Mamadou Djigué Diaff : « Il est temps que les jeunes refusent d’être une échelle pour les politiciens »

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Mamadou Djigué, connu sous le sobriquet de Diaff, fils du célèbre opérateur économique Amadou Djigué, a déclaré officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. Le mouvement qui soutient sa candidature l’a solennellement investi le 22 septembre dernier au Centre international des conférences de Bamako, en présence de plusieurs personnalités politiques et de la famille du plus jeune des candidats déclarés à la présidentielle de l’an prochain. A l’issue d’une cérémonie pleine d’attrait, le président du Mouvement des jeunes pour le changement et le développement et candidat à la présidentielle a répondu à certaines de nos questions.

 

Le Matin : Qui est Mamadou Djigué ?

Mamadou Djigué Diaff : c’est très simple. Je suis M. Djigué Mamadou. Je suis né le 7 mai 1977 à Bamako, ce qui me donnera trente cinq ans avant la date de l’élection présidentielle (prévue probablement en avril 2012).  J’ai grandi à Bamako. J’ai fréquenté le lycée Cheick Anta Diop de Bamako avant de poursuivre des études universitaires de Business management aux Etats-Unis puis en Angleterre.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à être candidat ?

Je sais que tout le monde en est conscient. Le constat est frappant. La jeunesse est rejetée, mais il est évident que ce pays doit tout à cette jeunesse. C’est cette jeunesse qui s’est soulevée pour l’avènement de la démocratie. La jeunesse a participé à tous les grands événements, mais nous avons constaté que cette jeunesse est tout le temps manipulée, laissée pour compte après avoir été utilisée comme échelle (pour accéder au pouvoir). Dès que les politiciens atteignent leur objectif, ils oublient la jeunesse.  J’ai lancé un message et je pense qu’il est entendu des jeunes qui aspirent plus que jamais au changement, ne tarderont pas à se manifester.

 

Vous êtes conscient aujourd’hui que le terrain politique est rude de concurrence. Vous êtes tout de même candidat. Etes-vous capable de diriger le Mali si vous veniez à être élu ? 

Il y a eu des présidents à 27 ans (Kadhafi est arrivé au pouvoir en 1969 alors qu’il n’avait que 27 ans, ndlr), il y en a eu plus jeune que moi et vous savez le travail qu’ils ont eu à faire. Imaginez le travail de journaliste que vous faites vous-mêmes. Vous êtes plus jeune que moi. Je pense qu’à partir de 20 ans, 30 ans, la maturité est atteinte. Je suis conscient de l’enjeu et suis apte à diriger le Mali si le peuple m’en confie les destinées.  La jeunesse a aussi une force, une compétence. C’est une qualité, pas un défaut pour gouverner un pays.

 

Est-ce que de 2010 à maintenant, vous avez eu le temps d’implanter votre mouvement à travers le Mali ?

Le constat est là. Vous avez vu la salle des banquets du Centre international des conférences de Bamako (CICB). Les gens avaient de la peine à se frayer le passage. C’est preuve donc que nous sommes très présents à travers le pays. Je suis très ému de cet engouement, de ce que la jeunesse malienne, de l’est à l’ouest, du nord au sud, soit venue nous soutenir, soutenir notre mouvement.

 

Pourquoi un mouvement de jeunes au lieu d’un parti pour être plus présent sur la scène ?

 

La création d’un mouvement est significative. Vous n’êtes pas sans savoir que l’actuel président, le président Amadou Toumani Touré est venu par un mouvement. C’est la confiance. Partir d’un mouvement c’est mieux exprimer les aspirations de la jeunesse dont l’avenir est en jeu et menacé, ils ont compris et depuis 2010, nous sommes en train de sensibiliser cette jeunesse à prendre ses responsabilités, prendre leur destin en main. Et, vous voyez que cette jeunesse a compris et continue à comprendre. Nous, nous allons continuer à sensibiliser. Nous avons un programme après ce lancement ; nous allons sillonner toutes les huit régions du Mali, sensibiliser les ruraux, les villageois. C’est ça ! Parce que les gens ne sont pas informés au Mali. Si au 21è siècle encore il y a des populations qui n’ont pas encore d’électricité ni d’eau, c’est un problème. Nous comptons aller sensibiliser ces jeunes qui sont mal informés, qui sont utilisés comme du bétail lors des élections c’est inacceptable !

Propos recueillis par Amadou Salif Guindo.


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