui naissent égaux en droit et en liberté, selon toutes les constitutions du monde), les mauvaises habitudes posées par les Hommes dans la société, la mauvaise foi, l’antipatriotisme, l’inhumanité de l’homme noir envers son semblable et qui finissent par engendrer les guerres tribales, religieuses, de succession, politico-socio-économiques, entre autres.  Ensuite, il a comme second objectif de remédier à cette impasse continentale tout en sollicitant une forte sensibilisation des tenants du pacte social et des dirigés autour du vivre en amour et en liberté et en recommandant la justice, la paix, la fraternité, l’égalité, le patriotisme. L’originalité de ce fin recueil de poèmes demeure dans la vie quotidienne des Africains. Alors, pour la comprendre, il faut être dans la peau de ces derniers car ce sont eux les victimes.

“Une Seconde Chance”, pourquoi ce titre ?

Le titre ” Une Seconde Chance ” est très significatif ainsi que l’illustration sur la couverture. L’Afrique a connu des moments terribles dans son existence. Les jougs de la colonisation ont porté un coup dur à la conscience des Africains. Et c’est à partir des années 60 qu’un vent libérateur appelé “indépendance” s’abat sur ce continent et qui devait permettre à chaque État de voler de ses propres ailes. Mais depuis la soufflée de ce vent libérateur jusqu’à nos jours, il s’est révélé de part et d’autre que l’Afrique est devenue à nouveau un champ de bataille où plus d’âmes crèvent encore. C’est au vu de ce qui précède que je me suis dit : toute chose qu’on entreprend et qui échoue peut être soumise à un second essai. Bien qu’on ait eu des remords mais j’ai la ferme conviction qu’il est possible d’avoir une Afrique que nous voulons aujourd’hui. Il suffit juste de mettre en place de nouvelles stratégies en ce qui concerne notre manière de gouverner nos nations. Et cette seconde chance, l’Afrique en a vachement besoin pour sortir du gouffre.

Vous évoquez plusieurs thèmes dans votre recueil dont la corruption, un mal qui gangrène les États africains….

À l’instar des autres continents, l’Afrique n’est pas épargnée par la corruption qui affecte beaucoup notre milieu de vie. Ainsi, en tant qu’un poète engagé, je ne peux rester les bras croisés face à ce genre de mauvaises actions qui s’imposent à ma société. C’est justement dans ce cadre que je fais la satire de ce phénomène social auquel nous sommes confrontés à longueur de journées.

À travers le poème “Mon terroir”, vous évoquez la tradition. Alors, êtes-vous un nostalgique de votre valeureux et paisible passé ?

Ce poème m’enchante beaucoup et à chaque lecture, je me rappelle comme si c’était aujourd’hui, que je venais de naître. Pour moi, la tradition est une valeur sûre pour une nation qui veut se faire de grands exploits. Dans le poème “Mon terroir” tout comme Senghor dans son poème “Joal”, je mets à nu la splendeur de ma terre natale. Je suis constamment nostalgique de mon glorieux et paisible passé car il est le seul chemin éclaireur qui permet de maîtriser le présent et d’être mieux orienté vers l’avenir. Le passé est donc noble. En effet, à travers ce texte, je ne suis pas à mille lieues de la valorisation de ma culture. Pour moi, le fait de perdre toute sa culture ou renier ses origines est purement inhumain. C’est dans cette logique que je n’hésite pas à affirmer que “lorsque le manguier salit la cour familiale, inutile de l’abattre. Il suffit juste de balayer ses feuilles mortes qu’il laisse tomber car il servira de refuge aux générations futures”.

L’espoir est chanté mais le désespoir n’est pas épargné dans votre ouvrage ….

D’une part, un grand nombre de mes textes font revivre les malheureuses circonstances dont les Africains étaient et continuent d’être frappés, et montrent d’autre part que les peuples africains aspirent toujours à un souhait conduisant à la cohésion sociale, à la justice, à la paix…. Hormis les guerres tribales, raciales, de successions, religieuses qui ne font que décimer des populations et emporter des villages en flammes suscitant une perte d’espoir dans mon fort intérieur, je crois que nous devons rester confiants en nous-mêmes jusqu’à ce qu’une nouvelle lueur se présente à nous. Oui, c’est possible quand la volonté y est.

Un poème est dédié à Nelson Mandela “Lettre à Madiba” un hommage ?

Il est surprenant de voir ce texte mettre en exergue les bonnes actions menées par un homme qui ne vit même plus. Nelson Mandela s’est éteint et rappelons ici que la bonne manière de faire les choses est d’honorer les bienfaits de quelqu’un quand il ne vit plus. C’est pourquoi ce poème non seulement c’est de reconnaissance de la bonne volonté de faire abandonner les pays africains dans l’impasse mais aussi c’est nostalgique de la mort de Nelson Mandela.

Le titre “Oraison funèbre à toi mon grand”, un hommage à un modèle regretté ?

À travers ce poème, je rends un vibrant hommage aux pères fondateurs tels que Sékou Touré de la Guinée, Thomas Sankara du Burkina, Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, Modibo Keita du Mali et j’en passe. Leur mort a laissé un énorme vide au sein des nations africaines. Pour moi, ces illustres hommes restent des modèles à suivre. Et comme la mort les a emportés loin de nous, nous sommes appelés à continuer de semer les douces fleurs qu’ils nous ont léguées en des sentiers poussiéreux. En d’autres termes, ce poème n’est une prière en tant que telle, mais plutôt un hommage et un grand espoir en leurs idéaux qui manquent tant aux peuples africains.

Quel est le message que vous voulez faire passer par le poème “Accusés levez-vous” ?

Ce poème est une tragédie dans laquelle nous avons la présence des condamnés ou les coupables d’une part et l’Occident qui se sent innocent d’autre part. C’est un jugement qui éclate entre les États africains en la présence de leurs présidents et la France. À la longue, nous avons cru que les malheurs qui secouent le continent africain s’orchestraient en l’absence de ceux qui sont censés nous défendre, c’est-à-dire ceux que nous avons plébiscités à la magistrature suprême, nos présidents. Mais non, on comprend ici que tout se manigance avec leur forte complicité. En effet, ils ont un manque de volonté de faire émerger nos nations soit par crainte d’être guillotinés, soit par peur d’être détrônés.

Avez-vous d’autres projets d’écriture en cours ?

Après “Une Seconde Chance” qui est une réédition d’Innov Éditions, je ne compte pas m’arrêter là. D’autres projets d’écritures sont en perspective à savoir deux pièces théâtrales, trois syncopes et un récit autobiographique. D’autres ouvrages pourront suivre dans les jours à venir.

Quel est votre dernier mot ?

Je remercie Dieu qui m’a donné la chance d’être publié dans mon pays, le Mali. Aussi, un grand merci à notre illustre disparu Abdoulaye Garba Tapo qui a eu la bonne volonté de préfacer mon ouvrage, ainsi qu’à toute sa famille et collaborateurs. Merci également à Innov Éditions pour l’excellent travail qu’elle abat pour la promotion de l’écriture au Mali.

Réalisé par Youssouf Koné

 

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2 COMMENTAIRES

  1. 👤😊FAAROH FIN COMBATS IDEOLOGIQUES😊👤☺MERCI CHER FRERE LE FUTUR DE L AFRIQUE EST DANS SON PASSE TRADITIONEL! ☺

    ☺MERCI CHER FRERE LE FUTUR DE L AFRIQUE EST DANS SON PASSE TRADITIONEL! ☺

    • Au lieu de pleurer comme des madelein€$ ces NuisiblAtlantistes d’Atlanticon ont l’impartialité douteuse, bénéficient d’immunités et s’octroyent des dérogations

      Délinquants en col blanc souvent Hy$tériqu€ ils se mettent souvent en scène pour faire leurs ¢om€di€$ afin de diviser pour mieux régner avec leurs Bluff voudraient qu’on leur soit redevable mais de quoi? de leurs pipos?

      Ils parlent d’écologie mais dès les jeudis , ils partent fréquement en vacances avec leurs congés payés et leurs semaines des 4 jours !

      Les voyages c’est comme l’alcool ou les cigarettes c’est nui$ibl€ à l’excès

      En effet l’écologie tourne à la Religion écologie avec une Greta qui se prendrait pour le prophéte car les discours sont assez similaires à ceux d’une religion/secte…

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